lundi 11 février 2013

Les sportifs ont un cerveau plus réactif que les étudiants


Pour briller en sport, il faut avoir l’esprit vif. La preuve avec cette étude qui compare les capacités intellectuelles de sportifs et d’universitaires. Il semblerait que le cerveau des athlètes soit plus rapide pour traiter certaines informations cognitives…
Le professeur Jocelyn Faubert exerce à l’école d’optométrie de l’université de Montréal. Il a récemment conduit une étude originale auprès de 275 athlètes (102 professionnels et 173 amateurs) et de 33 étudiants de niveau universitaire. Elle est publiée dans Scientific Reports. Les sportifs en question pratiquaient le football dans la première division anglaise, le hockey sur glace dans l'élite nord-américaine et le rugby dans les meilleurs clubs français.
À 15 reprises, tous les participants ont été soumis à un test appelé 3D-MOT. Ce dernier met en scène des séries d’objets se déplaçant à différentes vitesses, dans les trois dimensions. Selon les chercheurs, l’objectif est d’évaluer les « capacités visuelles, perceptives et cognitives pour visualiser des éléments complexes ». Ils précisent toutefois que les représentations utilisées sont neutres, ce qui signifie que la connaissance ou l’expérience d’un sport en particulier n’a aucune influence sur le résultat. Lesmouvements et les interactions sont tout à fait aléatoires.
Pour réussir dans le sport, il faut être doté de facultés intellectuelles permettant une analyse rapide de la situation afin d’opter pour la meilleure attitude. Le meilleur est souvent celui qui sait le mieux se servir de son cerveau. Réussir dans les études demande en revanche d'autres aptitudes intellectuelles.
Pour réussir dans le sport, il faut être doté de facultés intellectuelles permettant une analyse rapide de la situation afin d’opter pour la meilleure attitude. Le meilleur est souvent celui qui sait le mieux se servir de son cerveau. Réussir dans les études demande en revanche d'autres aptitudes intellectuelles. © Heidi Cartwright, Flickr, cc by nc nd 2.0
Des sportifs qui réussissent mieux les tests d’intelligence
Au final, « nous avons constaté que les athlètes professionnels étaient en mesure de traiter les scènes visuelles beaucoup mieux que les athlètes amateurs, qui à leur tour ont mieux réussi que les étudiants [non sportifs,NDLR], explique Jocelyn Faubert. Il semblerait que les athlètes soient en mesure de concentrer avec beaucoup d’acuité leur attention, afin d’améliorer leurs capacités d’apprentissage, ce qui constitue la clé de leurs aptitudes ».
En parallèle, les auteurs ont constaté « une épaisseur accrue du cortexdans le cerveau des athlètes entraînés ». À leurs yeux, ce travail pourrait ouvrir de nouvelles voies de recherche dans le traitement des patients souffrant de troubles de l’attention.

