jeudi 20 juin 2013

Pourquoi les hommes aiment-ils tant les seins ?

Il existe plusieurs théories expliquant l’attirance des hommes pour les seins des femmes. La dernière en date, proposée par le psychologue Larry Young, défend l’idée qu’elle viendrait d’un circuit de neurones particulier servant à favoriser l’attachement d’une mère pour son petit pendant l’allaitement, mais aussi à son partenaire qui stimule la poitrine durant les rapports sexuels. En caressant les seins, les hommes pousseraient les femmes à les aimer davantage…
L'espèce humaine est à part. Les hommes sont les seuls mâles du règne animal à s'intéresser à la poitrine des femelles durant un contexte sexuel, et les femmes constituent le seul exemple où les seins prennent du volume durant la puberté sans grossesse. © Baptigrou, Flickr, cc by nc sa 2.0
C’est de notoriété publique : les hommes aiment les seins des femmes. Mais pourquoi ? Tout le monde n’est pas d’accord sur ce point. Certains pensent par exemple qu’une femme à forte poitrine est perçue comme fertile et capable de nourrir convenablement son bébé. Mais Larry Young, psychologue à l’Emory University et Brian Alexander, journaliste et écrivain, ne sont pas de cet avis. Ils défendent leur point de vue dans un livre intitulé The chemistry between us et expliquent que tout serait régi par un réseau de neurones qui s’établit chez la femme pour faciliter l’attachement à son petit durant l’allaitement. Il serait aussi emprunté quand, dans un rapport sexuel un homme caresse la poitrine de sa partenaire, ce qui la pousserait à focaliser son attention et son amour sur son amant…

L’attirance pour les seins, une histoire de… cerveaux

Larry Young a pour spécialité l’étude des bases neurologiques des comportements sociaux complexes. Il explique qu’au moment de l’allaitement, lorsque le bébé suce le mamelon de sa mère, celle-ci voit son cerveau inondé d’une hormone appelée ocytocine, célèbre car fortement associée à l’amour et à l’attachement. Ainsi, la femme accorde toute son affection à son petit.
La poitrine joue aussi un rôle important lors des rapports sexuels et participe activement à l’excitation. Il a été montré que des caresses sur cette région activent les mêmes régions du cerveau que la stimulation du vagin ou du clitoris. Et comme pour les nourrissons qui se restaurent, les gestes délicats d’un amant induisent un relargage massif d’ocytocine. La cible de l’attention féminine, dans ce cas, n’est autre que son partenaire.

Le lien entre la mère et son enfant est très fort du fait de l'allaitement. La succion du mamelon entraîne une décharge d'ocytocine chez la mère. Le même processus se déroule quand c'est un homme adulte... Les deux sexes ont à y gagner : le comportement est sélectionné par l'évolution. © Annie Stoner, Flickr, cc by nc nd 2.0
Du point de vue du succès reproducteur, il est donc intéressant pour un homme d’aimer les seins des femmes afin qu’elles lui prêtent davantage d’affection et d’amour, conditions requises pour former un couple durable. Young y voit les traces de la sélection naturelle, les mâles montrant de l’appétence pour les poitrines ayant pu se reproduire davantage que les autres. De ce fait, l’attirance des hommes pour les seins serait devenue une norme et le psychologue décrit même la présence d’un réseau neuronal spécifique qui se développerait chez les mâles hétérosexuels au moment de lapuberté.

Aimer les seins, le propre de l'homme ?

