lundi 23 avril 2012

Les différentes types de Violences


Les différentes types de Violences


Violence Conjugale 

Par violence conjugale, il faut comprendre “violence dans le couple”, elle peut être verbale, psychologique, physique ou economique Nous détaillerons ici particulièrement les formes de violences conjugales contre les femmes, qui sont de loin les plus fréquentes, bien que les hommes puissent également en être victimes. Les actes de violence contre les femmes dans le couple peuvent être verbales, physiques, psychologiques, sexuelles et économiques



Violences Verbales

Les violences verbales s’entendent dans la voix, le ton. Elles se caractérisent par des cris, des hurlements. Elles créent un sentiment d’insécurité, de peur et instaurent une profonde détresse psychologique. Cette forme de violence est malheureusement plus fréquente qu’on ne le pense. Ces violences installent la peur de mal faire, la crainte de ne pas répondre aux attentes, des sentiments d’anxiété et d’insécurité.










    Violences Psychologiques

Les violences psychologiques sont une dévalorisation systématique de la personne par des attitudes ou des propos méprisants, par l’humiliation ou par le chantage. Elles instaurent un contrôle constant qui se manifeste par exemple à travers une attention excessive à l’apparence du/de la personne,( son habillement, sa coiffure, son maquillage, etc.). Les violences psychologiques ont un effet négatif sur l’estime de soi de la victime ; elle est renvoyée à une image d’incompétence, de nullité, à force d’être insultée ou ignorée. La victime perdra confiance en elle, l’équilibre mental de la victime se détériore progressivement. Peu à peu s’installent le doute de soi, le désespoir, une acceptation passive. La victime s’isole, s’enferme dans sa honte, ne prend plus d’initiative. Dès lors, elle risque de devenir plus vulnérable aux autres formes de violence. Les violences psychologiques sont difficiles à déceler car elles passent souvent inaperçues et ne sont pas considérées comme une forme de violence. Pourtant, leurs conséquences sont désastreuses, elles détruisent l’estime et la confiance en soi.       



Violences Physiques

Les violences physiques font référence aux coups et blessures. L’agresseur utilise cette forme de violence quand la victime manifeste encore trop d’indépendance à son goût, quand il n’a pas réussi à contrôler tous ses comportements. Il passe à la brutalité et à la contrainte physique : gifles, coups de poings, coups de pieds, sévices, strangulations. Le recours aux objets domestiques est fréquent lors de l’agression : brûlures par cigarette, coups portés au moyen d’une ceinture, utilisation ou menace d’une arme telle que couteau, outils..


bauvois91@yahoo.fr
 Violences économiques

Les violences économiques se traduisent par une privation d’accès aux ressources financières propres et/ou aux ressources du ménage. Au quotidien, elles se manifestent par le fait de tout décider en choisissant toutes les dépenses, en refusant d’impliquer la victime au niveau du budget, en contrôlant ses revenus, en lui reprochant ses moindres dépenses, voire en l’empêchant de conserver un emploi ou d’encaisser son salaire. Contracter des dettes, mettre le ménage en situation d’endettement est également une façon de déposséder la victime de toute autonomie financière et de l’empêcher de quitter l’agresseur.




 Violences sexuelles

Les violences sexuelles sont une atteinte à l’intégrité sexuelle par des pratiques forcées ou par le viol. Ces violences peuvent prendre la force d’activités humiliantes accomplies de force telles qu’avoir des rapports sexuels avec d’autres partenaires, se prostituer, etc

Peut-on aimer pour toujours? ou L'amour rime-t-il avec toujours ?

L'amour rime-t-il avec toujours ?

Peut-on aimer toujours ? On se souvient du mythe de Baucis et Philémon. Les deux très vieux amants - dont le seul voeu n'était pas seulement de continuer à vivre mais surtout de ne pas mourir l'un sans l'autre - furent transformés par Jupiter en deux arbres plantés côte à côte presque pour l'éternité.

L'amour éternel n'est-il qu'un mythe ? Chacun connaît des couples fusionnels, profondément soudés, sur lesquels le temps ne semble pas avoir de prise. Après vingt ou trente ans de vie commune, ils continuent à se couver des yeux. Mais ces couples sont rares, la fragilité des sentiments semblant plutôt la règle. Dès lors que le divorce fut légalisé, son usage toujours croissant ne laissait guère de doute sur la fragilité des liens affectifs unissant les couples. Il faut se rendre à l'évidence, l'amour est fragile et ne dure pas.

Pour Helen Fisher, il existerait même une loi implacable du cycle amoureux, sa moyenne ne dépassant pas trois ou quatre ans, tout au plus (1). Cela correspondrait à un « cycle naturel ». C'est le temps qu'il faut pour nouer une relation, faire un enfant et s'assurer des soins nécessaires à la petite enfance. Dès lors, le couple pourrait alors se séparer et chacun trouver un nouveau partenaire. Loi évolutionniste ou pas, les sentiments sont fragiles.

On aimerait savoir, à la naissance d'un couple, s'il a des chances de durer. Le professeur John Gottman pense qu'un tel diagnostic est possible (2). A Seattle (université de l'Etat de Washington), il a monté un laboratoire - le Love Lab -, où il essaie de repérer des indices sur la solidité des couples. Il existe, selon lui, des signes assez fiables permettant dès les premiers mois d'une liaison d'en tester la durabilité - et surtout l'harmonie. Un test révélateur consiste à observer très précisément les réactions de chacun des conjoints lorsqu'ils parlent de leur couple. Certains indices physiques ne trompent pas. Le haussement de sourcils lorsque l'autre parle est une marque de mépris ; au contraire, une façon de sourire avec émerveillement quand l'autre parle est très révélatrice. De même, la complicité ou au contraire l'indifférence se lit dans le regard. Lorsque l'on aborde des sujets sensibles - la satisfaction sexuelle, les griefs que l'on peut avoir vis-à-vis de l'autre -, les mouvements d'irritation ou de sollicitude apparaissent immédiatement.

Un autre test consiste à filmer pendant vingt-quatre heures un couple dans la vie quotidienne. En mesurant la fréquence de leurs échanges, leur nature, le nombre de fois où ils se touchent, se sourient, la façon dont l'un réagit aux sollicitations de l'autre, etc., on parvient, selon J. Gottman, à saisir la qualité de leur relation. Au final, après vingt ans d'études et plus de six cents couples observés, J. Gottman pense prévoir à 90 % si un nouveau couple se porte bien et possède des chances de survivre au temps.

Sommes-nous égaux devant l'amour ?

Sommes-nous égaux devant l'amour ?
« Parce que c'était lui, parce que c'était moi. » La passion amoureuse aime à se présenter comme une rencontre magique et miraculeuse entre deux êtres. Un sortilège inexplicable qui échapperait aux lois psychologiques ou sociologiques.