Les boissons light faciliteraient le diabète de type 2 chez la femme


Selon des chercheurs de l’Inserm, les sodas « light » exposeraient les femmes à un risque de diabète de type 2 plus élevé que les autres boissons sucrées. Le point sur une étude qui devrait faire du bruit, et qui va à l’encontre des résultats d’une enquête récente sur les édulcorants qui concluait à un effet positif pour les diabétiques.
La consommation régulière de boissons allégées est-elle associée à un risque de développer un diabète de type 2 ? Pour les chercheurs français de l’Inserm qui ont réalisé une étude auprès de 66.000 femmes, la réponse est oui. De plus, pour la première fois, ils mettent en évidence que ce risque serait encore plus élevé avec le light qu’avec les autres boissons sucrées.
Françoise Clavel-Chapelon (Inserm, université Paris-Sud et institut Gustave-Roussy) et Guy Fagherazzi (Inserm) ont mené leur étude auprès de 66.188 femmes, dans le cadre de la cohorte E3N. Toutes ont été suivies durant 14 ans. Les scientifiques se sont intéressés à la relation entre la consommation de boissons sucrées et de boissons sucrées allégées et le risque de diabètede type 2. Pour les premières, pas de surprise : ils confirment que la consommation de boissons sucrées augmente bien le risque de diabète. En revanche, le lien avec les boissons light était bien moins connu.
Selon une étude menée sur plus de 60.000 femmes françaises, la consommation de boissons allégées est associée à un risque accru de diabète de type 2.
Selon une étude menée sur plus de 60.000 femmes françaises, la consommation de boissons allégées est associée à un risque accru de diabète de type 2. © Phovoir
Un risque de diabète augmenté de 60 % avec le light
Les résultats montrent que les adeptes du light consomment davantage de leur(s) boisson(s) favorite(s) que les femmes qui boivent du sucré normal : 2,8 verres par semaine contre 1,6 en moyenne. « D’autre part, à consommation égale, le risque de diabète est plus élevé lorsqu’il s’agit de boissons light que de boissons sucrées non light », nous explique Guy Fagherazzi. Concrètement, « une personne buvant une bouteille de 1,5 litre de boisson light par semaine verra son risque de développer un diabète de type 2 augmenter de 60 % par rapport à celle qui boit la même quantité de boisson sucrée classique ».
Pour les auteurs, la consommation de boissons contenant des édulcorantsfavoriserait « une appétence plus forte pour le sucre en général ». Sans compter que « l’aspartame, un des principaux édulcorants utilisés aujourd’hui, induirait une augmentation de la glycémie, et de ce fait une hausse du taux d’insuline, comparable à celle engendrée par le sucroseutilisé dans les autres boissons sucrées ». Guy Fagherazzi insiste sur le fait que ce sont des « hypothèses qui restent à confirmer dans des études complémentaires ».
Les industriels prudents envers les résultats scientifiques
De son côté, l’Association internationale pour les édulcorants (ISA France) n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué publié un peu plus de deux heures après celui de l’Inserm, son président, Hugues Pitre, explique : « si l’objet de cette étude, comme tous les travaux menés sur le diabète, est digne d’intérêt, il n’en reste pas moins que cette étude doit être analysée avec prudence. Si en tant qu’industriels, nous sommes très attentifs à toutes les nouvelles données scientifiques sur ce sujet, nous sommes toutefois surpris des conclusions de l’étude qui vont à l’encontre du corpus scientifique disponible sur la consommation de boissons avec édulcorants et leurs bénéfices. »
De son côté, le docteur Hervé Nordmann, président du comité scientifique de l’ISA, rappelle qu’« il est admis que le diabète de type 2 est une maladie multifactorielle liée aux comportements globaux, en particulier l’alimentation et l’hygiène de vie ».

Les jeunes défavorisés ont tendance à boire trop sucré


Le milieu social a une influence sur les habitudes alimentaires, comme le démontre une récente enquête. Ainsi, les enfants et les adolescents des milieux les plus modestes ont un faible pour les boissons sucrées et mangeraient moins de fruits et légumes. Or, cette catégorie socioéconomique est la plus encline au surpoids…
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient de publier les résultats d’uneenquête portant sur les relations entre l’alimentation et le niveau socioéconomique. L’étude met en évidence une qualité nutritionnelle et unediversité alimentaire amoindries chez les jeunes de milieux défavorisés. On observe notamment une consommation plus importante de boissons sucrées: jusqu’à 2,5 verres de plus que la moyenne, chaque semaine. Toutefois, ils ne sont pas les seuls à être attirés par les produits sucrés : les enfants et les adolescents originaires de milieux plus favorisés consommeraient plus deconfiseries et de gâteaux.
On le savait déjà&nbsp;: les personnes des milieux défavorisés sont plus sensibles au surpoids que le reste&nbsp;de la population. L'appétence des jeunes de ces catégories sociales pour les boissons sucrées n'est probablement pas la seule cause. On l'impute également aux supermarchés <em>discount</em>, proposant des produits certes moins chers mais de qualité bien souvent inférieure...&nbsp;© Suti,&nbsp;<link http://bit.ly/Kh6tfi _blank>StockFreeImages.com</link>
On le savait déjà : les personnes des milieux défavorisés sont plus sensibles au surpoids que le reste de la population. L'appétence des jeunes de ces catégories sociales pour les boissons sucrées n'est probablement pas la seule cause. On l'impute également aux supermarchés discount, proposant des produits certes moins chers mais de qualité bien souvent inférieure... © 