Mais pourquoi l’Homme serait-il la seule exception du monde animal ? Les auteurs du livre apportent leurs explications. D’une part, chez les mammifères, 97 % des espèces ne sont pas monogames*, ce qui élimine déjà bon nombre d’espèces. Ensuite, la différence viendrait de notre particularité à faire l’amour en face à face, ce qui ne se retrouve pas chez les autres mammifères monogames. Le campagnol, par exemple, monte sur le dos de sa femelle, dont les mamelles sont dirigées vers le bas. Aucune possibilité de les atteindre pendant le rapport sexuel, donc le comportement n’a pas été sélectionné par l’évolution.
La théorie est séduisante, mais ne fait pas l’unanimité. Car l’Homme est un être de nature, mais aussi de culture. Ainsi, l’anthropologue Fran Mascia-Lees, de la Rutgers University (New-Brunswick, États-Unis) ne peut être en total accord avec les thèses de Young et Alexander. En effet, elle signale que tous les hommes ne sont pas attirés par les seins. Elle évoque par exemple ces tribus africaines dans lesquelles les femmes se baladent torse nu sans susciter un intérêt particulier de la part des membres masculins de la troupe. Le débat pourrait donc être un peu plus complexe et ne se limiterait peut-être pas à de simples réseaux de neurones
* L’espèce humaine ne peut être considérée comme monogame stricte. Mis à part les questions d’infidélité, selon les périodes ou les régions du monde, la polygamie a existé et existe encore. Il n’y a qu’à penser aux harems des Ottomans ou aux mariages multiples des hommes de confession mormone. De même, l’Homme ne pratique pas uniquement le sexe en face à face et a développé de nombreuses pratiques et fantaisies dans un but de plaisir, car chez lui (comme chez d’autres), la sexualité n’est pas qu’une affaire de reproduction.

Faut-il avoir beaucoup de bébés pour être heureux ?

Faut-il avoir beaucoup de bébés pour être heureux ? Certains vous diront que oui, plus on a d’enfants et plus on est heureux… Mais en sommes-nous si sûrs ?

Plus on a d'enfants, plus on est heureux ? © Adineland/Flickr, Creative Commons

Le bonheur s’accroît-t-il vraiment avec le nombre d’enfants ?

En 2002, trois chercheurs (Kohler, Behrman, Skytthe) de l’Université de Pennsylvanie et de Southern Denmark se sont intéressés à cette question et ont réalisé une étude afin d’observer si le bien-être était lié ou pas au nombre d’enfants.
Ils utilisèrent un questionnaire envoyé à plusieurs milliers de jumeaux danois, hommes et femmes, nés entre 1931 et 1982. Ce document comprenait toutes sortes de questions liées à la santé, au poids, à la taille, au niveau d’instruction, à la profession, au tabagisme, au nombre et au sexe des enfants qu’ils avaient eus, à l’âge qu’ils avaient lors de la première naissance, à l’âge du mariage, etc.
Les jumeaux devaient également répondre à une question qui mesurait leur bien-être subjectif global, le niveau de satisfaction de leur vie, en fait, le bonheur : « Toutes choses bien considérées, à quel point êtes-vous heureux dans votre vie ? » (« Très satisfait, satisfait, non satisfait, pas du tout satisfait »).
Les chercheurs comparèrent les réponses données par chacun des jumeaux d’une même paire. Bien entendu, les personnes questionnées ne savaient pas que les chercheurs étudiaient les relations entre certaines des questions posées et le niveau de bonheur ressenti.

Résultats de l'étude

Chez les 25-45 ans, les résultats montrèrent que :
  • les gens sont globalement heureux, 50 % sont même « très satisfaits » ; 
  • mais le plus intéressant fut que les jumeaux ayant eu un premier enfant se déclaraient beaucoup plus heureux que ceux qui n’en avaient pas eu. Avoir un premier enfant accroît très sensiblement le bonheur qui augmente même de 75 % chez les papas lorsque ce premier enfant est un garçon ;
  • quant aux enfants additionnels, les analyses prouvèrent qu’ils avaient un effet négatif sur le bien-être subjectif des femmes et aucun effet chez les hommes. Chez les femmes, chaque enfant au-delà du premier diminue l’indicateur de bonheur de 13 %, et trois enfants additionnels annulent presque totalement l’effet positif résultant du premier enfant.
Par contre, chez les 50-70 ans et contrairement aux idées reçues, le fait d’avoir ou de ne pas avoir d’enfants n’influence pas le sentiment de bonheur…

Chaque enfant additionnel représente-t-il un bonheur de plus ou un soucis de plus ? © Mona Lisa - Eurolios/Thierry Berrod

Conclusion de l'étude

Les résultats de cette étude, fondée sur des corrélations, sont surprenants. Cependant ils sont compréhensibles. Plus le nombre d’enfants augmente et plus le nombre de problèmes croît. Il peut s’agir de problèmes financiers ou de l’inquiétude que l’on se fait à propos de la santé de l’un ou de l’autre ou bien encore de la scolarité. Tous ces soucis sont cumulatifs. Pensez aussi au temps que l’on a pour soi, qui est inversement proportionnel au nombre d’enfants présents dans la maison. On comprend alors qu’un nombre important de bambins ne soit pas forcément synonyme de bonheur.

