lundi 30 avril 2012

L’amitié entre homme et femme est-elle possible ?



L’amitié entre homme et femme est-elle possible ?

La question soulève encore et toujours les passions. Non, affirment certains, pour qui l’attirance sexuelle ne peut jamais être totalement évacuée. Oui, soutiennent d’autres, qui entretiennent des liens sans ambiguïté. Enquête sur les rapports délicats entre désir et mixité.

Un homme et une femme amis ? L’idée fut longtemps inconcevable, les deux sexes vivant dans des univers séparés, sans vraiment se connaître hors des liens du couple. La généralisation du travail des femmes puis la mixité à l’école ont bousculé ces rapports distants. Les périodes de célibat, bien plus nombreuses au cours de la vie qu’autrefois, laissent le champ libre à la naissance d’amitiés solides entre hommes et femmes, et à toutes leurs ambiguïtés. Quand Anna, 22 ans, m’a gentiment demandé sur quel sujet je travaillais, ma réponse l’a laissée un brin interrogative : « Euh, c’est quoi le problème ? » Une réaction qui n’étonne guère le psychiatre et psychanalyste Serge Hefez, auteur de Scènes de la vie conjugale (Fayard, 2010) : « La génération actuelle a vécu la mixité comme une évidence, analyse-t-il. Mais, au-delà de ça, garçons et filles ont été pris en considération de la même façon, dans le respect de leur part féminine et masculine. Depuis qu’ils sont petits, ils se comprennent, sont proches émotionnellement, il n’est pas rare que la meilleure amie d’une fille soit un garçon. » Ceux-là ne se posent jamais la question du désir sexuel, car « il naît de la différence, tandis que l’amitié se nourrit de similitudes, remarque la psychanalyste Sophie Cadalen, auteure avec Sophie Guillou de Tout pour plaire… et toujours célibataire (Albin Michel, 2009). La complicité amicale ne laisse pas assez de place à l’altérité pour que le désir survienne ».

Un ami, c’est quelqu’un qui nous connaît par coeur, à qui nous nous livrons sans fard. Le désir a besoin de mystère, ce dont l’amitié se passe volontiers : « Désirer l’autre, c’est percevoir que sa construction psychique n’a rien à voir avec la mienne, explique Catherine Blanc, sexologue, psychanalyste et auteure de La sexualité des femmes n’est pas celle des magazines (Pocket, “Évolution”, 2009). Cette différence crée un vide entre l’autre et moi, que je vais chercher à combler grâce à la sexualité. Avec un ami, les enjeux relèvent d’un autre ordre : nous tentons de rejouer la tendresse, la proximité que nous avons vécues avec papa, maman, nos frères et soeurs. Nous sortons du champ du sexuel pour ne pas risquer de convoquer une situation incestueuse. »

Des amitiés colorées

D’ailleurs, de nombreux amis soulignent le lien fraternel, quasi familial, qui les unit, érigeant entre eux cette barrière d’un inceste symbolique. Le désir est-il absent pour autant ? « Nous aimons les positions nettes : soit il y a du désir, soit il n’y en a pas. Mais la vie est plus subtile, plus floue. Souvent, un jeu de séduction s’installe entre un homme et une femme amis, sans que cela ait de conséquences sur leur relation », constate Sophie Cadalen. C’est ce que vit Myriam, 38 ans, avec son ami Martin : « J’aime qu’il remarque ma nouvelle tenue, me complimente sur un bijou. Parfois, je m’amuse à le taquiner plus directement : “C’est bête, non ? Toi et moi, on sait tout l’un de l’autre, sauf comment nous faisons l’amour…” Nous jouons avec cette idée, tout en sachant qu’il ne se passera jamais rien ! »
Pour Catherine Blanc, cette situation ambiguë fait le charme et la richesse de l’amitié mixte : « Nous sommes des êtres sexués et avons besoin que d’autres personnes que nos partenaires amoureux portent un regard sexué sur nous, car il vient renforcer notre identité d’homme, de femme, sans en passer par la sexualité. Notre désir ne trouve pas la même issue selon les personnes avec lesquelles nous sommes. L’être humain ne se scinde pas comme cela, clairement, nettement. Il distribue les cartes différemment, mais elles sont présentes dans chaque relation. » L’attirance est là, mais elle reste contenue, pour pouvoir laisser place à l’amitié.