Mais la réalité est moins romantique : il existe bien des « lois d'attraction » qui suscitent la séduction. Soyons honnête : pour être aimé, il vaut mieux être jeune, beau, intelligent et en bonne santé. C'est ce que révèlent d'abord les enquêtes sur l'attirance envers un partenaire. Quels que soient le pays, la religion, le sexe, il existe une redoutable constante dans les préférences pour tel ou tel partenaire (1).

De ce point de vue, nous ne sommes pas égaux devant l'amour. Il existerait bien un « martyre des affreux » (2) : être objet de répulsion, être moins aimé. C'est d'ailleurs un thème largement exploité par la littérature, de La Belle et la Bête (Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, 1757) à Cyrano de Bergerac (Edmond Rostand, 1897). Faut-il en conclure crûment, tel Paul Léautaud, que « la plupart des liaisons sont faites de "laissés-pour-compte" qui se rencontrent et trompent ensemble leurs regrets ». Autrement dit, l'amour ne concernerait que quelques élus, les autres en étant réduits à choisir un partenaire « par défaut »...

Il existe cependant en matière amoureuse une loi selon laquelle « qui se ressemble s'assemble ». Et cela est vrai tant sur le plan physique, psychologique que social. Sur le plan physique tout d'abord, les couples tendent - en général - à se ressembler. Ainsi constate-t-on statistiquement que les grands, les petits ou les gros s'unissent plus volontiers entre eux (3). La proximité de l'âge est également un critère très important. Les exceptions - grande différence d'âge entre partenaires - sont justement remarquées pour leur exception. La ressemblance des partenaires joue enfin sur les valeurs, les modes de vie, le niveau d'éducation et le milieu social. Il existe une grande homogénéité sociale des couples et les amoureux partagent très souvent le même univers social et culturel.

Les couples ne voient pas toujours combien ces déterminismes cachés jouent sur leur rencontre. La plupart d'entre eux considèrent en effet que leur rencontre est le fruit du hasard, alors que pour 66 % des unions, les deux conjoints ont fait des études identiques (4). Sur le plan psychologique on parle de d'« accouplement assortatif » et en sociologue d'« homogamie sociale ».

Comment tombe-t-on amoureux ?

Comment tombe-t-on amoureux ?

Le coup de foudre est la forme la plus romantique de la rencontre. Ecoutons Phèdre (dans le Phèdre de Racine, 1677) parlant de son émotion lorsqu'elle vit son gendre Hippolyte pour la première fois :

« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;

Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue ;

Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;

Je sentis tout mon corps, et transir et brûler. »

Si l'on en croit le sociologue Francisco Alberoni, le coup de foudre serait de tous temps et de tous lieux. Partout, il provoquerait les mêmes réactions, comparables à celles d'une révélation (1). Les études sociologiques montrent qu'il y a tout de même une reconstruction dans ce récit canonique (2).

Le mythe de l'amour passion invite chacun à reconstruire une histoire sous la forme d'un moment unique et inoubliable, en omettant souvent le contexte, les préalables, les tâtonnements ultérieurs qui auraient pu faire ou non basculer l'histoire dans un autre sens. Les amoureux aiment à focaliser leur rencontre sur un moment originel, fortement idéalisé.

A ce modèle s'opposent des récits plus progressifs d'entrée en relation. Une fréquentation qui devient amitié, glissant ensuite vers la vie en couple, avant qu'enfin l'amour s'installe progressivement (3). Concernant les scénarios de formation des couples, les choses ont beaucoup changé depuis trente ans. L'écrivain américain Tom Wolfe a décrit avec humour le déroulement actuel des rencontres (4). Autrefois, dit-il, les choses se passaient ainsi : d'abord on faisait connaissance, puis on s'embrassait, venait ensuite le baiser « profond », les attouchements et caresses et, enfin, si tout allait bien jusqu'alors, on faisait l'amour. C'était hier. Aujourd'hui, ajoute l'écrivain, on se rencontre, on couche ensemble et, si l'on se plaît vraiment, alors on fait connaissance, on échange les numéros de téléphone, etc. Au-delà de la caricature, il existe tout de même une réalité tangible : la multiplication des partenaires sexuels et des aventures brèves représente une transformation importante dans les relations amoureuses depuis une trentaine d'années.

A l'inverse de ce modèle de la rencontre éclair, un nouveau type de relations apparaît avec les rencontres amoureuses sur Internet. Le sociologue Pascal Lardellier a mené une enquête très intéressante à ce propos (5). Les rencontres sur Internet se multipliant, un nombre croissant de personnes apprennent désormais à se connaître, se parlent, dévoilent leur personnalité, leurs goûts, une partie de leur intimité avant de se découvrir physiquement. Le sociologue parle d'une véritable « révolution copernicienne » dans les relations.

L'amour se réduit-il au désir ?

L'amour se réduit-il au désir ?


On n'aime pas sa maman comme on aime son chat, ses amis, son amant ou son hobby préféré. La question est donc de savoir si les différentes formes de l'amour - maternel, romantique, fraternel, amical, etc. - sont des expressions différentes d'une même émotion fondamentale ou si chacune traduit un sentiment spécifique.

Les philosophes grecs avaient pris soin de distinguer cinq ou six sentiments différents : Eros, divinité de l'amour, possédait un versant physique et vulgaire (Aphrodite) et un versant céleste (l'amour « platonique »). Aux côtés d'Eros proprement dit, il y avait aussi la philia (l'amitié), la storge (l'affection), l'agapè (l'amour de son prochain), la philantrôpia (l'amour de l'humanité en général). A chaque type de sentiment correspondait un engagement plus ou moins profond : la philia peut conduire au sacrifice de soi, l'agapè suscite la charité, la philanthrôpia ne peut conduire qu'à la compassion.

La psychologie contemporaine a repris le problème à sa manière. Pour Sigmund Freud, on le sait, les formes de l'amour relèvent d'une même pulsion - la libido. Elle peut s'investir sur des objets différents (un parent, l'amant, un objet fétiche, le psychanalyste...), connaît des stades d'évolution distincts (oral, anal, génital), peut être refoulée, idéalisée, détournée, etc., mais, au fond, c'est toujours la même pulsion qui agit.

L'éthologie s'est opposée à la psychanalyse sur ce point. Pour elle, l'attachement qui lie l'enfant à sa mère forme un sentiment spécifique, distinct de la libido. Dès 1891, l'ethnologue finlandais Edward Westermarck soutenait que la cohabitation prolongée entre membres d'une même famille neutralisait le désir et conduisait à une inappétence sexuelle entre parents. L'attachement serait donc un inhibiteur du désir, qui détourne naturellement de l'inceste.

