mercredi 25 janvier 2012

Cerveau : 10 questions pour vous rafraîchir la mémoire



Cerveau : 10 questions pour vous rafraîchir la mémoire

Pas un geste, pas un mot, aucune relation possible sans mémoire. Petit tour d’horizon sur l’une des fonctions les plus complexes et les plus mystérieuses de notre cerveau.

Les spécialistes du cerveau se posaient la question depuis une centaine d’années. Des chercheurs brésiliens et argentins viennent d’y répondre : la " mémoire à court terme " n’est pas la première étape de la " mémoire à long terme ", leurs mécanismes sont différents. Cette découverte confirme que l’organisation et le fonctionnement de nos souvenirs sont des phénomènes aux multiples facettes, dont tous les mystères n’ont pas été élucidés…

Où se trouve la mémoire ?

A chaque fois qu’ils ont cru mettre le doigt sur le " centre de la mémoire ", les explorateurs du cerveau ont dû faire marche arrière et se contenter d’une conclusion déconcertante : nos souvenirs ne sont pas stockés dans une zone précise de notre encéphale. Cependant, certaines aires semblent jouer un rôle essentiel car, détruites, elles provoquent des pertes de mémoire.
L’hippocampe, par exemple (ainsi nommé parce qu’il ressemble à l’animal marin), traite les informations et décide s’il faut les mémoriser ou non. S’il est endommagé, on devient incapable d’assimiler et de retenir de nouvelles informations. L’hypothèse la plus sérieuse à ce jour serait donc que l’ensemble des connexions entre les neurones constituerait le support global de la mémoire.

Quels sont les différents types de mémoire ?

La mémoire n’est pas un bloc unique, mais un ensemble de " modules " qui se connectent entre eux pour effectuer des associations. Toutes les informations sont transmises au cerveau par nos cinq sens : ce sont les " portes d’entrée " de nos souvenirs. Il y a donc des mémoires visuelle, auditive (les deux plus importantes), tactile, olfactive et gustative.
Les chercheurs ont défini d’autres types de mémoires : lexicale (elle contient les mots ou les noms, mais dépourvus de leur signification) ; sémantique (la plus puissante, car elle contient le sens et la signification des choses et des mots) ; motrice (ou corporelle, c’est la mémoire des gestes) ; émotionnelle (on se souvient des émotions) ; somatique (on se souvient des sensations corporelles) ; procédurale (commandée par le cervelet, elle permet d’apprendre des gestes, comme taper à la machine). Il existe encore d’autres mémoires propres à certaines tâches : musicale, des visages, des voix, des récits, etc.

Comment nos souvenirs sont-ils organisés ?

Pour s’y retrouver, notre cerveau procède par un système de classement et de référencement, comme dans une immense bibliothèque. Par exemple, vous voyez l’image d’une abeille : pour trouver le mot " abeille ", la mémoire visuelle va se connecter à la mémoire lexicale qui va, à son tour, faire appel à la mémoire sémantique pour savoir ce que signifie ce mot. A partir de là vont s’établir d’autres connexions pour trouver toutes les informations nécessaires et procéder à des évocations : peur (mémoire sensorielle et émotionnelle parce qu’on a déjà été piqué), plaisir (mémoire gustative parce qu’on aime le miel), etc.
Afin de répertorier les connaissances nouvellement acquises, le cerveau crée sans cesse de nouvelles catégories et reclasse les informations qu’il possède déjà. La mémoire est donc une bibliothèque évolutive.

Quelle est la durée d’un souvenir ?

De trois secondes à une vie entière ! Les psychophysiologistes classent nos souvenirs en cinq catégories :
- Mémoire iconique : pendant quelques instants, on continue de voir un élément d’une scène à laquelle on vient d’assister. C’est la forme la plus fugitive de la mémoire.
- Mémoire à court terme : les souvenirs sont brefs. Exemple : vous désirez téléphoner à quelqu’un. Vous cherchez son numéro dans l’annuaire, vous le mémorisez et, si vous n’êtes pas dérangé, vous pouvez le composer correctement. Mais si la ligne est occupée et que vous voulez rappeler une minute plus tard, vous avez oublié le numéro. La durée de cette mémoire peut varier d’une minute à quelques jours…
- Mémoire à moyen terme : elle nous permet de garer notre voiture le matin et de la retrouver le soir. Les souvenirs sont conservés quelques heures ou plusieurs jours.
- Mémoire à long terme : c’est elle qui permet aux élèves de retenir leurs leçons. Certains souvenirs peuvent durer des semaines, des mois, des années... à condition d’être entretenus.
- Mémoire permanente : ce sont les souvenirs qui persistent toute notre vie sans décliner.

