vendredi 13 mai 2011

Avoir de la maturité, c’est quoi ?

La maturité, vous trouverez toujours quelqu’un pour vous dire que vous en manquez. Mais concrètement, ça veut dire quoi ? Et comment devenir plus "mature". Début de réponse en trois points.



Avoir de la maturité, c’est quoi ?

Le "manque de maturité", c’est la critique qui tue, l'arme imparable souvent décochée par un aîné - enseignant, parent, animateur, patron - pour vous mettre à terre ou vous clouer le bec. "Tu manques de maturité, un point c’est tout !".
Mais la phrase assassine peut aussi être lancée par votre copine et être encore plus dure à encaisser.

Le problème, c’est que cette histoire de maturité semble insaisissable. OK, je ne suis pas mature, je me laisse envahir par mes émotions, je zappe tout le temps, j’ai du mal à m’engager, à bosser, mais qu’est-ce que j’y peux ?



Trois verbes peuvent aider à mieux comprendre, et surtout à progresser. Avoir de la maturité, c’est : voir, juger et agir.
Etre plus mûr(e) dans sa façon de vivre, c’est savoir enchaîner ces trois actes, un peu comme on inspire et on expire pour respirer. Et cela peut s’appliquer à tous les domaines de notre vie : loisirs, vie amoureuse, choix, orientation, boulot, initiative…



1/ Voir le réel pour moi et pour les autres

Avoir de la maturité, c’est quoi ?

Le premier truc fondamental est de voir. Voir quoi ? Voir les besoins, les manques, les situations.

J’ai invité des amis ce soir, mais je vois que le réfrigérateur est vide. Cela veut dire que je vais regarder, ouvrir mes yeux et mes oreilles.

Le top du top est d’être attentif pas seulement à soi mais aussi aux autres. "Dans ma première colo comme animateur, j’étais responsable d’un groupe d’enfants toute la journée. Je devais les surveiller mais surtout m'assurer qu’il n’y avait pas de problème entre eux et que les plus discrets n’étaient pas ‘victimés’ par les autres", raconte Jean-Baptiste, 19 ans.

Voir, ce peut être aussi tout simplement aller chercher une l’information : vérifier la météo avant de partir en montagne, aller se renseigner sur un métier, passer un coup de fil à des amis pour savoir s’ils vont bien...

Pour gagner en maturité : si vous êtes particulièrement rêveur, dans la lune, pas concret, pas très organisé, ou bien un peu perso, plutôt solitaire, voire timide, c'est ce point numéro 1 qu'il faut améliorer. Ouvrez un peu plus grand vos antennes sur la réalité, et soyez plus attentif à ce qui se passe autour de vous.



2/ Juger pour analyser et prendre du recul

Avoir de la maturité, c’est quoi ?

Etape numéro 2 : juger la situation ou le fait que vous venez d'observer. Attention, il ne s'agit pas d'avoir tout de suite une opinion, ou un jugement péremptoire, mais d'analyser en prenant du recul.
Exemple : étudiante en médecine, Clélia trouve une offre de colocation. L'appartement lui plaît, mais les autres étudiantes font de la musique. L'étudiante pèse le pour et le contre : la proximité avec la fac est un plus, mais elle craint d'être gênée dans son travail par ses colocataires.

Prendre le temps de la réflexion, c'est souvent prendre le temps tout court, éviter les décisions hâtives qui font faire des erreurs. Demander conseil aussi. "J'ai découvert une formation commerciale accessible sans le bac qui m'emballait, raconte Bastien, 20 ans. Mais après en avoir parlé à pas mal de gens, j'ai fini par y renoncer et par décider de retenter le bac".
"Lors de nos formations d'éducateur, on nous apprend qu'il ne suffit pas d'avoir de la bonne volonté pour aider. Il faut comprendre les situations : cela évite les mauvaises interprétations", explique Marie, 21 ans.
Comprendre est donc essentiel, et pas seulement dans le domaine du travail : en amitié, en amour et dans tous les domaines de la vie, il n'est pas interdit d'exercer son intelligence, bien au contraire !

Pour gagner en maturité : prenez l'habitude de réfléchir davantage avant toute décision ou action, en particulier si vous vous laissez vite emporter par vos émotions ou vos envies. Les impulsifs, les passionnés, les émotifs ou bien les grands romantiques auront tout intérêt à développement ce point : "juger", cela n'enlève rien à leur sensibilité, bien au contraire !



3/ Agir pas à pas

Avoir de la maturité, c’est quoi ?