Helen Fisher propose de distinguer trois types principaux d'amour : le désir sexuel, l'attachement et l'amour proprement dit. Elle fonde son analyse sur deux types d'études. Le premier relève d'une grande enquête interculturelle sur le sentiment amoureux. Indépendamment de l'âge, de la préférence sexuelle (homo ou hétéro), de la religion, etc., plus 75 % des personnes déclarent que « savoir que leur amant(e) est amoureux(se) de moi compte plus à mes yeux que de faire l'amour avec lui (elle) » (1). En d'autres termes, il compte plus de vivre avec quelqu'un, et surtout de se sentir aimé de lui, que de coucher avec. D'autre part, pour vérifier que cette déclaration n'est pas qu'une simple illusion, une équipe de chercheurs a mené une étude sur les manifestations cérébrales de l'amour et du désir sexuel. De jeunes gens ont ainsi été invités à regarder quelques minutes la photo de leur amoureux, pendant que leur cerveau était passé au scanner. Les résultats de l'imagerie cérébrale ont confirmé que l'amour et le sexe sollicitent des zones cérébrales en partie différentes (2).

Edgar Morin pense, lui, que l'amour n'est ni réductible à la libido, ni à un sentiment sui generis (3). Il le voit plutôt comme un « complexe » d'émotions, une alchimie de pulsions imbriquées. Comparable à un élixir, l'amour forme une mixture nouvelle, avec sa propre saveur, irréductible à celle de ses ingrédients.

Les 30 critères pour indentifier personne manipulatrice

Les 30 critères pour indentifier personne manipulatrice


    * Il s'agit de souligner le caractère subjectif de l'identification si elle est menée par une seule personne. Notre regard n'est jamais exempt d'émotions ou d'à-priori. Le meilleur moyen d'éviter ceci, si vous avez des doutes sur une personne de votre entourage, c'est de faire faire le test par des personnes de l'entourage commun sans influencer en quoi que ce soit leurs réponses,
    * Comme le souligne l'auteur, les personnes manipulatrices ne représentent selon des estimations que 3% de la population, donc pas la peine de succomber à une paranoïa. On est tous des manipulateurs conscients à petite échelle, notamment lorsqu'on est commercial et qu'on connait certaines techniques éprouvées de manipulation (voir "Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens", édition 2002, Robert-Vincent Joule, Jean-Léon Beauvois."). Non, les manipulateurs qui nous intéressent ici, ce sont ces personnes qui fonctionnent ainsi d'une manière pathologique ; 80% de celles-ci ne s'en rendent même pas compte et ne le verront probablement jamais, les 20% restantes en tirent un plaisir malsain ! Ce fonctionnement est issu de l'enfance, de la petite enfance même.

Pour pouvoir parler de manipulateur, il faut au moins dix caractéristiques. à 15, la personne est identifée en tant que telle. Au delà, le doute n'est plus permis. Prémunir son "espace vital" devient un exercice si la personne ne peut être évitée, sinon la fuite s'impose d'elle-même.

1. Il culpabilise les autres au nom du lien familial, de l'amitié, de l'amour, de la conscience professionnelle. Le manipulateur use ainsi du groupe comme moyen de pression (cercle famillial, amical, couple, entreprise) pour obtenir ce qu'il souhaite et faire tomber les réticences du libre-arbitre des autres auxquels il peut faire face.

Vous entendrez ainsi plus que souvent "si tu ne fais pas ça, je ne vois vraiment pas comment tu peux dire que tu m'aimes", "si tu étais un vrai ami, tu aurais fais...." "si vous ne le faites pas, le projet (le département, l'entreprise) aura à souffrir de votre indécision" etc.

2. Il reporte sa responsabilité sur les autres, ou se démet des siennes. Le manipulateur peut ainsi être une personne entretenue financièrement, dans sa vie quotidienne, dans son travail etc. En gros, il "réussit à faire faire aux autres !". Le manipulateur "s'approprie" des autres des ressources dont il ne dispose pas lui-même : énergie (temps), argent, travail, résultats, estime, admiration, etc. Le manipulateur aura du mal avec la vérité : il mentira comme un arracheur de dents ! Il faut savoir que la manipulation cache un trouble de la personnalité, le manipulateur n'existe pas par lui-même, il a besoin des autres pour exister dans leurs regards !

Par rapport à ce point vous entendrez souvent "si j'avais été moi à ta place je l'aurais fais pour toi !" "

3. Il ne communique pas clairement ses demandes, ses besoins, ses sentiments et opinions. La base du comportement du manipulateur est bien « la question de la frustration », trouble central de sa personnalité. Les personnes manipulatrices, face aux autres durant leurs rapports sociaux, ont du mal avec "le besoin". Elles se sentent "piégées" en affirmant clairement leurs besoins auprès des autres. En fait ce mécanisme est une projection de leurs propres actes sur autrui, ayant comme source leurs propres démons intérieurs. Ils craignent et s'imaginent que les autres leurs fassent  ce qu'eux-mêmes font dans leur vie sociale : contrôler par le besoin, les sentiments ou les opinions. Comme je le disais précédemment dans un autre article, un manipulateur criera souvent à la manipulation !

Par rapport à ce point, vous entendrez ainsi souvent "je n'ai pas à te le demander, tu le fais ou pas !" "je ne t'avais rien demandé ! c'est toi qui l'a voulu !" "je ne vais pas te le dire car tu me le remettras sur le nez !" "pourquoi te le dire tu ne me comprendrais pas car tu ne connais pas".

4. Il répond très souvent de façon floue. C'est peut être le critère le plus facile à identifier, le manipulateur veut tout savoir sur tout mais il ne dit rien sur lui-même. Si le sujet constitue pour lui "une faiblesse", il répondra d'une manière évasive. Le manipulateur ne parlera que très peu de ses échecs, il les refoulera même en mentant à tour de bras. Il ne souhaite surtout pas que son image sociale soit écornée ou assez vacillante pour ne point réussir à obtenir des autres. C'est en ce point que le manipulateur n'obtient pas naturellement : il veut dominer selon un faux personnage ou un masque social. Il veut offrir un garantie de respectabilité, de perfection ou de pudeur.

5. Il change ses opinions, ses comportements, ses sentiments selon les personnes ou les situations. Les manipulateurs se prennent pour des personnes intelligentes, capables de faire perdurer tous leurs mensonges. Mais ce pouvoir est juste un leurre malsain et parfois pervers. Ils constituent des "caméléons" car d'une part, ils n'existent pas autrement que grâce au regard des autres et d'autre part car ils méprisent les autres et les toisent de haut. La manipulation est un complexe de supériorité issu des meurtrissures de l'ego durant la construction de la personnalité.

6. Il invoque des raisons logiques pour déguiser ses demandes.

7. Il fait croire aux autres qu'ils doivent être parfaits, qu'ils ne doivent jamais changer d'avis, qu'ils doivent tout savoir et répondre immédiatement aux demandes et questions. Le manipulateur est un associal selon la classification DSM IV, il constitue une personnalité qui agit et point ! il refuse tout fonctionnement autre et refoule complètement l’instabilité de sa personnalité « mouvante » selon le masque qu'il arbore.

Dans des moments  de détresse ou d’angoisse, le manipulateur criera souvent « je ne suis rien ! » « j’ai l’impression de ne pas exister » seuls moments de lucidité sur sa névrose.