Peut-elle être surchargée ?

On a longtemps cru que non, à cause de cas extraordinaires de personnes dotées d’une mémoire d’éléphant ! L’un des plus célèbres fut un journaliste russe capable de retenir en quelques minutes des suites de quatre-vingt-quatre chiffres, et de les réciter dans tous les sens.
Cependant, la psychologie expérimentale a montré que, d’une façon générale, la mémoire à court terme permet de retenir sept chiffres à la suite lorsqu’ils sont projetés sur un écran durant un quart de seconde. Quant à la mémoire à long terme, on sait aujourd’hui que, malgré son énorme capacité, elle n’est ni élastique ni illimitée. C’est pourquoi les spécialistes s’accordent pour dire que la surcharge d’informations est néfaste à l’apprentissage.

A quel âge remontent les premiers souvenirs ?

Quarante-huit heures après sa naissance, un bébé reconnaît déjà sa mère. Des psychanalystes jungiens ont même découvert que certains enfants semblaient capables de décrire, ou de dessiner, des aspects de leur vie intra-utérine ! On peut donc supposer que la mémoire commence avec la vie. Les premiers souvenirs sont généralement associés à des émotions fortes, positives (Noël) ou négatives (peur, honte, etc.), car l’hippocampe – qui transmet les souvenirs à l’ensemble du cerveau – est justement situé dans le système limbique, centre de nos émotions !

Pourquoi a-t-on parfois des pertes de mémoire ?

L’oubli est naturel et indispensable : si on se souvenait de tout, nous ne saurions plus gérer les informations et notre vie deviendrait impossible. C’est pourquoi les hypermnésiques (qui ont une mémoire hyper-développée) sont obligés d’utiliser des stratégies pour oublier !
Au quotidien, toutes les petites amnésies – oublier de passer chez le boulanger en revenant du bureau, aller chercher un dictionnaire dans sa bibliothèque et revenir avec un autre livre, se demander si on a bien fermé le gaz ou la porte… – sont provoquées par un trouble de l’attention et de la concentration, et par des pensées ou des informations extérieures qui viennent parasiter nos actions.
Avoir un mot sur le bout de la langue, c’est un " déficit de restitution ", un défaut d’accès à l’information : notre mémoire sémantique ne parvient pas à trouver le mot ou le nom dans la mémoire lexicale. Sinon, il y a bien sûr les troubles pathologiques graves, telle Alzheimer, une maladie dégénérative qui provoque une mort neuronale, d’abord dans l’hippocampe, ensuite dans l’ensemble du cerveau en faisant de véritables " trous ".

Pourquoi perd-on la mémoire en vieillissant ?

Au cours du vieillissement " normal ", le cerveau ne dégénère pas et son activité cérébrale demeure stable. Pourtant, on connaît tous des personnes âgées qui se plaignent d’oublier des souvenirs récents, mais se rappellent avec précision des événements anciens. Plusieurs facteurs sont responsables de ces "oublis ".
- Le corps vieillit : la vue baisse, l’ouïe aussi, le toucher s’émousse. Peu à peu, on prend l’habitude de ne percevoir que des sensations imprécises. De moins en moins sollicité, le cerveau n’utilise plus les mécanismes nécessaires à l’acquisition de nouvelles informations et se cantonne aux habitudes.
- L’alimentation, plus pauvre et moins variée, va moins bien nourrir le cerveau, de même qu’une activité physique réduite ne l’oxygénera plus de la même façon.
- Le manque de motivation personnelle et d’élan vital accentue l’effacement de la mémoire à court et moyen terme.
Pourtant, avec un peu d’entraînement, nos facultés peuvent rester parfaitement intactes. Exemple : nombre de musiciens classiques ont pu jouer de leur instrument jusqu’à un âge canonique, tel le pianiste Horszowski qui a donné ses derniers récitals à… 99 ans !

Pourquoi certains ont-ils plus de mémoire que d’autres ?

Il n’y a aucune réponse formelle sur le sujet. Du côté de la génétique, on n’a pas encore découvert le gène spécifique qui permettrait à certains d’avoir une mémoire prodigieuse. Ce dont on est sûr, en revanche, c’est que plus l’environnement d’un enfant est riche, plus ce dernier développera ses capacités de mémorisation. La richesse doit se traduire par la diversité des objets, des formes, des couleurs, des sons et des odeurs, des expériences et des découvertes (on retient mieux les " premières fois ").
Mais la manière dont l’enfant reçoit ces stimuli extérieurs est également primordiale : plus ils sont chargés d’émotions (joies et rires de la maman, explications passionnées du papa, etc.), plus il leur donnera un sens, une signification qui demeurera gravée dans son cerveau.
Et ce qui est certain également, c’est que ceux qui ont une excellente mémoire sont, tout simplement, ceux qui la travaillent régulièrement…

Les médicaments pour améliorer la mémoire sont-ils efficaces ?