C'est l'étape ultime de la maturité. Face à un problème que vous avez repéré (étape 1), et analysé (étape 2), vous trouvez une réponse adaptée et vous la mettez en pratique. Beaucoup de rêves ou de beaux projets ne voient en effet jamais le jour faute de passage à l'acte !

Agir après avoir vu, réfléchi et choisi : c'est la méthode utilisée par tous les grands stratèges, les chefs d'entreprise, les navigateurs et c'est celle qui vous permettra par exemple de construire un projet professionnel - ou tout projet de vie - motivant et réaliste.
Xavier veut devenir pilote de chasse et passer les sélections de l'armée de l'air. Son problème : son niveau d'anglais est insuffisant pour lui permettre de réussir. Après réflexion, il envisage plusieurs solutions et part finalement travailler un an en Angleterre.

L'action bien préparée - ou bien mûrie - permet en général d'atteindre l'objectif fixé. Elle vous ouvre ainsi les portes de nouvelles expériences qui vous amènent encore à prendre encore d'autres décisions. La réussite n'est pas au bout du chemin ? Il faut à nouveau voir, juger et agir pour rebondir.

Pour grandir en maturité : Ne remettez pas toujours au lendemain ce que vous avez décidé de faire après réflexion. Si vous manquez de volonté, de courage, d'initiative, fixez-vous de petits objectifs d'action et avancez pas à pas vers le but mais ne restez pas à la case départ. Eventuellement, accordez-vous de petites récompenses à chaque étape.
Et rassurez-vous : on ne naît pas mature, mais on le devient peu à peu à force de voir, de juger et d'agir dans le bon tempo.

1er Janvier 1804 Haïti devient indépendant




1er janvier 1804
Haïti devient indépendant
Le dimanche 1er janvier 1804, l'île de Saint-Domingue devient indépendante au terme d'une longue et meurtrière guerre de libération.
L'ancienne colonie française devient le premier État noir des Temps modernes et le deuxième État indépendant des Amériques (après les États-Unis). Elle adopte pour l'occasion le nom que lui donnaient les IndiensTaïnos avant l'arrivée de Christophe Colomb : Haïti.
C'est seulement à partir de 1825 que son indépendance sera reconnue par la France et d'autres nations dites civilisées.
Joseph Savès.
Cruelles déconvenues
Toussaint Louverture, le héros de la guerre de libération, ayant été fait prisonnier par traîtrise et envoyé au fort de Joux, dans le Jura français, c'est l'un de ses lieutenants, un ancien esclave noir du nom de Jean-Jacques Dessalines, qui prend le pays en main.
L'indépendance est proclamée sur la place d'armes des Gonaïves, en présence d'une immense foule en costumes chatoyants.
Dans la foulée, Jean-Jacques Dessalines reçoit de ses lieutenants le titre de gouverneur général à vie que portait Toussaint Louverture avant sa capture. Quelques mois plus tard, le 22 septembre 1804, il se désigne empereur sous le nom de Jacques 1er mais son gouvernement dégénère en une épouvantable tyrannie.
Il fait périr les derniers Blancs restés sur l'île et suscite contre lui la rébellion de ses anciens lieutenants. Dans un ultime sursaut, il projette de nationaliser les terres et de les répartir entre tous les citoyens ! Il est tué dans une embuscade le 17 octobre 1806.
Rivalités entre Noirs et mulâtres
C'est le début d'une lutte d'influence qui ne va plus cesser jusqu' à nos jours entre la minorité mulâtre et la majorité noire.
Les mulâtres descendent des anciens affranchis. Établis dans les villes, ils possèdent ce qui reste de richesses sur l'île et se flattent de parler français. Les Noirs descendent des anciens esclaves. Beaucoup sont arrivés dans les dernières décennies du XVIIIe siècle. Ils parlent créole et pratiquent le culte vaudou. Henri Christophe, lui-même ancien esclave noir, succède à Dessalines dans le nord de l'île, cependant que le sud tombe sous la domination d'un mulâtre, Anne Alexandre Pétion.
La partie orientale de l'île est quant à elle récupérée par l'Espagne en 1814... mais pour très peu de temps.
Christophe devient le roi Henri 1er en 1811 avant d'être contraint au suicide en 1820.
Il reste de lui les ruines émouvantes du palais de Sans-Souci, construit de 1806 à 1813, pillé à sa mort et détruit par un tremblement de terre en 1842.
Pétion préfère quant à lui les formes républicaines et le titre de président. Fils d'un riche planteur et d'une mulâtresse, il a combattu Toussaint Louverture dans l'armée du général Leclerc avec le grade de colonel avant de se rallier au chef insurgé. Il apporte son aide à Simon Bolívar qui, sur le continent latino-américain, mène la guerre contre la domination espagnole.
À sa mort, le 29 mars 1818, un autre mulâtre lui succède à la tête de la république. C'est Jean-Pierre Boyer. Il va gouverner la république haïtienne pendant un quart de siècle, jusqu'à sa chute en 1843