8. Il met en doute les qualités, la compétence, la personnalité des autres : il critique sans en avoir l'air, dévalorise et juge. Le manipulateur aura une réaction de rejet profond face aux personnalités dominantes surtout les personnes qui obtiennent naturellement le respect et l’estime des autres, résultat que les manipulateurs tentent de « forcer » d’une manière malsaine.

Le manipulateur dira souvent « cette personne n’est rien sans moi ! », « je lui ai tout appris ! sinon il était archi-nul ! ».

9. Il fait faire ses messages par autrui. Face à une personnalité dominante ou qui l'a clairement identifiée, un manipulateur utilisera l'entourage commun pour arriver à ses fins. De préférence des personnalités faibles d’esprit qu’il contrôle parfaitement. Il pense avoir plus de chance pour faire vaciller le libre-arbitre d’une personne si cela venait de son entourage.

10. Il sème la zizanie et crée la suspicion, divise pour mieux régner. Le manipulateur compartimente souvent ses relations sociales pour arriver à assumer plus facilement son masque social. Il interdit ainsi aux gens de son entourage de se faire un jugement sur ce qu’il n’est ou n’est pas. Le manipulateur dispose ainsi d’un meilleur contrôle de ses besoins. Il faut dire que le manipulateur veut être le "moyeu" de son environnement social, tous les rapports passent impérativement par lui !

Dans un couple par exemple, ses amis ne deviendront jamais les amis de son conjoint ou du couple, ce sont "ses amis" qu'elle que soit l'évolution de ces relations.

Un autre détail par rapport à ce point pour identifier un manipulateur, c'est son mode de fonctionnement récurrent lorsqu'il ne contrôle pas une situation : l'esclandre et la fuite ! (réaction lors d'une rupture, dans un ancien travail, situation difficile avec les parents ou proches, etc.)

11. Il sait se placer en victime pour qu'on le plaigne. Le moyen d’ouverture aux autres dont se sert parfaitement le manipulateur est l’empathie qu’il tente de susciter chez autrui. Il fait souvent passer des personnages de son entourage pour des bourreaux dont il serait la victime. Posez-vous des questions si malgré toutes les plaintes dont se récrie une personne, celle-ci continue quand même à pratiquer des rapports plus que cordiaux avec la personne incriminée.

12. Il ignore les demandes même s'il dit s'en occuper.

13. Il utilise les principes moraux des autres pour assouvir ses besoins. L’une des méthodes qu’utilise un manipulateur pour faire vaciller un libre-arbitre c’est le recours aux croyances profondes de son interlocuteur : religion, vécu, expériences, confidences, etc.

14. Il menace de façon déguisée, ou pratique un chantage ouvert.

15. Il change carrément de sujet au cours d'une conversation.

16. Il évite ou s'échappe de l'entretien, de la réunion. Face au mur, le manipulateur fuira ses responsabilités jusqu'au bout. C'est un mode de fonctionnement récurrent lorsqu'il ne contrôle pas la situation, surtout quand il a en face de lui plusieurs personnes dont le libre-arbitre sera fonciérement plus dur à faire vaciller. Le groupe aux yeux du manipulateur n'a le droit d'exister que s'il lui permet de briller, il ne peut en être autrement. Il est facile d'identifier les personnes potentiellement manipulatrices dans un groupe de personnes nouvellement créé, ce sont souvent celles qui ne lâchent mot et qui observent tout, et lorsqu'elle prennent la parole c'est souvent d'une manière "forcée" ou "non-naturelle" qui crée un malaise au sein du groupe. Dans un groupe, le manipulateur n'échange pas, il veut imposer et contrôler.

17. Il mise sur l'ignorance des autres et fait croire en sa supériorité. Cette ignorance est maintenu par le blackout total du manipulateur sur ses échecs, ses erreurs, ses méfaits ou autres. Le manipulateur craint plus que tout "le poids du regard social". Il en est même l'esclave inconscient.

18. Il ment. Le manipulateur mentira sur ses échecs, ses expériences, sur ce qu'il refoule en général, sur la nature de ses relations sociales, etc. Il mentira à chaque fois pour enjoliver et garder intact son masque social. Il faut se dire qu'il ne ment pas juste pour les autres mais qu'il ment surtout pour se calmer lui-même et anéantir momentanément sa souffrance.

19. Il prêche le faux pour savoir le vrai.

20. Il est égocentrique. L'ego démesuré du manipulateur peut venir d'un complexe issu des blessures de son ego durant l'enfance (par exemple complexe d'infériorité d'organe cher au psychanalyste Alfred Adler). Arrivé à l'âge adulte le manipulateur stimulera un besoin de s'affirmer qui ne connaitra aucune limite.

21. Il peut être jaloux. Même si en apparence le manipulateur a l'air "sûr de lui", paradoxalement, au fond de son être il manque terriblement de confiance. Dans un couple, il sera une personne maladivement jalouse, qui aura un comportement de chasseur vis à vis de sa proie. Il coupera l'Autre petit à petit de tout son entourage social pour être sûr de le dominer. ça ne sera qu'ainsi qu'il fera taire ses craintes profondes. En amour, le manipulateur "posséde" il n'aime pas. On peut même dire que ce sentiment lui est à jamais inconnu tant qu'il ne s'aime pas lui-même.

22. Il ne supporte pas la critique et nie les évidences. Nous sommes tous en société des "observateurs observés", nous nous construisons grâce à notre regard sur nous-même, notre regard sur les autres et enfin le regard d'autrui tel qu'on le perçoit et ce qu'on en fait pour notre construction intérieure. Les manipulateurs avancent comme "des idiots nonchalants", en d'autres termes ils ne prennent rien des autres, ni les critiques constructives ni les taquineries anodines. Dans la bouche d'un manipulateur, la critique est un sujet qui revient souvent sur les autres, jamais sur lui-même.

23. Il ne tient pas compte des droits, des besoins et des désirs des autres. Ce qui s'applique à l'Autre ne s'appliquera surtout pas à lui : il exigera de son compagnon à corps et à cri une certaine conception du couple qu'il n'appliquera jamais dans ses actes (fidélité, écoute, évolution, partage, solidarité, etc...).

24. Il utilise souvent le dernier moment pour ordonner ou faire agir autrui. Ce point rejoint le point de rupture de la frustration du manipulateur. La réaction de démêler l'écheveau durant une situation de crise n'est pas sa manière d'agir, le manipulateur se contiendra jusqu'au moment où il agira et point !

25. Son discours paraît logique ou cohérent alors que ses attitudes répondent au schéma opposé. Le manipulateur colle parfaitement à l'adage populaire "faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais". Ce schéma lui colle d'autant mieux à la peau car c'est une personne qui souffre d'un problème de "sous-identité". Les principes (et notamment moraux) d'un manipulateur dépendent de l'interlocuteur d'en face, en dehors de ce mimétisme malsain, dont les clefs de voûte sont l'empathie et le besoin, le manipulateur ne s'est jamais réellement posé la question de qui il était. Le pire, c'est que les personnes ayant souffert de manipulation ont aussi vécu par projection ce problème d'identité. Les victimes mettront du temps pour retrouver leur libre arbitre et leur moi profond.