On ne le répétera jamais assez : le plus noble de nos organes a besoin, lui aussi, de se nourrir. Exemple : l’acétylcholine, un neurotransmetteur indispensable à la transmission de l’information et à sa mémorisation, est sécrétée par les neurones grâce à la choline fournie par l’alimentation. Trop peu de choline, et l’acétylcholine vient à manquer.
De la même façon, pour fonctionner correctement, le cerveau a besoin de phospholipides, d’acide folique, de sélénium, de tyrosine, de vitamines B, A, C et E… En période d’activité intense (examens et autres travaux intellectuels) et de stress, il surconsomme ces micro-nutriments. Même si votre alimentation est riche et équilibrée, des compléments nutritionnels peuvent être très utiles. Cependant, la " pilule miracle " de la mémoire n’a pas encore été découverte. Les compléments alimentaires sont donc actuellement les seuls " médicaments " efficaces.

A lire :

L’indispensable oubli
Mémoire et souvenir ne se confondent pas. L’une exprime une capacité, l’autre implique un choix, conscient ou non. C’est ce qu’explique le sociologue Marc Augé dans un joli livre qui vient de sortir, Les Formes de l’oubli (Manuels Payot, 1998). Extraits :
" La mémoire et l’oubli entretiennent en quelque sorte le même rapport que la vie et la mort. […] La définition de l’oubli comme perte du souvenir prend un autre sens dès qu’on le perçoit comme une composante de la mémoire elle-même. […] Certes, on n’oublie pas tout, mais on ne se souvient pas de tout non plus. Se souvenir ou oublier, c’est faire un travail de jardinier, sélectionner, élaguer. Les souvenirs sont comme les plantes : il y en a qu’il faut éliminer très rapidement pour aider les autres à s’épanouir, à se transformer, à fleurir. […] Les souvenirs sont façonnés par l’oubli comme les contours du rivage par la mer. […] L’oubli, en somme, est la force vive de la mémoire et le souvenir en est le produit. "




Fatigue, quand dormir ne suffit pas !



Fatigue, quand dormir ne suffit pas !

Comme chaque hiver, on fonctionne au ralenti. Perte d’énergie, difficultés de concentration, courbatures, humeur maussade… Besoin de sommeil ou stress inhabituel ?

Je me couche épuisée, je me lève dans le même état, je dors pourtant huit heures par nuit, mais rien n’y fait. » Comme chaque hiver, Isabelle se plaint d’être fatiguée, claquée, vidée. A cette période de l’année, nous sommes presque tous envahis par une perte d’énergie sournoise, attendant que le printemps nous réveille en même temps que les bourgeons. D’ici là, nous sommes tentés de chercher le repos dans les bras de Morphée : nous nous couchons de plus en plus tôt dans l’espoir de nous lever en forme le lendemain mais, souvent, la promesse n’est pas tenue. Normal : le sommeil n’est pas forcément le remède à notre fatigue.
Tout dépend de ses caractéristiques : physique et ponctuelle, ou nerveuse et chronique, cette dernière étant beaucoup plus répandue. « En revanche, le sommeil est un excellent indicateur de l’état de santé général de la personne et de ses relations avec son environnement, affirme le Dr Valaxt, chercheur au sein de l’unité 480 de l’Inserm spécialisée dans l’étude du sommeil et des rêves. Dès qu’un élément est perturbé dans l’un de ces deux domaines, il s’en fait l’écho. » Insomnies et fatigue sont ainsi la première plainte verbalisée chez le médecin (sept patients sur dix). Le praticien va s’efforcer d’en cerner les causes exactes : s’agit-il d’une maladie sous-jacente (hypertension artérielle, hépatite…), d’un traitement médicamenteux mal toléré (cortisone, bêtabloquants…), d’un surmenage professionnel, d’un début de dépression ?

Fatigue physique ou psychique ?