Quant à la consommation de poissons, elle ne diffère pas selon le statut, tout comme celle des produits laitiers. Par ailleurs, cette étude ne montre pas de différence dans les apports énergétiques. Pourtant, selon l’Anses« les enfants et les adolescents de milieux défavorisés sont plus touchés que les autres par les problèmes de surcharge pondérale ». Ses responsables recommandent ainsi « de poursuivre et d’amplifier les politiques visant à réduire les apports en glucides simples ajoutés dans l’alimentation, notamment ceux liés aux boissons sucrées ».

Une unique protéine pourrait-elle soigner cancers, Alzheimer et infections ?


Un remède miracle ? Des chercheurs américains ont montré qu’uneprotéine, appelée Tat-bécline 1, stimule un mécanisme cellulaire qui préserverait d’un spectre très large de pathologies, allant descancers aux infections en passant par les maladies neurodégénératives… Une piste à creuser absolument !
Un pour tous, tous pour un. Cette formule célèbre des mousquetaires d’Alexandre Dumas père pourrait s’appliquer à un éventuel médicamentpotentiellement capable de prévenir (et pourquoi pas de traiter) une largegamme de maladies parmi les plus terribles rencontrées par l’espècehumaine. Rien que cela...
C’est du moins ce qu’espère une équipe de chercheurs affiliés à l’University of Texas Southwestern Medical Center (Dallas, États-Unis). À ce stade d’expérimentation, ils sont conscients que leur protéine modifiée, Tat-bécline 1, est encore bien loin de devenir le remède miracle au cancer, aux maladies neurodégénératives ou aux infections. Cependant, les premières analyses publiées dans Nature suscitent l’optimisme.
L’autophagie comme moyen de prévention des maladies
Ce peptide correspond à une partie de la séquence d’une protéine humaine, la bécline 1. De précédentes études ont mis en avant son rôle clé dans le déclenchement d’un processus fondamental : l’autophagie. C’est le moyen utilisé par les cellules pour recycler leurs protéines et les autres moléculesusagées afin de récupérer les briques nécessaires à l’élaboration de nouveaux composés. Pour ce faire, la cellule utilise des enzymes qui digèrent une partie du cytoplasme.
La maladie d'Alzheimer, la principale cause mondiale de démence, se caractérise par l'accumulation de protéines, nommées bêta-amyloïdes et Tau, dans le cerveau. Une autophagie efficace, induite par la bécline, pourrait débarrasser l'encéphale de ces déchets.
La maladie d'Alzheimer, la principale cause mondiale de démence, se caractérise par l'accumulation dans le cerveau de protéines nommées bêta-amyloïdes et Tau. Une autophagie efficace, induite par la bécline, pourrait débarrasser l'encéphale de ces déchets. © Mark Lythgoe, Chloe Hutton, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0
L’autophagie est nécessaire à l’équilibre de la cellule et à sa bonne santé. Certains troubles ou maladies, comme le vieillissement, les cancers, certaines pathologies neurologiques ou infectieuses sont parfois associées à un dérèglement de ce processus naturel. L’activité de la bécline 1 a également été montrée dans la protection contre les cancers du sein, dupoumon ou des ovaires.
Les auteurs ont donc voulu tester les propriétés pharmacologiques de leur molécule particulière, dotée d’une affinité pour le VIH, le virus du Sida. Les souris traitées sont restées insensibles à deux infections potentiellement mortelles, que ce soit par le virus du Nil occidental ou celui du chikungunya. Expérimenté sur des cellules humaines, le VIH n’est jamais parvenu à pénétrer ses cibles.
Tat-bécline 1, le médicament pour sauver l’humanité ?
Ce travail n’en est qu’à un stade très préliminaire, mais toutes ces recherches cumulées suggèrent que la Tat-bécline 1 serait dotée d’unpouvoir préventif plutôt efficace. Les chercheurs misent également sur son pouvoir thérapeutique et souhaitent creuser davantage la piste.
Qu’en attendre ? Les remèdes miracles annoncés à l’avance se sont souvent révélés impuissants. La preuve : le Sida se traite à l’aide detrithérapies (associations de trois médicaments) sans pour autant éliminer le virus, quand les cancers nécessitent plusieurs traitements, différents selon les cas et les patients. Quant à Alzheimer ou les autres maladies neurodégénératives, les succès sont pour l’heure très limités, et les pathologies ne cessent de progresser avec l’âge. Au mieux, la Tat-bécline 1 pourrait servir de complément aux thérapies déjà proposées… Mais ne devrait pas à elle toute seule sauver le monde !