27. Il flatte pour vous plaire, fait des cadeaux, se met soudain aux petits soins pour vous.

28. Il produit un sentiment de malaise ou de non-liberté.

29. Il est parfaitement efficace pour atteindre ses propres buts mais aux dépens d'autrui. Le manipulateur est l'anti-thèse des "résiliants" de Boris Cyrulnik, ces personnalités qui transforment une souffrance issue de l'enfance en réussite sociale. Les manipulateurs sont eux-aussi soufffrance, mais ils la projettent surtout sur leur entourage et causent des dégâts parfois graves. J'userai d'une image pour souligner la différence entre un manipulateur et un résiliant, si vous prenez un bout de tissu ou d'étoffe comme image de la société, le manipulateur est un "accroc" qu'on aurait rapiécé, il ne fait pas partie de l'étoffe originelle. Le résiliant est aussi un accroc ou une anormalité, mais il se présente à la fin comme un renforcement de la trame du tissu, les fils sont raccomodés ensembles.

30. Il nous fait faire des choses que nous n'aurions probablement pas fait de notre propre gré.

31. Il fait constamment l'objet des conversations, même lorsqu'il n'est pas là. Ces discussions peuvent être menées lorsque les personnes de son entourage « ressentent » qu’il existe quelque chose qui ne va pas dans le personnage, le masque social s’effrite, et les personnes commencent à bâtir des relations en dehors du manipulateur. On pourra dire que le piège se referme sur lui. Le désarroi de l’entourage est guidé souvent par l’incohérence de son comportement, d’une personne à une autre, ou par rapport à ses dires. Toutes ces incohérences font que le manipulateur fera souvent absent l'objet de discussion faute d'avoir des explications claires de sa part.



Pourquoi insister sur l'identification d'un manipulateur ? parce que les dégâts psychiques causés sur une personne peuvent être monstrueux ! si le manipulateur s'avère pervers conscient, ça sera encore plus catastrophique : anxiété, dépression, stress, incohérence mentale, somatisation etc etc.

Haïti : une jeunesse sacrifiée


  Une jeunesse sacrifiée

           
 Lorsqu'on décide de sacrifier l'avenir de la jeunesse haïtienne au profit d'un petit groupe, c'est décider d'assassiner volontairement la République. Or, dans toute société, la jeunesse est toujours considérée comme l'axe pivot de la nation. Pour être explicite, la jeunesse est l'avenir de la nation. Un Etat qui traite sa jeunesse comme une entité négligeable, est un Etat sans avenir.
En Haïti, la jeunesse ne doit pas être considérée comme l'ennemi de l'Etat, car, le drame de la jeunesse haïtienne n'est pas une fatalité. Si un individu vit avec son poumon infecté, sa première réaction, en tant qu'être responsable, il va voir un spécialiste pour se faire soigner ; sinon, il est considéré comme un mort vivant. C'est aussi valable pour l'Etat haïtien, qui vit avec une jeunesse désintégrée, sans repère, sans emploi et sans avenir. De tout cela, c'est le coeur de l'Etat qui est malade. S'il continue à ignorer ce drame, il peut être considéré comme un Etat mort. Si les dirigeants continuent à considérer cette jeunesse comme une quantité négligeable, alors, je peux dire, c'est une jeunesse sans secours, une jeunesse en danger.
Pour ma part, je décide de poser certaines questions aux responsables politiques haïtiens :

-La jeunesse haïtienne est-elle une machine de guerre que l'on fabrique ?
-La jeunesse haïtienne est- elle l'avenir de la République ?
-Y a-t-il un coût budgétaire pour une politique sociale au profit de la jeunesse ?
-Pourquoi une République si pauvre n'arrive pas à prendre en compte l'avenir de ses jeunes ?

Selon moi, ce serait en tout cas, manquer de politesse, du coeur et du regard, de voir ces pauvres jeunes aux mains nues sans chercher à comprendre leur extrême détresse.
A quoi peut-on s'attendre quand la jeunesse tombe dans l'oisiveté ? Elle est devenue fragile, perméable à tout, monnayable et influençable !
Nous pouvons constater que la crise actuelle des différentes facultés, c'est le résultat de l'abandon d'une politique sociale à l'égard de cette jeunesse.

Aujourd'hui, la majorité des jeunes Haïtiens ne peuvent pas comprendre les conséquences que peuvent avoir sur leur avenir d'accepter une poignée de dollars pour se lancer dans des actes de banditisme et de criminalité. Cette catégorie des jeunes mérite notre attention, elle ne peut et ne doit pas rester en dehors du système éducatif.
En effet, l'origine des maux et des malaises de ces jeunes, est l'absence d'instruction, l'absence d'un projet professionnel et aussi le manque d'intérêt pour cette catégorie délaissée.

Trop longtemps, notre société n'a pas mesuré l'ampleur et les conséquences fatales qu'il pouvait avoir sur la stabilité de notre pays de laisser une grande partie des jeunes dans l'oisiveté. La saine notion du devoir, la conception du civisme demeure chez nous une fantaisie pour les uns, lettre morte pour les autres. On ignore que, c'est par le cerveau et par le coeur que s'établit la valeur de l'être humain ; c'est par la puissance de devenir qu'il porte en lui; c'est par la volonté et son désir de se perfectionner et de s'élever sans cesse.

Je considère qu'il est nécessaire de donner une orientation à la jeunesse haïtienne, elle a besoin de repères, je pense que si l'instruction est utile dans la vie, l'éducation de la jeunesse haïtienne est encore beaucoup plus nécessaire. Il est inéluctable, dans ce pays de développer : la discipline, le civisme et l'esprit d'initiative. Nous devons avoir la sagesse d'expliquer à la jeunesse, que la voie de la facilité a des conséquences fallacieuses dans le futur. Ne partons point à la conquête de jouissances faciles et éphémères. Apprenons à cette jeunesse à aimer Haïti, à respecter certaines valeurs républicaines.

Ce que je souhaiterais voir, à cette époque de disette patriotique où la puissance du bien semble râler sur le génie du mal. Pour cela, tous les acteurs sociopolitique doivent faire preuve d'une grande combativité pour avoir un écho massif dans leurs actions auprès des jeunes, l'avenir de la jeunesse, n'est pas simplement l'affaire d'un gouvernement, c'est l'affaire de toute une nation.

Je constate que la jeunesse haïtienne a peur de l'avenir, peur de prendre des risques, peur de ne pas pouvoir trouver un poste de travail après la fin de leur cycle d'études professionnelles ou universitaires, peur de ne pas pouvoir terminer leur cycle d'études secondaires, professionnelles ou universitaires, peur de ne pas se faire tuer en allant à l'école ou à la faculté, peur de ne pas être accusée de libertaire , peur de ne pas être comprise par les aînés, peur de ne pas être entendue et enfin peur de ne pas être respectée. Je me demande, comment ce pays peut-il être encore debout, lorsqu'on ignore que la jeunesse est une valeur sure pour la République ?