Parfois, certains se lancent dans ce que les Brésiliens appellent « l’amitié colorée ». Un soir de spleen ou de solitude, ils se réconfortent dans les bras l’un de l’autre. « C’est surtout la tendresse qui est à l’oeuvre dans ces passages à l’acte, estime Sophie Cadalen. Il s’agit plus d’un désir de câlins que d’un vrai désir sexuel. » Même constat pour Serge Hefez : « Les relations sexuelles de copinage ne sont pas de même nature que les relations sexuelles amoureuses. Dans le premier cas, il s’agit juste d’un jeu érotique, sans grande conséquence. En revanche, si l’amour s’en mêle, la différence fondamentale des sexes entre en ligne de compte. Elle fait réapparaître les enjeux inconscients entre un homme et une femme. Des enjeux forcément teintés d’ambivalence : l’activité et la passivité, la soumission et la domination. L’ordre égalitaire de la camaraderie s’en trouve bouleversé. »

« L’aventure peut ouvrir une porte sur l’inconscient et totalement bouleverser cette amitié colorée », poursuit Sophie Cadalen. C’est ce qu’a vécu Sabine, 35 ans : « J’ai eu mon premier orgasme avec Max, un ami. Cette expérience a transformé ma vision de lui. Le problème, c’est que j’étais seule à ressentir cela. » « La tranquillité, la confiance qui s’installent dans l’amitié permettent parfois un abandon dans la sexualité, observe Sophie Cadalen. C’est un peu la même chose que les vieux couples qui réussissent à conserver une sexualité épanouie. » Mais, comme dans toute relation humaine, nous sommes rarement sur la même longueur d’onde, perpétuellement dans un rééquilibrage de la relation. Quand les attentes divergent trop, la sexualité constitue le révélateur le plus efficace qui soit : Sabine n’a plus revu son ami Max…

Il peut aussi arriver que l’amitié se transforme en amour, sans que le sexe s’en soit mêlé jusqu’alors. « Mais je ne crois pas à un glissement tranquille de l’un vers l’autre, comme dans les vaudevilles américains, note Sophie Cadalen. Il y a forcément un événement déclencheur – un deuil, une séparation –, un choc qui a permis à chacun de changer de place, autorisant un nouveau regard, amoureux cette fois. » Catherine Blanc, pour sa part, estime qu’un simple détail peut jouer le rôle de détonateur : « À un moment donné, un timbre de voix, une caresse viennent appuyer sur un bouton de notre inconscient qui nous branche sur le sexuel. Mais l’inverse est également vrai. Une attitude, une réflexion peuvent le désamorcer, parce que ce détail fait référence à une mère, un père, une soeur. » Il n’y a pas une, mais mille raisons qui sont susceptibles d’expliquer la bascule de l’amour vers l’amitié et de l’amitié vers l’amour…

es dangers de l’intimité

Quand les frontières se déplacent, le flou fait entrer un tiers dans la danse : le conjoint. Car l’amitié entre homme et femme ne comporte pas les mêmes enjeux entre deux célibataires qui peuvent jouer à se désirer, avec out sans passage à l’acte, qu’entre deux personnes en couple chacune de leur côté. « Je m’interdis d’avoir des amis hommes, car je sais que je ne supporterais pas que François ait une amie fille. Je ne suis pas du tout décontractée sur ce sujet », reconnaît honnêtement Lucille, 39 ans. Anne, 45 ans, accepte, elle, les amitiés féminines de son compagnon. Non sans un pincement au coeur. « Travaillant dans un milieu très féminin, Marc a de nombreuses amies. Je me sentirais ridicule de le lui reprocher. Mais, même si je suis sûre qu’il n’y a rien de sexuel entre eux, dire que ces relations me réjouissent serait hypocrite », avoue-t- elle. D’après Serge Hefez, « ce n’est pas la tromperie qui est la plus redoutée dans ces amitiés, mais le danger d’une trop grande intimité. On sait à quel point la conjugalité peut agréger les mauvaises parties de soi, combien il est compliqué au quotidien de maintenir un fort degré de complicité. C’est un peu comme si l’ami profitait de nos meilleurs côtés : l’humour, la légèreté, sans souffrir des désagréments. » Perturbant, évidemment…