A quels seins se vouer? Taille de la poitrine et comportement des hommes



Pour 38 % des hommes, la poitrine est le premier élément d'évaluation de la beauté d'une femme. © Baptigrou/Flickr, Licence Creative Common (by-nc-sa 2.0)

De tous les attributs physiques que possède la femme, c’est manifestement vers la poitrine que semblent converger tous les regards des hommes.


Wildman et Wildman (1976) ont présenté à des hommes des photographies de femmes dénudées provenant de magazines. On leur demandait de dire quels étaient les éléments qu’ils regardaient initialement pour juger de l’attrait d’une femme : 38 % des hommes déclareront la poitrine en premier, puis les fesses (24 %), les parties génitales (21 %) et 18 % les jambes. Le visage semble avoir été occulté dans l'ensemble de ces réponses, car il revêt un aspect plus esthétique que sexuel.

Le jugement d'une femme selon la taille de sa poitrine

Si la recherche en psychologie met souvent en évidence la contagion des jugements, on constate que la taille de la poitrine n’échappe pas à la règle : elle affecte les jugements des qualités personnelles des personnes. 
Dans une autre recherche menée par Kleinke et Staneski (1980), des photographies de femmes ont été faites et on leur demandait de prendre la pose en condition normale (elles avaient de petits seins) ou en introduisant du coton dans leur soutien-gorge de manière à avoir une taille de poitrine moyenne ou plutôt forte. Des étudiants devaient examiner les photographies : il s’agissait donc de prises de vue de poitrines naturelles composées de petits seins, de poitrines dans la moyenne ou de poitrines plus fortes. Les sujets devaient évaluer la jeune femme à l’aide d’un questionnaire contenant 12 échelles d’adjectifs bipolaires (soumise/dominatrice, pas modeste/modeste, dépendante/indépendante…). Les sujets devaient également dire à quel point ils souhaitaient rencontrer cette personne, si elle ferait une bonne épouse, à quel point ils l’appréciaient, à quel point elle ferait une bonne mère.

La taille de la poitrine d'une femme affecte le jugement de ses qualités personnelles. © Phyre Worx/Flickr, Licence Creative Common (by-nc-sa 2.0)
Les résultats montreront que les jeunes femmes avec une petite poitrine sont perçues comme plus compétentes, ambitieuses, morales ou modestes que les personnes à poitrine moyenne ou forte. Ces dernières sont perçues comme plus incompétentes, paresseuses, immorales et non modestes. Toutefois les chercheurs n’ont pas observé de différence sur les autres mesures.

Bonnet A, B ou C : la différence de comportement des hommes

Si on observe des résultats un peu ambivalents dans l’évaluation des qualités des femmes selon la taille de leurs seins, qu’en est-il des comportements ?
Nous avons conduit une série de recherches dans laquelle ce facteur a été manipulé dans des contextes invitant plus à la mise en place de stratégies relationnelles et de séduction.
Dans une première recherche, une jeune femme possédant un tour de poitrine de 90 cm avec un bonnet taille A effectuait de l’autostop avec un débardeur sans échancrure mais moulant sa poitrine, ses bras et la zone abdominale. À l’aide de feuilles de latex souples, la taille des seins « grossissait » de manière à simuler un bonnet B ou C. On a mesuré le taux d’arrêt des automobilistes. Les résultats apparaissent sans appel :

Taux d'arrêt des automobilistes selon la taille de bonnet de l'autostoppeuse. © Dr
Il est manifeste que, à 90 km/h, avec un temps de décision oscillant entre 1 et 2 secondes, certains attributs esthétiques conduisent à affecter le comportement des conducteurs.
Dans une autre série d’expériences, on a mesuré le nombre de fois où, dans un laps de temps donné, un garçon a abordé la même jeune fille à une terrasse de café alors qu’elle était assise à une table (demander du feu, commencer à discuter…) ou dans une boîte de nuit (discussion, proposition de danse…) alors qu’elle se tenait debout regardant les gens sur la piste de danse. Là encore, pour ce qui est des possibilités d’interaction, les résultats confirment ce qui a été démontré précédemment.