samedi 19 janvier 2013

Laisser bébé pleurer pour garantir son sommeil... et celui des parents


Quand le bébé pleure la nuit, il n’est pas indispensable de venir systématiquement à son chevet. Ainsi, l’enfant apprend à s’endormir seul et a moins tendance à se manifester par des cris les mois qui suivent. Le sommeil de tout le monde est garanti !
À l'heure du coucher ou au milieu de la nuit, les jeunes parents se trouvent presque tous face à un dilemme : laisser pleurer son bébé ou le calmer au premier cri. Une étude américaine offre des éléments de réponse sur la conduite à tenir.
Des chercheurs de l'université Temple à Philadelphie se sont intéressés au sujet et ont interrogé plus de 1.200 parents de jeunes enfants sur les réveilsnocturnes de leurs petits âgés de 6, 15, 24 et 36 mois.
Les petits garçons irritables nourris au sein se réveillent plus
Au début de l’expérience, 66 % des nourrissons se réveillent la nuit une à deux fois par semaine, mais 34 % se réveillent sept nuits par semaine au même âge. Les chiffres baissent à deux nuits par semaine pour la majorité des petits âgés de 15 mois et à une nuit par semaine pour ceux de 24 mois.
« À l'âge de 6 mois, la plupart des bébés dorment toute la nuit, ne réveillant leur mère qu'environ une fois par semaine, a expliqué un des auteurs de l'étude, Marsha Weinraub. Cependant, tous les enfants ne suivent pas ce schéma de développement. »
Les bébés sont bien plus mignons quand ils dorment paisiblement. Mais parfois, ils se mettent à pleurer au milieu de la nuit. Se précipiter pour les rassurer ne serait pas toujours la meilleure façon d'agir...
Les bébés sont bien plus mignons quand ils dorment paisiblement. Mais parfois, ils se mettent à pleurer au milieu de la nuit. Se précipiter pour les rassurer ne serait pas toujours la meilleure façon d'agir... © Etolane, Flickr, cc by nc nd 2.0
Parmi les enfants étudiés qui ne dorment pas toute la nuit, la majorité d'entre eux est masculine avec pour certains une tendance à l'irritabilité et pouvant facilement être distraits. Ces enfants sont aussi majoritairement nourris au sein.
Résister aux pleurs de bébé
Marsha Weinraub explique que la notion clé qui ressort de cette étude est le fait que les bébés ont besoin d'apprendre à s'endormir seuls. « Lorsque les mères répondent présentes à tous ces réveils nocturnes ou si un bébé prend l'habitude de s'endormir au sein, il peut lui être difficile d'apprendre à s'apaiser, ce qui est très important pour un sommeil régulier. » La chercheuse ajoute que « lorsque les troubles du sommeil persistent au-delà de 18 mois, on conseille aux parents de consulter ».
Et de conclure dans la revue Developmental Psychology que « le meilleur conseil est de mettre les enfants au lit à des horaires fixes chaque nuit, de leur permettre de s'endormir seuls et de résister à la tentation d'aller les voir immédiatement en cas de réveil ».
Une étude précédente publiée en septembre 2012 dans la version en ligne de la revue Pediatrics avait montré que le fait de laisser pleurer les nourrissons ne les affectait pas émotionnellement ni ne mettait à mal la relation parents-enfant.