Sartre, l'Être et le Néant (extrait)

Dans l’Être et le Néant, Sartre définit le « pour-soi » humain comme néantisation de l’« en-soi » réifié ; il n’est donc pas un être, mais projet d’être, toujours en élan vers ce qu’il n’est pas. Il est néant, et ce néant néantisant le donné — chose ou motif — coïncide avec sa liberté. Celle-ci est tellement absolue qu’elle provoque d’abord l’angoisse, non le désir, et l’humain cherche plutôt à se « faire chose » pour s’y dérober. Sartre prend à parti tous les types de déterminismes, comme des exemples, dans le domaine théorique, de la « mauvaise foi ».

Être et liberté dans l'Être et le Néant de Sartre

[…] Ce qui pourra nous aider à atteindre la liberté en son cœur, ce sont les quelques remarques que nous devons à présent résumer ici. Nous avons, en effet, établi dès notre premier chapitre que si la négation vient au monde par la réalité-humaine, celle-ci doit être un être qui peut réaliser une rupture néantisante avec le monde et avec soi-même ; et nous avions établi que la possibilité permanente de cette rupture ne faisait qu’une avec la liberté. Mais, d’autre part, nous avions constaté que cette possibilité permanente de néantiser ce que je suis sous forme de « l’avoir-été » implique pour l’homme un type d’existence particulier. Nous avons pu alors déterminer, à partir d’analyses comme celle de la mauvaise foi, que la réalité-humaine était son propre néant. Être, pour le pour-soi, c’est néantiser l’en-soi qu’il est. Dans ces conditions, la liberté ne saurait être rien autre que cette néantisation. C’est par elle que le pour-soi échappe à son être comme à son essence, c’est par elle qu’il est toujours autre chose que ce qu’on peut dire de lui, car au moins est-il celui qui échappe à cette dénomination même, celui qui est déjà par-delà le nom qu’on lui donne, la propriété qu’on lui reconnaît. Dire que le pour-soi a à être ce qu’il est, dire qu’il est ce qu’il n’est pas en n’étant pas ce qu’il est, dire qu’en lui l’existence précède et conditionne l’essence ou inversement, selon la formule de Hegel, que pour lui « Wesen ist was gewesen ist », c’est dire une seule et même chose, à savoir que l’homme est libre. Du seul fait, en effet, que j’ai conscience des motifs qui sollicitent mon action, ces motifs sont déjà des objets transcendants pour ma conscience, ils sont dehors ; en vain chercherai-je à m’y raccrocher : j’y échappe par mon existence même. Je suis condamné à exister pour toujours par-delà mon essence, par-delà les mobiles et les motifs de mon acte : je suis condamné à être libre. Cela signifie qu’on ne saurait trouver à ma liberté d’autres limites qu’elle-même ou, si l’on préfère, que nous ne sommes pas libres de cesser d’être libres. Dans la mesure où le pour-soi veut se masquer son propre néant et s’incorporer l’en-soi comme son véritable mode d’être, il tente aussi de se masquer sa liberté. Le sens profond du déterminisme, c’est d’établir en nous une continuité sans faille d’existence en soi. Le mobile conçu comme fait psychique, c’est-à-dire comme réalité pleine et donnée, s’articule, dans la vision déterministe, sans solution de continuité, à la décision et à l’acte, qui sont conçus également comme données psychiques. L’en-soi s’est emparé de tous ces « data », le mobile provoque l’acte comme la cause son effet, tout est réel, tout est plein. Ainsi, le refus de la liberté ne peut se concevoir que comme tentative pour se saisir comme être-en-soi ; l’un va de pair avec l’autre ; la réalité-humaine est un être dans lequel il y va de sa liberté dans son être parce qu’il tente perpétuellement de refuser de la reconnaître. Psychologiquement, cela revient, chez chacun de nous, à essayer de prendre les mobiles et les motifs comme des choses. On tente de leur en conférer la permanence ; on essaie de se dissimuler que leur nature et leur poids dépendent à chaque moment du sens que je leur donne, on les prend pour des constantes : cela revient à considérer le sens que je leur donnais tout à l’heure ou hier — qui, celui-là, est irrémédiable, parce qu’il est passé — et d’en extrapoler le caractère figé jusqu’au présent. J’essaie de me persuader que le motif est comme il était. Ainsi passerait-il de pied en cap de ma conscience passée à ma conscience présente : il l’habiterait. Cela revient à tenter de donner une essence au pour-soi. De la même façon on posera les fins comme des transcendances, ce qui n’est pas une erreur. Mais au lieu d’y voir des transcendances posées et maintenues dans leur être par ma propre transcendance, on supposera que je les rencontre en surgissant dans le monde : elles viennent de Dieu, de la nature, de « ma » nature, de la société. Ces fins toutes faites et préhumaines définiront donc le sens de mon acte avant même que je le conçoive, de même que les motifs, comme pures données psychiques, le provoqueront sans même que je m’en aperçoive. Motif, acte, fin constituent un « continuum » un plein. Ces tentatives avortées pour étouffer la liberté sous le poids de l’être — elles s’effondrent quand surgit tout à coup l’angoisse devant la liberté — montrent assez que la liberté coïncide en son fond avec le néant qui est au cœur de l’homme. C’est parce que la réalité-humaine n’est pas assez qu’elle est libre, c’est parce qu’elle est perpétuellement arrachée à elle-même et que ce qu’elle a été est séparé par un néant de ce qu’elle est et de ce qu’elle sera. C’est enfin, parce que son être présent lui-même est néantisation sous la forme du « reflet-reflétant ». L’homme est libre parce qu’il n’est pas soi mais présence à soi. L’être qui est ce qu’il est ne saurait être libre. La liberté, c’est précisément le néant qui est été au cœur de l’homme et qui contraint la réalité-humaine à se faire, au lieu d’être. Nous l’avons vu, pour la réalité-humaine, être c’est se choisir : rien ne lui vient du dehors, ni du dedans non plus, qu’elle puisse recevoir ou accepter. Elle est entièrement abandonnée, sans aucune aide d’aucune sorte, à l’insoutenable nécessité de se faire être jusque dans le moindre détail. Ainsi, la liberté n’est pas un être : elle est l’être de l’homme, c’est-à-dire son néant d’être. Si l’on concevait d’abord l’homme comme un plein, il serait absurde de chercher en lui, par après, des moments ou des régions psychiques où il serait libre : autant chercher du vide dans un récipient qu’on a préalablement rempli jusqu’aux bords. L’homme ne saurait être tantôt libre et tantôt esclave : il est tout entier et toujours libre ou il n’est pas. […]