Le rapport entre taille de bonnet et nombre de sollicitations... © DR
Bien évidemment, on observe une différence entre les deux situations (la discothèque est plus propice aux sollicitations) mais, dans les deux cas, les résultats vont dans le même sens. La période des slows en boîte de nuit a eu un effet tout particulièrement important sur le comportement d’invite des garçons dans le cas de l’exhibition des bonnets C.

Conclusion de l'étude

Il s’agit là de résultats étonnants comparativement à la précédente recherche dans la mesure où, à partir des évaluations sur photos, il semble que les hommes préfèrent plutôt la taille intermédiaire. Finalement, les femmes semblent ne pas se tromper sur ce qui détermine le comportement des hommes. C’est aussi peut-être ce qui génère chez des femmes des insatisfactions à l’égard de leur poitrine et explique l’augmentation des opérations de chirurgie esthétique destinées à accroître le volume de leurs seins.

Chez les femmes, le plaisir augmente avec l’âge


La satisfaction sexuelle des femmes augmenterait avec l’âge, annoncent des chercheurs américains. Parmi celles encore sexuellement actives, les deux-tiers connaîtraient l’orgasme quasiment à chaque fois.
La satisfaction sexuelle n'est pas liée à la fréquence des rapports. Plus les femmes prennent de l'âge et plus elles apprécient, tandis qu'elles pratiquent moins souvent. De quoi faire taire les laboratoires qui affirment que 45 % des femmes souffrent de troubles de la libido ? © Hugrakka, Flickr, cc by nd 2.0

Certains laboratoires annoncent que la moitié des femmes souffrent de dysfonctionnements sexuels et pointent l’urgence de mettre au point un médicament pour stimuler la libido. Mais si l'on regarde du côté des femmes âgées, des chercheurs de l’université de Californie soutenus par le ministère américain des Anciens Combattants, montrent dans l’American Journal of Medicine qu’il n’y a pas de raisons de s’inquiéter du plaisir féminin après la ménopause.
En effet, sur la base d’un questionnaire, une cohorte de 806 femmes suivies depuis une quarantaine d’années aux États-Unis ont été testées sur leur sexualité, jusqu'aux détails très intimes. Ont ainsi été évalués la fréquence des rapports sexuels, la douleur durant ces rapports, la fréquence de l’orgasme, le désir sexuel, le niveau de satisfaction, en complément de quoi des informations concernant la lubrification des voies génitales ou l’utilisation d’hormones pour stimuler la libido ont également été compilées.
Avec une moyenne d’âge de 67 ans, 63 % de ces femmes sont aujourd’hui ménopausées. La moitié a eu un rapport intime dans les quatre semaines précédant le questionnaire. L’étude montre que 40 % des participantes n’ont jamais ou seulement très peu de désir sexuel, parmi lesquelles un tiers des femmes toujours actives sexuellement. Pour celles qui pratiquent encore régulièrement, elles sont 67 % à connaître l’orgasme à chaque fois ou presque. Cela concerne 47,5 % des dames du 4e âge. En revanche, les femmes les plus jeunes sont celles qui ont le plus de désir, mais cela ne va pas forcément de pair avec le plaisir puisqu’elles sont les plus insatisfaites.

Le plaisir ne passe pas que par la sexualité. Des moments partagés comme un regard complice ou des gestes de tendresse contribuent à l'épanouissement des femmes. © Baptigrou, Flickr, cc by nc nd 2.0

Moins de pratique, mais plus de plaisir avec le temps qui passe

Cependant, la fréquence des rapports diminue avec le temps, et les femmes sexuellement actives ont une moyenne d’âge de 59 ans tandis qu’elle tourne autour de 75 ans pour les autres. Le désir n’est pas la seule raison du passage à l’acte. Des sujets ont évoqué vouloir maintenir l’harmonie du couple ou l’affirmation de soi.
Attention pour autant à ne pas faire trop de raccourcis. « Dans cette étude, l’activité sexuelle n’est pas toujours nécessaire à la satisfaction sexuelle » relate Susan Trompeter, première auteure de l’étude. « Les femmes qui ne sont plus actives sexuellement peuvent trouver leur plaisir par lamasturbation », signifiant par là que le manque d’activité sexuelle ne correspond pas toujours avec la perte du plaisir.
De plus, il s’avère que la proximité émotionnelle et physique avec le partenaire peut surpasser l’orgasme, et qu’il ne faut donc pas forcément se focaliser sur la jouissance pour mesurer l’épanouissement de la vie sexuelle des femmes. Cependant, ce genre d'études, basé sur le déclaratif, est toujours à prendre avec des pincettes, surtout sur de tels sujets, car les personnes interrogées répondent ce qu'elles veulent. Et parfois même plein de bonne volonté, on ne dit pas tout à fait la vérité...