Recommandations

1. Création de centres professionnels pour les jeunes qui n'ont pas la capacité de boucler leurs études secondaires.
2. Création de maisons de civisme pour apprendre aux jeunes à connaitre leurs droits et leurs devoirs à l'égard de la République
3. Activer le service civique obligatoire afin de permettre aux jeunes d'apprendre une profession durant cette période et de se découvrir
4. Renforcer la capacité des associations de quartier pour mieux encadrer les jeunes défavorisés
5. Construire des universités d'Etat dans les dix départements de la République afin d'éviter que les jeunes ne viennent souffrir dans la capitale
6. Supprimer le concours d'entrée à la faculté après le baccalauréat
7. Inciter les jeunes à créer des projets d'entreprise privée
8. Mettre en place un fonds de solidarité pour les jeunes entrepreneurs haïtiens
9. Renforcer la capacité du centre sportif de Croix-des-Bouquets afin d'accueillir plus de jeunes
10. Organiser une campagne de prévention et de sensibilisation pour les jeunes contre le VIH
11. Renforcer la capacité de la maison de la culture afin de permettre à plus de jeunes d'y accéder
12. Mettre en place un médiateur de la Republique dans chaque université et dans les dix départements de la République en vue d'un dialogue permanent avec les jeunes.

Docteur Frantz TOYO
Docteur en science politique et Doctorant en Droit
-Professeur de Droit International Public à L'INAGHEI
-Professeur de Droit pénal Spécial, pour la maitrise de criminologie de L'UEH
-Conseiller auprès de l'ONU dans le domaine de sécurité Publique.
-Membre de Cabinet du secrétaire d'Etat à la sécurité Publique.

Repenser Haïti avec la jeunesse haïtienne


 Problématique de la jeunesse en milieu rural


Haïti a une population de plus de 8 millions d’habitants, dont 60 % vivant en milieu rural et plus de la moitié étant des femmes. Les moins de 21 ans se chiffrent à plus de 50 % et ceux de moins de 15 ans à 36.5 %. Autant dire qu’Haïti a une population plutôt jeune, tout en reconnaissant que derrière ce tableau se cache une situation plutôt complexe, plurielle ou hétérogène sur le plan sexe, milieu géographique et couche sociale, etc. En général, on considère la jeunesse comme l’avenir d’un pays. Plus elle est éduquée, encadrée ou prise en charge, plus sa contribution ou la qualité de celle-ci façonnera positivement la vie de ce pays et donc son développement, sa croissance économique, sa vie culturelle, etc. Quelle est la situation de la jeunesse haïtienne actuelle ?
Comprendre la situation de la jeunesse haïtienne, c’est tout d’abord questionner celle d’Haïti qui est malheureusement caractérisée par :
 l’extrême pauvreté (environ les 3/4 de la population vivent avec moins de US$ 2 par jour),
 un environnement très dégradé (moins de 2 % de couvert forestier),
 un taux de chômage élevé (de plus de 60 %),
 une faible production de biens maintenant le pays dans une dépendance accrue (par exemple, plus de 50% des besoins alimentaires sont couverts par l’importation),
 un accès très limité de la population aux services sociaux de base et aux infrastructures de progrès économiques et technologiques.

Ce qui fait d’Haïti le bon dernier dans nombre de domaines, le seul PMA de la Caraïbe ou plus largement encore de l’hémisphère occidental. Elle est au 146e rang mondial sur 177 dans le classement du PNUD relatif aux indices de développement humain (IDH). Une telle situation expose sa population à toutes sortes de tribulations, et plus particulièment aux fléaux actuels de la drogue, de la prostitution, du kidnapping, de la criminalité juvénile, du sida, de la migration, etc. Les troubles politiques et la crise de l’emploi poussent une grande partie des jeunes éduqués à l’étranger, notamment en amérique du nord. Ceux qui ne peuvent pas partir sont restés coincés dans l’engrenage de cette spirale monstrueuse qui les bloque dans leur rêve, leur fougue, leurs capacités d’améliorer leurs conditions de vie et de contribuer activement au développement de leur pays. C’est une jeunesse en crise dont une large partie peuple nos bidonvilles, vit dans le chômage et la délinquance, noie ses frustrations dans la drogue et la sexualité. Notons que le groupe d’âge de 25 à 29 ans affiche le niveau de fécondité le plus élevé.

Cette jeunesse qui se gaspille malheureusement est pourtant en quête de connaissance ou de savoir, de valorisation de soi et de participation. Une infime partie de cette jeunesse pour assurer sa survie dans la dignité investit son temps dans l’économie informelle et la culture, expliquant ainsi la dynamique de ces deux secteurs et en même temps sa grande potentialité si elle était encadrée. Cette jeunesse est en quête d’apprentissage d’un métier. Dans le programme de formation professionnelle de l’INFP, par exemple, la demande sociale est de loin supérieure à l’offre. C’est la même faiblesse que l’on observe pour l’accès des jeunes à l’université publique. Ceux qui ont les moyens d’aller dans les universités privées sont nettement minoritaires. Donc une masse accrue de jeunes se retrouve en dehors du circuit scolaire et du jeu de l’économie de marché, pour devenir tout simplement un objet de manipulation politique et une proie facile pour les actes criminels. La jeunesse en milieu rural est encore plus vulnérable et défavorisée. Cela vient du fait que le milieu rural a toujours été délaissé et aujourd’hui plus que jamais est traité en parent pauvre, provoquant en même temps une désintégration sociale des familles et une érosion des valeurs. Il y règne une situation d’enclavement, de désolation et de misère qui s’accentue quotidiennement. Les gens arrivent à manger à peine une fois par jour. L’enquête sur les conditions de vie en Haïti a démontré que la pauvreté est d’abord et avant tout un phénomène rural. Plus de la moitié de cette population vit en dessous de la ligne de pauvreté extrême de US$ 1/jour par personne. Les infrastructures de progrès socio-économiques sont quasi inexistantes. Pas d’accès à l’électricité, aux facilités de sports et de loisirs, à la technologie de l’information et de la communication, au centre de formation professionnelle. Les services de base en terme d’éducation, de santé, d’eau et d’assainissement, sont très faibles et de qualité inférieure.

