Comment vaincre la timidité sexuelle ?
Crainte du jugement de l'autre, difficulté à s'abandonner à son désir, peur de “ mal faire “… les raisons qui font obstacle à une sexualité épanouie sont aussi fréquentes que variées.
Photo : Bourjois
Si la timidité sexuelle n'est pas un phénomène nouveau, elle est aujourd'hui favorisée, chez les hommes comme chez les femmes, par le culte de la performance qui sévit dans tous les domaines de la vie, jusqu'aux plus intimes. Comment devenir un amant inoubliable, comment atteindre l'orgasme le plus intense ? Ces promesses et ces recettes largement diffusées, loin de renforcer la confiance en soi, font au contraire douter de ses compétences personnelles et redouter tant le regard que le jugement de son partenaire.
Autre facteur moderne de renforcement des inhibitions, Internet. Si les plus timides peuvent aujourd'hui échanger, ils sont aussi paradoxalement encouragés à rester sur leur position d'évitement de l'autre, ce qui entretient la peur à l'origine de ce repli prudent.
Mais la timidité sexuelle n'est pas pour autant un phénomène nouveau. Elle se manifeste chez ceux qui manquent de confiance en eux. Mal « narcissisés » par le premier regard, celui de leurs parents, ces personnes ont développé le sentiment de n'avoir que peu de valeur intrinsèque et, en conséquence, ont du mal à se poser comme individu désirant et désirable. Elles peinent à rencontrer l'autre dans l'intimité car elles doutent de pouvoir susciter le désir et brident le leur par peur d'être rejetées.
La timidité sexuelle prend également racine dans certaines cultures familiales qui diabolisent ou méprisent le sexe. Le désir est alors vécu comme une pulsion honteuse qu'il faut masquer ou contrôler. Lors de la rencontre sexuelle, cette énergie, trop contenue et mal vécue, ne s'exprime pas et rend l'homme, ou la femme, maladroit ou passif.
Pour atténuer la timidité sexuelle, on peut, dans un premier temps au moins, essayer de renouer une relation intime avec son propre corps, se réapproprier des sensations dont on s'est progressivement coupé. Cela peut passer par des massages, des cours de yoga, des séances de relaxation.
Dans un second temps, il peut être utile d'entreprendre une thérapie comportementale ou une sexothérapie. Il s'agira de travailler sur les représentations erronées, limitantes et négatives que l'on se fait de soi et de la sexualité. Une fois identifiées, ces croyances sont progressivement remplacées par un nouveau mode de production mentale. Dans tous les cas, ce qu'il faut retenir, c'est que la timidité sexuelle est un symptôme et non une fatalité. A ce titre, en prendre conscience et décider de ne plus s'en accommoder est un grand pas vers le « mieux-vivre » et le « mieux-aimer ».