Au nez, les femmes savent repérer les hommes sexy

Durant leur pic de fertilité, les femmes préféreraient les odeurs de sueur des hommes avec les plus hauts niveaux de testostérone. En revanche, pendant le reste du cycle menstruel, elles ne manifestent aucune préférence. Faut-il que les hommes changent de parfum ?

On a souvent tendance à considérer que l’attirance pour une personne dépend de ses qualités physiques et morales. Pourtant, certaines études prétendent que la séduction passe aussi par le nez, et que les femmes préfèrent l’odeur corporelle des hommes produisant de hauts niveaux de testostérone… 

Le contexte : les changements selon la période du cycle

Ce n’est un secret pour personne : l’humeur des femmes change au cours de leur cycle menstruel. Mais leurs goûts aussi. En janvier 2012, une étude montrait par exemple qu’au moment de l’ovulation, la gent féminine aime dévaliser les magasins de vêtements, tandis que le reste du temps, elle préfère se venger sur la nourriture. Un peu caricatural, certes, mais de grandes tendances ont été observées.
Bien d’autres se sont intéressées à leurs goûts en matière de partenaire sexuel. Certaines de ces études arrivent à la conclusion qu’au pic de la fertilité, les femmes manifestent plus d’intérêt pour les hommes aux traits les plus masculins : une voix grave, des épaules larges, un visage fin et saillant, etc. Derrière tout cela, la testostérone, l’hormone mâle, serait un indice guidant les femmes vers un mâle fort qui pourrait leur donner une descendance solide.
Récemment aussi, une autre étude a mis en avant l’intérêt que ces dames auraient pour les hommes avec de hauts niveaux de cortisol, l’hormone du stress. Elle préfigurerait d’un système immunitaire efficace, selon les conclusions de ce travail. Mais cela a intrigué des chercheurs de l’université du Nouveau-Mexique, à Albuquerque. Randy Thornhill et ses collègues ont voulu vérifier la pertinence de ces résultats, et ont abouti à des conclusions contradictoires publiées dans la revue Evolution and Human Behavior.

La séduction peut aussi passer par l'odeur : la sueur des hommes avec de forts niveaux de testostérone peut être jugée désirable par les femmes. La reproduction est une question tellement importante que tous les sens se doivent d'être sollicités pour ne pas manquer l'occasion de choisir le bon partenaire. © Phartisan, StockFreeImages.com

L’étude : la testostérone rend l’odeur de sueur sexy

Quelque 46 mâles ont pris part à cette expérience. Leur tâche : porter un même T-shirt deux nuits consécutives. Ils avaient aussi quelques restrictions : ils ne pouvaient pas utiliser de savon odorant ni de détergent, ne devaient ni boire de l’alcool ni fumer, et avaient interdiction de manger des aliments odorants tels que du fromage ou des oignons durant ce laps de temps. Des prélèvements salivaires étaient effectués afin de déterminer les niveaux de testostérone et de cortisol.
Ensuite, des femmes prenaient le relais. Elles devaient sentir ces T-shirts et les noter sur une échelle de 1 à 10 en fonction de leur odeur selon leur caractère plaisant, sexy et leur intensité. Il leur était aussi demandé de remplir un formulaire dans lequel elles devaient notamment préciser dans quelle période de leur cycle menstruel elles se trouvaient au moment du test et leur utilisation éventuelle d’un contraceptif hormonal.
L’analyse des données révèle qu’au pic de leur fertilité, les femmes trouvent les odeurs des T-shirts portés par les hommes avec les plus forts taux de testostérone plus sexy et plus agréables. En revanche, rien de particulier ne ressort avec le cortisol. Et en dehors de la période d’ovulation, aucune préférence, même pour la testostérone, n’a été constatée.