Le lait maternel contiendrait plus de 700 espèces de bactéries


Le lait maternel, dont dépend la composition de l’indispensable flore intestinale du bébé, contiendrait plus de 700 espèces de bactéries. Une diversité synonyme de bonne santé. Cependant, le surpoids de la mère ou un accouchement par césarienne semblent diminuer la qualité du lait…
L’Homme est un être symbiotique. En son sein, ou plutôt dans ses intestins, il dispose d'une armada de bonnes bactéries facilitant sa digestion. Ensemble, elles forment la flore intestinale, sorte d’organe impliqué dans de nombreuses fonctions tout au long de la vie.
Elle commence à coloniser les bébés dès les premiers temps de leur vie extra-utérine, mais dépend aussi de leur alimentation. En effet, les bactéries sont apportées par le lait, mais celui d’origine maternelle semble plus approprié que le lait en poudre pour le bon développement de la flore intestinale.
Pourquoi ? Parce que la mère semble fournir à son nouveau-né une partie des bactéries indispensables à sa bonne santé, qui peuvent par exemple prévenir l’obésité et favoriser l’immunité. Combien sont-elles exactement ? Et comment leur composition varie-t-elle ? Ces questions restaient en suspens, mais des scientifiques espagnols de l’université de Valence apportent des éléments de réponse.
Les bactéries du lait maternel séquencées
Dix-huit nouvelles mamans ont accepté de participer à cette étude et de donner des échantillons de leur lait à la naissance, un mois après et enfin six mois après l’accouchement. Grâce à une technique d’amplification d’ADN et de séquençage, les chercheurs ont pu déterminer la composition dumicrobiote dans le lait maternel en fonction du temps. Les résultats sont publiés dans l'American Journal of Clinical Nutrition.
Dans les extraits les plus riches, ils ont comptabilisé plus de 700 espèces, un nombre supérieur aux estimations avancées jusque-là. Les bactéries les plus communes appartenaient aux genres WeissellaLeuconostoc,StaphylococcusStreptococcus et Lactococcus.
Même si l’on ne le retrouve pas chez tout le monde et surtout en petite quantité, le redoutable staphylocoque doré (ici vu au microscope électronique à balayage en fausses couleurs) compose parfois la flore intestinale de certains patients en bonne santé.
Même si l’on ne le retrouve pas chez tout le monde et surtout en petite quantité, le redoutable staphylocoque doré (ici vu au microscope électronique à balayage en fausses couleurs) compose parfois la flore intestinale de certains patients en bonne santé. © M. Arduino, CDC, DP
En revanche, après 1 et 6 mois apparaissent d’autres microbes des genresVeillonellaLeptotrichia et Prevotella. Ces microorganismes s’épanouissent typiquement dans nos cavités buccales. Les scientifiques sont pour l’heure dans une impasse : ces bactéries viennent-elles du lait pour coloniser la bouche des bébés, ou au contraire passent-elles du nourrisson à la mère pendant la tétée ?
Surpoids et césarienne abaissent la qualité du lait
Ce ne sont pas les seuls résultats marquants. L’expérience de la mère peut altérer la composition microbienne. Les femmes en surpoids ou ayant pris trop de kilos durant leur grossesse disposent d’un lait moins riche en espèces bactériennes. Cette perte de diversité s’avèrerait plutôt préjudiciable pour la santé de l’enfant.
L’accouchement revêt lui aussi son importance. Les mères qui prévoient de donner la vie sous césarienne ont elles aussi un lait plus pauvre en microbes par rapport à celles qui accouchent naturellement. En revanche, lorsque la césarienne est décidée à la dernière minute, la qualité du lait n’est pas dégradée.
Les scientifiques supposent que l’état hormonal a sa part de responsabilités. Dans ces deux derniers cas, la mère effectue le travail d’accouchement de la même façon et seule l’issue diffère. La physiologie reste semblable. En revanche, lorsque l’opération est programmée à l’avance, certains paramètres de stress, comme des hormones, peuvent manquer, se répercutant in fine sur la composition bactérienne du lait.
Donner une flore intestinale adaptée aux bébés
L’utilité précise de la flore intestinale reste cependant mal définie. Aide-t-elle le bébé à mieux digérer ? Contribue-t-elle à stimuler le système immunitairedu nourrisson ? Et si elle participe à tout cela, comment le fait-elle ?
Les réponses à ces questions ne sont pas sans importance, car elles permettraient de mieux définir l’intérêt d’une telle diversité microbienne. Ainsi, on pourrait enrichir le lait artificiel en bactéries indispensables afin de fournir aux enfants qui ne sont pas nourris au sein les mêmes avantages nutritionnels que leurs homologues alimentés directement depuis les tétons de leur mère. Cela pourrait les prémunir par exemple de certaines allergies, contre lesquelles ces microorganismes pourraient nous préserver.