Laure, 44 ans, se souvient d’un homme de 60 ans qui lui avait asséné lors d’un premier – et dernier – dîner : « Un homme et une femme ne peuvent pas être amis. » Question de génération sans doute, mais pas seulement, car l’amitié convoque bien des enjeux inconscients. « Ceux qui se méfient de l’amitié mixte ne voient l’autre que comme un objet de désir note Catherine Blanc. Pour eux, jouer avec cette idée est déjà de l’ordre de la trahison. Que cache cette volonté d’exclusivité ? Souvent une rivalité fraternelle, une peur de ne pas être le préféré. Ce sont des doutes par rapport à nous-même qui s’expriment dans les “jamais” et les “toujours”, ne nous autorisant pas à avoir plusieurs cordes à notre arc. »
Le désir suscite alors la méfiance et la crainte d’être débordé par la pulsion sexuelle, qui attire et effraie à la fois. Certains préfèrent s’en tenir éloignés. D’autres considèrent que le désir est absent dans le lien : ils refusent de voir l’autre comme un homme ou une femme. Et ce refoulement signale bien que le sexuel constitue, pour eux, un registre potentiellement dangereux. « Entre ces deux positions, il en existe une, plus apaisée. Elle accueille la dimension sexuelle, l’accepte comme une énergie qui, au lieu de s’exprimer dans l’acte, trouve son épanouissement dans la complicité, l’échange intellectuel, l’humour », conclut la sexologue et psychanalyste. Une richesse dont il serait dommage de se priver.

L’amour durable existe t il? Qu’est ce que l’amour?


L’amour durable existe-t-il? Qu’est ce que l’amour?

L amour est un vaste et complexe sujet. Chacun à son avis sur ce sentiment..   
Faut il donc se méfier de l’amour ?  L amour au lieu d être un source de bien, de bonheur, de plaisir, ne serait il pas source de maux :souffrance autant physique que morale , de l ordre de l’erreur, de l illusion. 
Il y a plusieurs sortes d amour des amours positifs et négatifs, des usages positifs ou négatifs de l amour.   
L amour est un frein à la sollicitude . Le cœur est néanmoins actif, il suscite des désirs, il est créatif des moments intenses de notre vie, il est le moteur de la raison qui nous pousse à agir .
Aimer quelqu’un, c’est lui être attaché passionnément et vouloir partager son existence. L’amour n’a de compte à rendre qu’à lui-même. Il ne peut-être en aucun cas « obligé »,il est passivement ce qu’il est, il n’est pas commandé .L’amour possède la fragilité essentielle du sentiment, la douceur de l’innocence. 
 On ne choisi pas qui on aime, cela se fait naturellement sans que l’on ne sache trop pourquoi. On peut dès lors se surprendre à aimer des gens qui n’appartiennent pas aux « critères de beauté » conventionnels.
L’amour malgré ses caprices, laisse  la chance a tout le monde de trouver l’âme sœur. C’est donc en effet l’amour qui dicte ses règles, c’est lui qui ,en quelques sortes, nous contrôle car il sélectionne le conjoint selon des critères que la raison elle-même ne peut pas expliquer.
Ensuite, on est enchaîné par l’amour car il nous fait éprouver des émotions fortes telles que la joie, le bonheur mais aussi des sentiments durs comme la jalousie, la tristesse.
En ce sens, il nous contrôle car ce sont effectivement des sentiments que l’on ne peut pas refouler.. Ils sont plus fort que la raison.
L’amour nous contrôle avant, pendant et même après une relation. Avant, il nous rend heureux, nous fait espérer, on se sent bien ; pendant, il nous procure beaucoup de bonheur, de bien être, mais aussi des soucis, la jalousie, la tristesse due à l’éloignement ou à n’importe quelle autre cause empêchant les deux âmes sœurs de se voir ; après, il nous rend triste, la rupture est douloureuse, il peut engendrer un chagrin d’amour encore une fois indépendant de notre volonté.
Ainsi, qui n’a jamais souffert à cause de l’amour ? L’amour nous contrôle et c’est naturel. On ne peut rien y faire, il nous suffit de l’accepter
   Malheureusement, L amour est souvent égoïste et malveillant. L amour bienveillant mène à vouloir et à faire le bien des autres, l amour concupiscence au contraire n est que désir de l autre, désir de possession . Ce qui est intéressant en l autre duquel j attends du bien , c est juste mon propre plaisir, la satisfaction de mon désir. Cet amour ne renvoie dc qu à moi-même. Ainsi l amour conscupiscient envers quelqu un est un amour qui nuie autrui , qui ne le respecte pas. Cet amour traite l autre seulement comme un moyen mais pas en même temps comme une fin en soi. C est l’image reflétait par les personnes qui cumulent les relations comme un tableau de chasse. 
Quand certains hommes (et réciproquement pr certaines femmes)  couchent avec plein de femmes(hommes), en réalité c est toujours la même. Elle change seulement de prénom, de peau , de taille.. Mais les mêmes propos sont tenus , les mêmes gestes sont accomplis ds le même ordre  Tous ces mots répétés ts les soirs à des filles différentes avec le regard émerveillé d’ un enfant  qui ouvre un paquet cadeau. Le changement   induit la répétition . C est de rester avec la même qui permet, paradoxalement la nouveauté. Les dons juans sont sans imagination. Parce que l homme (ou la femme) a beau changer de compagnons sexuels, il reste toujours le même homme(ou femme), partisan du moindre effort.
Rester demande plus de talent !
« Ils n’existent qu’un grand amour, les autres n’en sont que des copies »   
  »pour moi, être aimé n’est rien, c’est être préféré que je désire »  