Source : Sartre (Jean-Paul), l’Être et le Néant, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1943.




Sujet : Dans  un régime démocratique, on fait comprendre au peuple qu’il gouverne.



La démocratie a pris naissance en Grèce grâce à la bravoure de l’homme politique athénien Périclès. Elle est un régime politique basé sur le principe que le peuple est souverain où chaque citoyen détient une parcelle de pouvoir, c’est-à-dire de souveraineté. C’est le gouvernement du peuple par le peuple. Mais  est-ce que cette démocratie est-elle une utopie, un rêve nostalgique, ou un projet d’avenir ? Dans la pratique quotidienne des pouvoirs qui s’en réclament, et qui sont couramment nommés démocratiques, du moment que les dirigeants sont élus, et tirent leur pouvoir d’élections régulières, qui les habilitent à parler et à gouverner au nom du peuple. Même si, assez souvent, les suffrages exprimés sont moins nombreux que la moitié des électeurs : ceux qui s’abstiennent sont-ils de mauvais citoyens, qui s’excluent eux-mêmes du peuple, ou bien expriment-ils leur refus de choisir entre des candidats qu’ils jugent interchangeables? Quels que soient les mobiles qui motivent l’abstention, que reste-t-il de la démocratie quand le peuple est absent ? Dans cet ordre d’idée, les réactionnaires affirment que « Dans un régime démocratique, on fait comprendre au peuple qu’il gouverne. Comment peut-on l’expliquer ?

Une analyse exhaustive des fondements des états démocratiques et de ses régimes politiques nous permettra de faire jaillir la lumière.
Pour être objectif et clair dans notre analyse sur le régime démocratique, il importe d’expliquer ce qu’est la démocratie comme étant une forme de gouvernement où le pouvoir est exercé par des représentants du peuple que les citoyens ont élus. Le terme démocratie est formé à partir de deux mots grecs : dêmos, qui signifie « peuple », et kratein, qui signifie « gouverner ».
En effet, Abraham Lincoln) dans sa formule disait que « La démocratie c'est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. » Cette définition a deux conséquences directes :

·         critère décisif : le peuple élit les responsables politiques, ce qui oppose fondamentalement la démocratie à tout système de type aristocratique, où le gouvernement est le fait d'une élite ;

·         critère secondaire car parfois partagé avec les autres formes de régime : le gouvernement doit être pour le peuple et donc œuvrer dans le sens de l'intérêt général ou du bien commun, par opposition à des décisions prises pour des intérêts particuliers ou dans l'« intérêt supérieur de l'État ».
Utilisé pour décrire la forme de gouvernement d'un pays, le terme de démocratie peut servir à qualifier le fonctionnement de tout corps ou organisation sociale : société humaine, organisme public ou privé, associations, entreprise, famille, etc. Dans chaque cas, la notion de peuple doit être comprise comme l'ensemble des membres de l'organisation sociale.