L’œil extérieur : le paradoxe du cortisol

Ainsi, cette recherche aboutit à des résultats en contradiction avec l’étude précédente. À qui la faute ? Les torts sont peut-être partagés. Dans celle décrite ici, le panel d’hommes est un peu plus large : ils étaient 46 contre seulement 19 dans l’autre. La signification statistique est donc un peu plus grande du côté de l’université d’Albuquerque. En revanche, les taux de testostérone mesurés sont aussi moins précis, puisque les chercheurs n’ont fait qu’un seul prélèvement contre trois dans l’étude précédente. Or, les concentrations hormonales peuvent varier dans la journée, et cette triple mesure permet d’obtenir une moyenne plus précise.
Quoi qu’il en soit, ce domaine de recherche est assez controversé, la majorité des études sur la question montrant que la période du cycle menstruel n’affecte nullement les préférences des femmes en matière de partenaires sexuels.
Pourtant, Randy Thornhill et ses collègues comptent poursuivre leurs investigations afin de déterminer quelles molécules présentes dans la sueur suscitent cet intérêt chez les femmes. Sont-elles directement liées à la production de testostérone ? Des précurseurs ? Des produits de sonmétabolisme ? Mystère…

La sueur améliore la collaboration entre les hommes

On sait déjà que les phéromones présentes dans la sueur masculine jouent un rôle dans l’attraction sexuelle. Une étude montre qu’elles amélioreraient également la collaboration et l’entraide entre deux hommes. Cette fonction aurait conféré un avantage à l'espèce humaine lors de l’évolution.

Notre peau est tapissée de millions de petites glandes qui sécrètent de la sueur, dont le rôle est bien connu dans le maintien de la température corporelle. Prélevant de la chaleur à la peau, la sudation aide le corps à se refroidir en cas de grosses températures ou pendant un exercice physique.
Toutefois, le rôle de la sueur ne se limite pas au refroidissement corporel. Les glandes apocrines, situées sous les bras et à proximité des organes génitaux, produisent une sueur laiteuse qui contient différentes molécules telles que des phéromones et une substance huileuse appelée sébum, un hydratant naturel de la peau.
 
Les chiens transpirent moins que l'Homme. Ils évaporent de l'eau par leur langue afin de faire baisser leur température interne. © N'Grid, Flickr, cc by nc sa 2.0
Certains scientifiques pensent que la transpiration apocrine joue un rôle dans l’attraction sexuelle. Laphéromone androstadiénone, sécrétée dans la sueur masculine, aurait par exemple une influence sur le choix du partenaire sexuel. Mais ce n’est pas tout… Une équipe finlandaise de l’université de Turku a montré que l’androstadiénone favorisait également la coopération entre deux hommes ! Cette étude insolite a été publiée dans la revue Plos One.

Une phéromone améliore la collaboration masculine

Les chercheurs ont mené une expérience sur 40 volontaires masculins âgés d’environ 26 ans. Séparés en groupes de deux, ils ont dû se soumettre au jeu de l’ultimatum. Une première personne se voit attribuer une certaine somme d'argent, et doit décider quelle somme elle conserve, et quelle part elle donne à un tiers. Ce dernier doit alors décider s’il accepte ou refuse l'offre. En cas de refus, aucun des deux joueurs ne reçoit d'argent.
Avant de réaliser ce test, les scientifiques ont fait renifler un mélange d’androstadiénone et delevure à la moitié des candidats, et une mixture de placébo et levure aux autres. Leurs résultats montrent que les hommes ayant senti la phéromone sont un peu plus généreux et prêts à accepter des sommes légèrement moins élevées que les individus du groupe placébo. L’effet n’est cependant pas extraordinaire, car les sommes varient en moyenne de 50 centimes.
Cette étude est la première à mettre en évidence le rôle de l'androstadiénone sur le comportementde la gent masculine. Selon les auteurs, ce phénomène aurait pu conférer un avantage de survie lors de l’évolution de l’espèce humaine. Cependant, les conclusions sont à prendre avec des pincettes. En effet, les taux de phéromones utilisés dans cette expérience sont beaucoup plus élevés que ceux retrouvés dans la sueur masculine.

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