Au terme d’une journée passée à déménager meubles et cartons ou après un bon match de tennis, la sensation de fatigue physique – ce que nous appelons volontiers « une bonne fatigue » – est provoquée par une usure inaccoutumée de nos cellules musculaires.Dans ce cas, un appel impérieux de la couette nous plongera avec délice dans un sommeil réparateur pour nos muscles altérés par l’effort. « Pendant le sommeil lent et profond – qu’aucune tension nerveuse n’empêche d’atteindre rapidement –, nous sécrétons des hormones de croissance, lesquelles favorisent la synthèse des protéines et accélèrent le renouvellement cellulaire », précise le Dr Valaxt.
Si vous venez de subir une pression professionnelle inhabituelle ou si le petit Lucien vous pousse hors du lit une ou deux fois par nuit, un bon repos bien mérité – au mieux quelques jours de vacances – vous remettra assurément d’aplomb. 
Mais ce procédé simple et naturel n’est d’aucune utilité en cas de fatigue nerveuse ou psychique. Votre énergie continue de jouer les grandes absentes, votre concentration bat en retraite, vous fonctionnez au ralenti, vous êtes à cran, irritable, d’humeur maussade, quelques courbatures viennent vous titiller le bassin ou les épaules… Une déprime passagère ou une dépression déjà installée peuvent en être l’origine. D’ailleurs, n’est-il pas plus facile de dire à son médecin « je suis fatigué, je dors mal » plutôt que d’avouer « je suis déprimé » ? « Dans la relation étroite entre fatigue et sommeil, la composante psychologique est vraiment très importante, souligne le Dr Royan-Parolat, psychiatre, spécialiste des troubles du sommeil. Lorsqu’on est amené à réduire son temps de sommeil parce qu’on est très impliqué dans une activité prenante, valorisante, motivante, la fatigue ne se fait pas beaucoup sentir. Mais si l’on a un sommeil fractionné, amputé, parce qu’on se trouve dans une situation pénible, pesante, stressante, avec des obligations et des échéances difficiles à maîtriser, porteuses d’angoisse, la fatigue est beaucoup plus intense. »
Dans les années 70, le Pr Jouvet avait d’ailleurs démontré dans une célèbre expérience que les relations entre fatigue et sommeil se nouaient de façon similaire chez l’homme et chez certains animaux. Il a ainsi privé des chats de sommeil : soit en les plaçant sur un flotteur au milieu d’une piscine, l’animal tombait alors à l’eau dès que le sommeil mettait au repos son tonus musculaire ; soit en les réveillant par des caresses dès qu’ils s’endormaient. Résultat : les premiers dépérissaient très vite, alors que les seconds s’adaptaient beaucoup plus facilement !

Quand le sommeil épuise

« Nous savons aujourd’hui que la quasi-totalité des insomnies sont des troubles de l’éveil et non du sommeil », explique le Dr Valaxt. Sommeil lent léger, sommeil lent profond et sommeil « paradoxal » (où se déroulent les rêves) se succèdent en cycles d’environ deux heures pendant six à huit heures chaque nuit. Le duo sommeil léger-sommeil profond (le plus reposant) permet de récupérer sur le plan physique, alors que le sommeil paradoxal « réorganise » le mental et repose le psychisme. Pour que ces différentes phases s’enchaînent harmonieusement, notre système d’éveil doit être bloqué. Or, lorsque nous sommes stressés, anxieux, tendus, nous avons tendance à le surstimuler pendant la journée pour « tenir ». Et, le soir venu, il devient impossible de le bloquer totalement : on a du mal à s’endormir et, quand on se réveille au cours de la nuit, comme il est normal de le faire fugitivement à la fin de chaque cycle, on ne parvient plus à se rendormir. Les mauvaises nuits renforcent alors la fatigue et l’état de tension, lesquelles provoquent une nouvelle surstimulation de l’éveil pendant la journée et une difficulté toujours plus grande à dormir la nuit suivante.
Pourquoi ce cercle vicieux ? Notre système de blocage de l’éveil se nourrit d’un carburant sécrété entre autre par le cerveau : la sérotonine. Ce neurotransmetteur participe à diverses fonctions : régulation de la température du corps, perception de la douleur, variations de l’humeur et… sommeil. Elle s’accumule tout au long de la journée et, le soir venu, elle stimule des cellules qui vont favoriser le sommeil en bloquant l’éveil. Mais notre cerveau produit aussi de la dopamine, activateur de fonctions, alors que la sérotonine est un frein. Et lorsque nous sommes en état de tension nerveuse et psychique, la sécrétion de dopamine s’accélère. Du coup, l’équilibre sérotonine-dopamine vacille. Notre sommeil devient difficile, court, haché. On se réveille avec une sensation de fatigue qui finit même par devenir physique. Les longues plages de sommeil lent et profond manquent et c’est tout le renouvellement cellulaire de l’organisme qui se ralentit.

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