Dans une démocratie l'ensemble des citoyens détient le pouvoir souverain et exprime sa volonté par le vote, selon le principe « un homme, une voix » ; ce principe peut d'ailleurs être considéré comme la principale concrétisation de la démocratie. Le corps politique des citoyens recouvre une partie plus ou moins grande de la population selon des critères qui ne sont ni stables ni universels. En démocratie, un individu n'ayant pas atteint l'âge de la majorité civile (âge qui n'a pas de définition universelle) n'a pas le droit de vote et, généralement, n'est pas politiquement représenté (le représentant légal d'un mineur peut gérer ses biens mais ne peut exercer aucun droit politique en son nom). De plus, jusqu'à une époque récente, les femmes, même civilement majeures, étaient exclues du droit de vote dans de nombreuses démocraties. A l'inverse, les étrangers en résidence dans les pays démocratiques peuvent être pourvus d'un droit de vote aux élections locales. Enfin certains citoyens peuvent être exceptionnellement déchus de leurs droits politiques par décision de justice en cas de crime ou délit. Ainsi un régime peut être considéré comme démocratique alors même que sa population ne correspond pas à son politique.

Cette belle formule de Lincoln est pourtant démentie par la pratique quotidienne des pouvoirs qui s’en réclament, et qui sont couramment nommés démocratiques, du moment que les dirigeants sont élus, et tirent leur pouvoir d’élections régulières, qui les habilitent à parler et à gouverner au nom du peuple. « La démocratie n'est plus un moyen de contrôler le pouvoir mais d'encadrer les masses.

Même si, assez souvent, les suffrages exprimés sont moins nombreux que la moitié des électeurs : ceux qui s’abstiennent sont-ils de mauvais citoyens, qui s’excluent eux-mêmes du peuple, ou bien expriment-ils leur refus de choisir entre des candidats qu’ils jugent interchangeables? Quels que soient les mobiles qui motivent l’abstention, que reste-t-il de la démocratie quand le peuple est absent ? Dans ce cas, est-ce que la conception politique ou sociale vise vraiment à l'élaboration d'un avenir idéal pour les hommes sans tenir compte des faits objectifs et des contraintes de la réalité ? Rappelons que Rousseau, dans le Contrat social [livre III, chapitre IV], déclare qu’au sens propre du mot “il n’a jamais existé de véritable démocratie, et il n’en existera jamais. Il est contre l’ordre naturel que le grand nombre gouverne et que le petit soit gouverné. On ne peut imaginer que le peuple reste incessamment assemblé pour vaquer aux affaires publiques, et l’on voit aisément qu’il ne saurait établir pour cela des commissions sans que la forme de l’administration change” - avant d’énoncer une formule célèbre, souvent citée à contresens, comme si Rousseau était un antidémocrate : “S’il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes.” Cette formule nous étonne, parce que nous ne donnons pas un sens aussi précis au mot “gouvernement” : nous croyons être démocrates, et vivre dans un régime démocratique, si nous sommes gouvernés par des représentants à qui nous donnons le droit de nous gouverner. La pensée de Rousseau peut être mieux comprise si on sait qu’il établit une distinction entre le pouvoir souverain, qui appartient au peuple, et les fonctions gouvernementales, qui peuvent être déléguées, comme elles l’étaient dans les républiques de l’Antiquité grecque et romaine, à des magistrats qui pouvaient être élus ou désignés par le sort. Athènes, par exemple, élisait des stratèges, mais les autres magistratures étaient tirées au sort, qui est, selon Aristote, la procédure la plus démocratique, alors que l’élection est aristocratique, puisqu’elle a pour objet de choisir les meilleurs (aristoi), les plus capables, ou les plus compétents. Athènes n’est donc pas une démocratie pure, mais une forme de gouvernement “mixte”, la Politeia tôn Athènaiôn, ce qui peut se traduire par “Constitution des Athéniens” ou “République des Athéniens” [ou Athènaiôn politeia, c’est le titre de deux ouvrages, dont l’un est issu de l’école d’Aristote, et l’autre, plus ancien, a longtemps été attribué à Xénophon, qui n’en est pas l’auteur : entre autres traductions, il figure dans un livre de Luciano Canfora, La démocratie comme violence, Desjonquères, 1989].