Malgré l’effort des parents pour envoyer leurs enfants à l’école, le taux d’analphabétisme en milieu rural est élevé, soit 54.7 %. Il est trois fois plus que celui de la région métropolitaine (17.7 %) et deux fois plus que celui des autres villes (26.6 %). C’est également un problème d’accès au capital et de pouvoir d’achat. Pour les paysans, l’accès au capital passe par la terre. Or, si celle-ci ne constitue pas un problème en milieu rural (93 % des paysans y ont accès dont 82 % sont propriétaires des terres qu’ils occupent), le facteur de blocage est la taille des exploitations. Ainsi, le morcellement des terres, leur exploitation intensive et abusive par des techniques culturales non appropriées provoquent une dégradation de l’environnement qui diminue progressivement leur productivité et donc la capacité des parents d’assurer la survie de la famille et, en particulier, d’apporter aux jeunes l’encadrement nécessaire à leur bien-être. Ceux qui ont la chance d’aller à l’école abandonnent très tôt, pour se retrouver ensuite au chômage et devenir un fardeau pour la famille. Les jeunes ruraux voient leur avenir dans leur zone de plus en plus difficile ou compromis. En quête d’exutoire économique et de satisfaction de leurs besoins, ils laissent leur zone pour d’autres destinations : les villes, la capitale et l’étranger.
Bref, la jeunesse en milieu rural vit une situation très difficile qui la fragilise, qui la mine même dans les valeurs intrinsèques de sa culture, qui l’expose à une perte d’identité, de fierté nationale, d’estime de soi et de dignité humaine. Victime d’exclusion sociale et de marginalisation, elle a le sentiment de ne pas appartenir à la structure sociale qui garantit pleinement l’exercice de la citoyenneté et l’accomplissement individuel. Faute d’encadrement, c’est une ressource qui se gaspille. Ses potentialités énormes sont restées atrophiées. Comme l’a dit le CLED « Le pays crie son besoin de leaders ayant la vision capable de soulever l’enthousiasme d’une jeunesse majoritaire, dont le besoin le plus pressant est celui de trouver une raison d’espérer ».

Tout ceci nous amène à comprendre et à dire qu’il faut un autre cadre de référence qui met l’emphase sur le capital humain. Car, le développement est avant tout un facteur humain. De façon plus explicite, ce nouveau cadre de référence devrait accentuer, d’une part, la promotion d’une éducation à la compétitivité et au civisme ; d’autre part, le désenclavement technologique, notamment la promotion de la technologie de l’information et de la communication (TIC) qui constitue aujourd’hui une arme importante pour le transfert de connaissances, l’échange entre les couches sociales et le dialogue des cultures.

Ce nouveau cadre de référence, tout en recherchant la participation et l’engagement des jeunes dans le développement de leur communauté, doit se traduire aussi par une augmentation de l’investissement public en vue de soutenir la production de biens et de répondre à la demande sociale de services et de justice. L’Etat intervient aussi pour orienter la coopération internationale et la mettre activement au service de la décentralisation.
Aujourd’hui, l’expérience de Vallue bien que jeune apporte des éléments de réponse dans la construction d’un nouveau modèle s’inspirant du slogan « penser globalement et agir localement ». Elle offre en même temps un cadre pour l’échange et la coopération entre les jeunes de Vallue et ceux d’ailleurs et de la diaspora. En plus du programme multisectoriel de développement de l’APV, le programme touristique en particulier s’inscrit dans une perspective d’offrir aux Haïtiens et aux étrangers un beau prétexte pour aller en milieu rural, à la rencontre du paysan en nouant avec lui un autre type de rapport qui permettra de mieux comprendre l’existant socio-culturel, environnemental et économique de son milieu.
Repenser Haïti avec la jeunesse haïtienne, c’est construire le développement par le bas pour réduire les inégalités sociales et apporter à la jeunesse les moyens de s’épanouir, d’avoir confiance en soi et en l’avenir de son pays. D’où la nécessité d’opérer un travail profond de modification des mentalités, de transformation de l’infrastructure et de réorientation des intérêts matériels. C’est donc construire la nation, changer l’Etat pour le mettre véritablement et définitivement au service de la société tout entière.

Abner Septembre, MA Sociologie

Comment notre monde est devenu chrétien


Marie-Françoise Baslez, spécialiste des religions du monde gréco-romain nous présente une étude sur nos racines chrétiennes, loin de l’interprétation actuelle qui veut que les événements soient dus à un seul homme providentiel qui imposerait une rupture, un changement radical à sa société. Elle s’attache à démontrer qu’entre St Paul et la conversion de Constantin, ce sont écoulés trois siècles durant lesquelles cette religion du salut s’est enracinée localement par delà les clivages statutaires de l’époque.

L’empire romain était une association de cités où chaque peuple était libre de célébrer ces dieux ancestraux. La cité était un cadre où s’exerçait la citoyenneté et qui a résisté aux changements politiques. C’est dans ce cadre qu’il faut chercher la prédication et la diffusion du christianisme, pas seulement dans l’histoire des idées ou du pouvoir. Marie-Françoise Baslez présente une religion qui parait éclatée, dispersée et non l’expansion continue vers un triomphe assumé par Constantin. Son approche se veut loin des anachronismes ou d’une « église des catacombes » et démontre que le christianisme fut tout, sauf une rupture, mais bien un long processus que l’on doit à la stratégie missionnaire, l’engagement dans l’action sociale, les mouvements associatifs, comme dans les persécutions.
Le christianisme est « la seule religion où la persécution est vécue comme un élan missionnaire », car empêchés d’évangéliser à Jérusalem, les premiers chrétiens, surtout les hellénistes du groupe d’Etienne, partirent en direction de Damas, Antioche, Rome, en suivant les routes habituelles de la diaspora. La nouvelle religion s’inscrit dans le milieu urbain des grandes cités dès les années 40. Les premiers chrétiens se divisaient en différentes courants issu du judaïsme : Pierre et son groupe, Jacques présenté comme parent du Christ, les hellénistes, les mouvements baptistes et Paul.

La société chrétienne s’est construite progressivement et les choix sociétaux furent décisifs lors des premières décennies. Des structures communautaires de type familial et associatif furent mises en place par Paul qui avait compris l’importance des réseaux ethniques, sociaux et professionnels dans la survie des premières communautés. Paul et ces communautés engagées dans le monde, récusaient tout communautarisme, étaient persuadés que la fin était proche, mais en attendant, vivaient normalement, travaillaient, se mariaient, ne se retiraient pas du monde. Pas de mise en commun des biens comme dans la communauté de Jérusalem, pas de rupture avec l’environnement social, où le tissu associatif était très vivace à cette époque, qui intégrait ses membres dans des réseaux très variés. Les convertis devaient continuer d’adhérer à ces appartenances et vivre leur foi sans renier leur identité d’origine ni leurs solidarités.

Paul a utilisé toutes les structures de son temps pour propager la « Bonne Nouvelle » ; il dissocia pour la première fois religion et culture, milita pour l’intégration politique après avoir mis en place le processus d’intégration sociale. Il fit des Chrétiens un peuple, un peuple résultant d’un choix volontaire. Mais si Paul voulait intégrer le christianisme dans la société, ce qui n’était pas le choix d’autres groupes, d’où les difficultés et l’ostracisme qu’il rencontra avec les autres mouvements. Ainsi au tournant du IIe siècle, les communautés chrétiennes n’étaient pas toutes unanimes face au pouvoir impérial. Certaines privilégièrent la mission, d’autres restèrent repliées sur elles-mêmes et défendirent leurs spécificités.