samedi 5 janvier 2013

Notre mémoire à long terme est-elle plus complexe que prévu ?

Depuis quelques années, on pensait que notre mémoire à long terme ne dépendait que d’une seule molécule : la PKMzeta. Cependant, deux études américaines indépendantes viennent de montrer que même sans elle, des souris n’avaient aucun problème pour se souvenir de tout. Si notre mémoire est sûrement moins fragile qu’on le pensait, elle est aussi plus complexe…
 
Tout commence en 2007. Todd Sacktor, brillant chercheur au SUNY Downstate Medical Center de New York parvient, avec son équipe, à effacer des souvenirs d’odeurs désagréables chez des rats. Ces scientifiques avaient effectivement remarqué qu’une enzyme, nommée PKMzeta (protéine kinase M-zeta) semblait jouer un rôle clé dans les processus de mémorisation à long terme. En injectant son inhibiteur, la protéine ZIP, les mauvais souvenirs avaient disparu.
D’autres ont réitéré la manipulation chez différents modèles animaux, avec succès. En 2011, Todd Sacktor a même réalisé l’inverse : cette fois, il a injecté des virus porteurs du gène de la PKMzeta pour que ses rongeurs la produisent en excès. À la fin de l’expérience, la mémoire des goûts déplaisants des rats était renforcée.
Cette enzyme joue donc un rôle central dans la mémoire, puisqu’en l’inhibant spécifiquement, tous les souvenirs disparaissent alors qu’en l’activant, de nouveaux souvenirs se forment plus intensément. La mémorisation repose donc sur un modèle simple mais fragile, puisque sous la dépendance d’une seule et unique molécule…
La mémoire passe par les neurones, et obligatoirement par les connexions qui les réunissent : les synapses. Seulement, même chez les souris qui n'expriment pas la PKMzeta, les synapses ne présentent aucun signe d'altération...
La mémoire passe par les neurones, et obligatoirement par les connexions qui les réunissent : les synapses. Seulement, même chez les souris qui n'expriment pas la PKMzeta, les synapses ne présentent aucun signe d'altération... © Emily Evans, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0
La PKMzeta tombe de son piédestal
Cependant, le rôle précis de la PKMzeta reste inconnu. Deux laboratoires américains ont décidé, chacun de leur côté, d’en découvrir un peu plus sur cette enzyme cruciale. Richard Huganir, de la John Hopkins University de Baltimore, et Robert Messing, de l’université de Californie à San Francisco (UCSF), ont tous deux entrepris de développer des lignées de souris génétiquement modifiées pour ne pas exprimer la PKMzeta. Ainsi, l’objectif était de voir à quel niveau la protéine intervenait en observant les défauts d’apprentissage et de mémorisation des souris. Les travaux sont publiés dans la même édition de la revue Nature.
Les résultats obtenus n’étaient pas du tout ceux attendus par les scientifiques. Sur la côte est, Richard Huganir et son équipe se sont focalisés sur les cerveaux de leurs cobayes. La mémoire à long terme se caractérisant par le renforcement des liaisons entre neurones (ou synapses), ils s’attendaient à observer de profondes lacunes. Que nenni ! Ils n’ont observé aucune différence avec les cerveaux des souris normales.