Mais dans cette Constitution, il ne s’agit pas de représentants, il s’agit de magistrats, dont les attributions correspondent à ce que les Modernes appellent pouvoir exécutif, et pouvoir judiciaire. Quant au pouvoir législatif, il reste inséparable du pouvoir souverain, et ne peut être délégué à des assemblées parlementaires, telles qu’elles sont apparues dans l’Europe moderne : “La souveraineté ne peut être représentée par la même raison qu’elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point ; elle est la même, ou elle est autre ; il n’y a point de milieu. Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissaires ; ils ne peuvent rien conclure définitivement. Toute loi que le peuple en personne n’a pas ratifiée est nulle ; ce n’est point une loi. Le peuple anglais pense être libre, il se trompe fort ; il ne l’est que durant l’élection des membres du parlement : sitôt qu’ils sont élus, il est esclave, il n’est rien. Dans les courts moments de sa liberté, l’usage qu’il en fait mérite bien qu’il la perde”.

Dans ce chapitre du Contrat social [livre III, chapitre XV], Rousseau rejetait le modèle de “gouvernement libre” qu’avait proposé Montesquieu dans l’Esprit des lois, et qui définissait une monarchie parlementaire, encore une forme de gouvernement “mixte” où “le pouvoir arrête le pouvoir”, et où s’impose un équilibre entre l’autorité du monarque, celle des grands seigneurs qui siègent à la Chambre des Lords, et celle des “Communes” où est censé siéger l’élément populaire… Rousseau ne s’attarde pas sur la composition du corps électoral qui élit les “Communes”, et dont la masse du peuple était alors exclue : il lui suffit de rappeler que “L’idée des représentants est moderne : elle nous vient du gouvernement féodal, de cet inique et absurde gouvernement dans lequel l’espèce humaine est dégradée, et où le nom d’homme est en déshonneur. Dans les anciennes républiques et même dans les monarchies, jamais le peuple n’eut des représentants ; on ne connaissait pas ce mot-là”.

L’argument n’est pas décisif, parce qu’on peut lui opposer l’expérience des révolutions encore à venir, que Rousseau n’a pas pu connaître, lui qui se référait, comme ses contemporains, à l’histoire des républiques de l’antiquité grecque et romaine, et n’imaginait pas ce qu’allait faire, en Amérique, une révolution qui commence en 1776, deux ans avant sa mort - ni celle qui allait bouleverser la France, à partir du moment où les députés du Tiers-Etat, sortant du rôle que leur assignaient les institutions de l’Ancien régime, vont proclamer qu’ils représentent la Nation… Et nous ne savons pas ce qu’il aurait pensé de l’action d’hommes qui se réclamaient de lui, comme Robespierre et Saint-Just, action qui se fondait sur l’autorité souveraine d’une assemblée élue, la Convention nationale - ce qui est aussi contraire à la pensée de Rousseau que la dictature d’un parti unique, instaurée au cours de la révolution russe, allait contredire la théorie marxiste telle que l’exposait, en 1917, le futur dirigeant de ce parti unique, dans son livre L’Etat et la révolution. Dans ce livre autrefois traité comme un classique, Lénine soutenait que la révolution devait, dès le début, abattre les structures hiérarchiques de l’Etat bourgeois, et mettre en place une autre forme de pouvoir, celle que préfiguraient la Commune de Paris et les Soviets russes formés, depuis 1905, de délégués élus par les “masses” en lutte, et qui restaient révocables à tout moment. Comme l’Etat n’était, dans la pensée marxiste, qu’un instrument de lutte au service d’une classe exploiteuse qui l’emploie pour maintenir sa domination, cette nouvelle forme de pouvoir, au service de la classe prolétarienne, était destinée à dépérir et à s’éteindre, comme un feu sans combustible, dès lors qu’il n’y aurait plus de classe dominante. Reste à se demander si le pouvoir “soviétique”, tel qu’il a fonctionné, pendant trois quarts de siècle, était toujours un instrument de la classe ouvrière, s’il était toujours exercé par des délégués élus et révocables, ou s’il représentait une nouvelle classe, dont la domination se perpétuait au moyen de cet “instrument”…


Cependant, l’erreur de ceux qui, de bonne foi dans leur amour de la liberté, ont accordé à la souveraineté du peuple un pouvoir sans bornes, vient de la manière dont se sont formées leurs idées en politique. Ils ont vu dans l'histoire un petit nombre d'hommes, ou même un seul, en possession d'un pouvoir immense, qui faisait beaucoup de mal; mais leur courroux s'est dirigé contre les possesseurs du pouvoir, et non contre le pouvoir même. Au lieu de le détruire, ils n'ont songé qu'à le déplacer ». C'est entre autres pour cela qu'il défend une démocratie censitaire, estimant qu'un minimum de propriété est nécessaire pour pouvoir prendre part à la désignation des dirigeants de l'Etat.