Aux IIe et IIIe siècle, le christianisme, n’a pas encore renouvelé le modèle dominant gréco-romain, mais il a bien épousé les identités locales et a été capable de construire « une culture chrétienne nationale, ce que fera le christianisme arménien quelques siècles plus tard, après le christianisme syriaque » (p 114). Malgré les multiples courants, c’est à cette époque que l’unité va se réaliser grâce aux réseaux de notables et surtout des évêques qui, depuis Paul, ont organisé une communication efficace entre chrétiens. « Les grandes figures épiscopales du IIe et IIIe siècle ont toutes une double dimension, locale et internationale » (p 121). Ils « jouèrent un rôle déterminant dans la construction de l’Eglise, parce qu’ils étaient des gestionnaires, des intellectuels et des gens mobiles. » (p 127). C’est à cette époque qu’apparaît la nécessité de sélectionner les premiers textes qui constitueront le canon, face aux controverses ou hérésies naissantes et que la primauté de Rome, siège de la « grande Eglise » finit par s’imposer.
L’Eglise des premiers siècles n’est donc pas une Eglise des catacombes, mais atteste d’une visibilité des groupes chrétiens dans la cité et la visibilité du martyre. Si les chrétiens étaient « interdits », ils n’étaient pas forcément poursuivis et les persécutions ne ressemblaient pas à de grandes rafles. Malgré les horreurs commises, les persécutions ont surtout prouvé leur inefficacité dans l’éradication du christianisme.

Enfin, l’édit de Milan (janvier 313) mit fin à une longue période d’atermoiements où les édits de tolérance alternaient avec les périodes de persécutions. De fait, l’édit de Milan n’est que le décret d’application d’un édit de tolérance antérieur où le principe de liberté religieuse pour tous est définitivement admis, ce qui constitue une véritable innovation, inspirée par les revendications chrétiennes. Il ne se contentait pas, en effet, de rendre leurs biens aux chrétiens et de leur accorder quelques libertés. Constantin accepte le christianisme avant de l’adopté sur son lit de mort en 337. Mais sa conversion a accéléré la christianisation de l’empire et le développement institutionnel de l’Eglise.

Les chrétiens au temps de Constantin, sont une minorité, mais une minorité agissante, « le christianisme était déjà une présence sociale avant Constantin, et il continua de s’enraciner en Europe après lui, dans un milieu différent qui devint celui des royaumes barbares » (p 205).

La mémoire se trouve-t-elle hors du cerveau ?


La mémoire se trouve-t-elle hors du cerveau ? 
plan du cerveau
Alors que beaucoup de gens croient que la mémoire réside à l’intérieur du cerveau, il semble que nos esprits pourraient effectivement exister au sein d’un champ morphogénétique.(Photos.com)
Les champs morphogénétiques
Mais si la mémoire ne se trouve pas dans le cerveau, où réside-t-elle alors ? En suivant les conceptions des biologistes précédents, Sheldrake pense que tous les organismes ont leur propre forme de résonance – un champ existant aussi bien à l’intérieur qu’autour de l’organisme, lui donnant des instructions et une forme.

L’approche morphogénétique est une alternative à la compréhension mécanique et réductionniste de la biologie, elle considère les organismes comme étant intimement connectés à des champs en correspondance, s’alignant d’eux-mêmes avec la mémoire cumulative que l’espèce entière a expérimenté par le passé.

Mais ces champs deviennent toujours plus spécifiques, formant des champs à l’intérieur d’un même champ, chaque esprit – et même chaque organisme – ayant sa propre résonance et sa propre histoire qui est unique, stabilisant l’organisme en se basant sur les expériences passées. « Le concept clé de la résonance morphique, c’est que des champs semblables influencent leurs champs correspondants à la fois à travers le temps et l’espace », écrit Sheldrake.

De nombreux neurologues continuent encore à faire des tests toujours plus profonds dans le cerveau afin de trouver le siège de la mémoire. Un de ces chercheurs les plus connus est Karl Lashley, qui a démontré qu’après avoir enlevé 50% du cerveau d’un rat, ce dernier pouvait encore se souvenir d’éléments pour lesquels il avait été entraîné.

Curieusement, le fait que la moitié du cerveau ait été enlevée ne semblait faire aucune différence, que ce soit d’ailleurs l’hémisphère gauche ou droit, les rongeurs étaient capables d’exécuter les actions apprises auparavant. D’autres chercheurs ont montré les mêmes résultats avec d’autres animaux.

Imaginez cela 
La théorie holographique, née d’expériences comme celles de Lashley, considère que la mémoire ne réside pas dans une région spécifique du cerveau, mais plutôt dans son ensemble. Autrement dit, la mémoire est conservée tel un pattern à travers le cerveau, comme les hologrammes.

Les neurologues ont découvert aussi que le cerveau n’était pas une entité statique, plutôt une masse synaptique dynamique, dans un flux constant – toutes les substances chimiques et cellulaires interagisseant et changeant de position de manière constante. Il est différent du disque dur d’un ordinateur qui a un format régulier qui ne change pas et qui va ressortir la même information enregistrée même des années auparavant. Il est difficile de maintenir que la mémoire puisse être conservée et restituée de cette façon, dans un cerveau en perpétuel changement.

Cependant conditionnés comme nous le sommes à croire que toutes nos pensées sont contenues dans notre tête, l’idée que la mémoire puisse être influencée depuis l’extérieur de notre cerveau apparaît comme quelque peu déroutante. 

Sheldrake écrit dans son article Staring Experiments: «...en lisant cette page, des rayons de lumière passent depuis la page vers vos yeux, formant une image inversée dans la rétine. Cette image est détectée par des cellules photosensibles, causant des impulsions nerveuses passant par les nerfs optiques, conduisant à des formes d’activités électrochimiques complexes dans le cerveau».

«Tout cela a été démontré en détail par les techniques de neurophysiologie. Mais maintenant arrive le mystère. Vous devenez conscient de cette page. Vous en faites l’expérience hors de vous, en face de votre visage. Mais, d’un point de vue scientifique conventionnel, cette expérience est illusoire. En réalité, l’image est à l’intérieur de vous, contenue dans le reste de votre activité mentale.»

Tandis que les recherches sur la mémoire défient les compréhensions biologiques traditionnelles, les chercheurs comme Sheldrake pensent que le véritable siège de la mémoire se trouve dans une dimension spatiale non-observable.
Cette idée s’aligne avec les conceptions plus primordiales de la pensée comme «l’inconscient collectif» de Jung ou la pensée taoïste qui considère l’esprit et la pensée humaine comme dérivés de diverses sources aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du corps, y compris les influences énergétiques de plusieurs organes différents (excepté bien sûr, le cerveau).

Dans ce sens, le cerveau n’agirait pas comme un moyen de stockage des informations ou de la pensée elle-même, mais comme le lien physique nécessaire reliant l’individu avec son champ morphique.

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