Sur la côte ouest, Robert Messing et ses collègues ont préféré observer la mémoire par l’expression des comportements. Leurs rongeurs ne manifestaient aucun problème pour se souvenir de peurs persistantes, des objets, des lieux et même des mouvements à suivre lors d’une batterie de tests comportementaux. Ces animaux avaient toute leur tête malgré l’absence de PKMzeta.
Les souris génétiquement conçues pour ne pas synthétiser de PKMzeta n'en perdent pas pour autant la mémoire. Mettez-les dans un labyrinthe qu'elles connaissent déjà et elles retrouvent la sortie très vite !
Les souris génétiquement conçues pour ne pas synthétiser de PKMzeta n'en perdent pas pour autant la mémoire. Mettez-les dans un labyrinthe qu'elles connaissent déjà et elles retrouvent la sortie très vite ! ©
Mise en place d’un phénomène compensatoire pour la mémoire ?
Dans les deux expériences, les souris ont eu droit à une injection de ZIP, cet inhibiteur de l’enzyme qui, rappelons-le, est absente. Pourtant, c’est seulement à ce moment que les souris ont commencé à perdre la mémoire. ZIP efface toujours les souvenirs malgré l’absence de sa cible.
Est-ce le signe que PKMzeta n’est d’aucune utilité dans la mémoire ? Pas forcément, répondent les scientifiques. Il a régulièrement été observé des mécanismes de compensation : quand un gène important disparaît, un autre, apparenté, peut prendre le relais. C’est un peu comme une personne non-voyante qui exacerbe l’utilisation de ses autres sens afin de pallier sa cécité. Une cousine comme la PKMlambda aurait-elle assumé ce rôle ?
La mémoire à long terme, pas aussi simple que prévu
Richard Huganir et ses collègues ont mis au point une nouvelle expérience pour déterminer l’importance relative de la PKMzeta. Cette fois, ils disposaient de rongeurs chez qui l’enzyme s’inactivait à l’injection d’un médicament. Les scientifiques ont laissé les souris grandir jusqu'à l'âge adulte et assimiler des souvenirs. Puis ils ont éteint la protéine. Là encore, ils sont retournés regarder dans le cerveau : tout était normal. Et pourtant, dans ce cas, l'organisme n'a pas eu besoin de mettre en œuvre des mécanismes compensatoires...
De tels résultats compliquent la donne. Les neurobiologistes pensaient détenir une explication simple et logique aux processus de mémorisation, mais la réalité semble plus complexe. Si la PKMzeta intervient probablement à un niveau ou un autre, d’autres voies sont nécessaires à l’établissement des souvenirs. Lesquelles ? Cela reste encore un mystère, qu’il ne sera pas simple de résoudre.

L’apprentissage de la langue se fait déjà chez les foetus !

Les bébés ne parlent qu’aux alentours de deux ans, mais leur apprentissage commence bien plus tôt : dès qu’ils ont des oreilles qui fonctionnent. Ainsi, dès la 30e semaine de gestation, les fœtus sont déjà attentifs à la voix de leur mère et sont capables, à la naissance, de différencier des voyelles de leur langue natale de celles d’une langue étrangère.
 