Malgré les divergences, la démocratie est devenue un système politique (et non plus un simple régime) dans lequel la souveraineté est attribuée au peuple qui l'exerce de façon ou bien :

·         directe : régime dans lequel le peuple adopte lui-même les lois et décisions importantes et choisit lui-même les agents d'exécution, la démocratie directe ;

·         indirecte : régime dans lequel le rôle du peuple élit des représentants, la démocratie représentative.

·         semi-directe : variété de la démocratie indirecte dans laquelle le peuple est cependant appelé à statuer lui-même sur certaines lois, par les référendums, véto ou initiatives populaires.



A la lumière de l’analyse précédente, on peut dire que le système démocratique dans lequel citoyen a droit, d’une part, a une libre manifestation de sa volonté politique, et d’autre part, droit à postuler aux fonctions de responsabilité et de direction de la nation. Est-ce que  la démocratie qui en découle n’est pas de confier le pouvoir à une couche de bureaucrates incompétents et incontrôlables, mais de transformer la réalité sociale, de façon que les données essentielles et les problèmes fondamentaux soient saisissables par les individus, et que ceux-ci puissent en décider en connaissance de cause.  Existe-t-il de la démocratie quand le peuple est absent ?



                            



                                                                                                                               Jean Roumain CADET


Les meilleures citations de CJRoumain (www.twitter.com/CJRoumain)



Amour

a.     "A force de parler d'amour, on devient amoureux." Citation de Blaise Pascal ; Les passions de l'amour - 1652
b.     "Les seules lettres d'amour qui aient quelque utilité sont les lettres de rupture." Citation d'Étienne Rey
c.      "Parler d'amour, c'est faire l'amour." Citation d'Honoré de Balzac
d.     "Mieux vaut mourir d'amour que d'aimer sans regrets." Citation de Paul Eluard
e.      "Un sourire est un brin d'amour déposé sur les lèvres." Citation d'Ariane Angeloglou ; Petit dictionnaire de l'amour -
f.       "Les plus beaux actes d'amour sont ceux accomplis dans le secret du cœur." Citation de Jean Guitton ; Mon testament philosophique - 1997.
g.     ‘’L'homme veut être le premier amour de la femme, alors que la femme veut être le dernier amour de l'homme.’’ Oscar Wilde
h.     ‘’La liberté d'aimer n'est pas moins sacrée que la liberté de penser .’’
i.       ‘’Une femme sans mari est un champ sans pluie’’. - Proverbe indien
j.       L’amour n’est qu’un plaisir, l’honneur est un devoir. [Pierre Corneille
k.      Aimer un être, c'est accepter de vieillir avec lui. [Albert Camus]
l.       L'amour est un jardin fleuri et le mariage un champ d'orties. [Proverbe finnois]
m.   Chaque homme doit inventer son chemin. [Jean Paul Sartre]
n.     "Qu’une vie est heureuse quand elle commence par l’amour et qu’elle finit par l’ambition."Blaise Pascal
o.     "La vie est un sommeil, l'amour en est le rêve, Et vous aurez vécu, si vous avez aimé." Alfred de Musset
p.     Les délinquants font moins de mal qu'un mauvais juge
q.     "Il n'y a pas de question idiote, seulement une réponse idiote" Albert Einstein
r.      On ne nait pas homme, on le devient
s.      "Les racines de l’éducation sont amères, mais les fruits en sont doux." Aristote
t.       Qui s'instruit sans agir, laboure sans semer. (Proverbe arabe)




Les meilleures citations de CJRoumain/www.twitter.com

  1. La vie ne vaut pas la peine d'être vécue, si tu ne la vis pas comme un rêve.
  2. Au lieu d'interdire à une personne de faire ce qu'elle voudrait faire, forcez-la à faire ce qu'elle voudrait faire....
  3. On n'a aucune chance d'être original un jour si on répète les mêmes choses tous les jours.
  4. Il n'y a point de dette sitôt payée que le mépris. -
  5. Tout est conçu par la nature, c'est donc à la nature qu'il faut faire confiance pas aux Hommes.
  6. Si vous planifiez pour un an, plantez une graine. Pour dix ans, plantez un arbre. Pour cent ans, éduquez le peuple
  7. Une femme pardonne tout, excepté qu'on ne veuille pas d'elle. - Alfred de Musset
  8. Il vaut mieux être à poil dans un chef d'œuvre qu'habillée dans un navet. - Victoria Abril
  9. Une fête est un excès permis, voire ordonné. - Sigmund Freud
  10. Où finit la loi, commence la tyrannie. - William Pitt
  11. La seule perfection qu'atteignent les êtres humains, c'est de connaître parfaitement leurs imperfections. -
  12. Ce n'est que si le mal est à la porte que le bien peut entrer dans la maison. -
  13. On appelle "bonheur" un concours de circonstances qui permette la joie. Mais on appelle joie cet état de l'être qui
  14. C'est en essayant encore et encore que le singe apprend à bondir. - Proverbe africain
  15. Une écrasante majorité de gens cherche l'amour mais une infime minorité préfère semer l'horreur.
  16. Avares ou egoistes, on meurt toujours sans rien emporter de ce qu'on n'a pas voulu donner.
  17. Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter.
  18. Le doute n'est pas une condition agréable, Mais la certitude est absurde
  19. "La vie est comme un arc-en-ciel: il faut de la pluie et du soleil pour en voir les couleurs." A. Ramalya
  20. La reconnaissance est la mémoire du cœur. (Lacordaire
  21. Je passerais tellement de temps à me critiquer moi même, que je n'aurai pas le temps de critiquer les autres. Roumain
  22. Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre. C'est regarder ensemble dans la même direction... (Antoine de Saint Exupéry)
  23. Un ami c'est une route, un ennemi c'est un mur. [Proverbe chinois]


Les meilleures citations de CJRoumain/www.twitter.com

  1. Le bonheur, c'est la somme de tous les malheurs qu'on n'a pas
  2. La vie est une succession de problèmes à résoudre grâce à des solutions qui, à leur tour, génèrent d'autres types problèmes
  3. Se tromper est la seule façon d'apprendre. Et plus on se trompe "grave", plus on apprend "grave"
  4. En amour, tel mot, dit tout bas, est un mystérieux baiser de l'âme à l'âme. Océan prose Citation de Victor Hugo
  5. A force de parler d'amour, l'on devient amoureux ... Discours sur les passions de l'amour Citations de Blaise Pascal
  6. La mesure de l'amour, c'est d'aimer sans mesure ... /
  7. L'amour est une équation de cœur qui se résoud avec deux inconnu(e)s
  8. Chaque réalisation est avant tout une imagination
  9. Dieu n'a créé les femmes que pour apprivoiser les hommes
  10. Les pensées les plus courtes sont peut-être les meilleures mais ce sont celles qui meurent le plus vite.
  11. Lire, c'est boire et manger. L'esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas. - Victor Hugo
  12. Le vrai génie est inné; il n'est jamais le fruit de l'éducation ou de l'étude/Ne laisse jamais ton instruction s'immiscer dans ton éducation
  13. Le seul vrai langage au monde est un baiser.
  14. Un baiser fait moins de bruit qu'un canon mais l'écho dure plus longtemps.
  15. Celui qui ment pour s'amuser, perd toute créature lorsqu'il dit la vérité.
  16. On peut s'opposer au monde entier mais pas à sa conscience.
  17. La peur est dans les cœurs, pas à l'extérieur.
  18. Les Hommes ont inventé des choses admirables mais ne parviennent toujours pas à empêcher la reproduction des dictateurs.
  19. Mieux vaut se tromper en agissant, que de refuser d'agir.
  20. " Avant de parler, écoutes. Avant d'agir, penses. Avant de critiquer, attends. Avant de prier, pardonnes
  21. Il ne dépend pas de nous de n'être pas pauvres, mais il dépend toujours de nous de faire respecter notre pauvreté
  22. La raison veut décider ce qui est juste ; la colère veut qu'on trouve juste ce qu'elle à décider.
  23. Au cinéma, bon dialogue ne se paie pas de mots. - Carlo Rim
  24. C'est légitime de vouloir avoir raison mais c'est de la folie de vouloir avoir raison sur tout et tout le temps
  25. L'homme est un apprenti, la douleur est son maitre et nul ne se connait tant qu'il n'a pas souffert. Alfred de Musset
  26. Un dictateur est un type qui opprime avec la force, un démocrate est un homme qui nous opprime avec des promesses
  27. Si tu veux contrôler un peuple, contrôle d'abord sa musique. Platon
  28. Le sommeil est encore plus parfait quand on le partage avec un être aime.
  29. Les femmes aiment ce qu'elles entendent, les hommes ce qu'ils voient. (Marcel Achard)
  30. Cesse de chercher ta place dans la vie, ta place te cherche. .Kalif Ali






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