Il n’y a pas d’âge pour apprendre. Et si l’on ne sera jamais trop vieux pour en découvrir davantage sur notre monde, on ne sera aussi jamais trop jeune. La preuve avec cette étude américano-suédoise parue dans Acta Paediatrica révélant que les fœtus se familiarisent avec leur langue maternelle alors même qu’ils baignent encore dans l’utérus de leur mère.
De précédentes recherches avaient montré que les bébés étaient très forts pour discriminer des syllabes d’un langage familier de celles d’une langue inconnue dans les premiers mois de la vie. Mieux : à six mois déjà, ils comprennent le sens de certains mots qu’on leur adresse. L’acquisition de toutes les règles de la communication est pourtant extrêmement complexe, mais les nourrissons sont dotés dès la naissance d’un très grand pouvoir d’apprentissage.
Tout commencerait plus tôt encore. Aux alentours de la 30e semaine de gestation, le système auditif devient fonctionnel : les sons entrent par l’oreille et sont interprétés dans le cerveau. Le fœtus commence à entendre les sons environnants, y compris ceux de sa mère lorsqu’elle parle durant les dix dernières semaines avant l’accouchement. Et le fœtus semble les utiliser pour se familiariser avec le monde extérieur.
Bien que l'anglais soit très parlé en Suède, la langue scandinave se cantonne à la seule Europe du Nord. Pourtant, les bébés suédois comme les américains sucent davantage leur tétine à l'écoute de sons voyelles étrangers, preuve qu'ils ont commencé à apprendre à discriminer leur langue des autres dans le ventre de leur mère.
Bien qu’en Suède, l'anglais soit très parlé, le suédois se cantonne à la seule Europe du Nord. Pourtant, les bébés suédois comme américains sucent davantage leur tétine à l'écoute de voyelles étrangères, preuve qu'ils ont commencé à apprendre à différencier leur langue des autres dans le ventre de leur mère. ©
La tétine ne ment jamais
Des scientifiques des universités de Washington et de Tacoma ont mené une expérience similaire en parallèle avec un chercheur du Karolinska Institutet de Stockholm. Dans chaque pays, 40 enfants étaient recrutés dans la pouponnière dans les heures suivant leur naissance (entre 7 et 75 h).
Étaient alors diffusés des voyelles quasi identiques émises par des Suédois ou des Américains. Les deux langues, bien que d’origine germanique, présentent des divergences qui s’entendent à la diction pour les oreilles exercées. Les nourrissons avaient en bouche une tétine qu’ils suçaient à loisir, reliée à un ordinateur qui déterminait les mouvements et les durées de succion.
En effet, ce comportement bien anodin chez le nourrisson révèle pourtant les appétences du petit. De plus, si dans les deux situations, les nouveau-nés réagissent de manière différente, c’est bien la preuve qu’ils ont été sensible à une prononciation plutôt qu’à une autre et donc qu’il y a des signes d’apprentissage.
Des bébés plus que précoces qui apprennent à parler
Aussi bien en Suède qu’aux États-Unis, les bébés sucent davantage leur tétine à l’écoute de voyelles qui leurs sont étrangères, tandis qu’ils manifestent plus de calme pour des sons émis dans leur langue maternelle. Les auteurs y voient donc le signe d’une discrimination entre des sonorités nouvelles et d’autres déjà entendues.
Les fœtus ont donc commencé leur apprentissage qui durera toute leur vie. Cependant, le cerveau n’est jamais aussi enclin à apprendre que dans les premiers temps de la vie, jouissant alors d’une plasticité inégalée. Les scientifiques essaient donc de décrypter les secrets sous-jacents à ce pouvoir enfantin pour peut-être, un jour, tenter de le transposer chez les adultes.

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