Conseils pour se faire respecter


Conseils pour se faire respecter

Comment se faire respecter dans la société, en famille, au sein du couple ? Voici les conseils du psychiatre et psychanalyste Stéphane Clerget, auteur avec Bernadette Costa-Prades, de Osez vous faire respecter.
Christilla Pellé Douel

Désamorcer un conflit dans un lieu public

« Il m’arrive parfois de me faire dépasser ou bousculer dans les files d’attente. Dans ces cas-là, j’ai vraiment la sensation d’être méprisée. Je n’arrive jamais à dire quoi que ce soit, ce qui me rend furieuse… contre moi-même. » Angèle, 27 ans
Le décryptage
« Nous rencontrons tous ces petits manques de respect du quotidien, irritants et désagréables. Comme le dit Angèle, ce sont des mini-négations de notre identité. L’espace d’un instant, nous n’existons plus en tant qu’individu. Nous sommes “chosifiés”. Selon notre état d’esprit du moment, nous pouvons le vivre plus ou moins bien, mais cela peut gâcher la journée. »
Comment s’affirmer ?
« Ne pas se rendre invisible. Les marques d’irrespect s’adressent plus facilement à ceux qui se font trop discrets. Personne n’oserait bousculer David Douillet, par exemple ! Il y a donc une attitude corporelle à prendre : redresser les épaules, habiter son corps. Et puis, si l’on ne se trouve pas face à une bande de jeunes agressifs, faire savoir que l’on n’a pas apprécié. Une technique consiste à chercher des liens, des appuis parmi les personnes présentes. Dire tout haut, en accrochant le regard d’une personne : “Elle est pressée, cette dame !” et, si possible, utiliser l’humour. Mais une des meilleures façons de réagir, c’est vraiment de créer une complicité, un cordon de personnes autour de soi. C’est le lien social qui protège de l’irrespect. Si on avait moins peur de réagir pour les autres aux petites agressions de ce genre, de soutenir les agressés, cela irait sûrement mieux. Autrefois, un enfant mal élevé se faisait reprendre par les personnes présentes. »

Se faire respecter par ses propres parents

« Ma fille de 6 ans a passé les dernières vacances chez ma mère. Quand elle est rentrée, j’ai été choquée de voir qu’elle avait les cheveux coupés. Ma mère ne m’avait pas demandé mon avis. Je ne l’ai pas supporté et je me suis violemment disputée avec elle. Je ne parviens pas à digérer ce que je vis comme une insupportable prise de pouvoir et comme un manque de respect de ma place de mère. » 
Hélène, 35 ans
Le décryptage
« Hélène a raison. Il s’agit même d’un double manque de respect : à la fois envers la mère et l’enfant. N’oublions pas que seuls les parents ont l’autorité parentale sur leur enfant. Pas les grands-parents. La grand-mère a éclipsé la mère, se plaçant dans une position toute-puissante. Notons qu’il s’agit de couper les cheveux. Or, les toucher, les couper, c’est prendre la tête, prendre le pouvoir. On “décapite” le roi. La grand-mère a symboliquement “décapité” sa propre fille en coupant les cheveux de sa petite-fille, signe de la féminité, de la séduction. Cette femme refuse le passage des générations, de reconnaître deux féminités, celle de fille et celle de petite-fille. »
Comment s’affirmer ?
« Hélène devrait demander au père de l’enfant d’intervenir. En introduisant un tiers masculin, elle remettrait de l’ordre dans la relation mère-fille petite- fille. Par ailleurs, si le dialogue est impossible, pourquoi ne pas écrire une lettre ? Cela permettrait une mise à distance. Hélène pourrait y dire solennellement ce qu’elle ressent, avec un rappel à la loi qui serait bienvenu : “Je suis la mère, que tu le veuilles ou non.” Enfin, qu’elle demande à sa mère une reconnaissance de la gravité de ce qui s’est passé, ainsi que des excuses. Cette crise autorisera sans doute Hélène à se détacher de sa relation trop forte, semble-t-il, avec sa propre mère. »

Refuser d’être dévalorisé par son partenaire

« Lorsque nous sommes avec d’autres personnes, mon compagnon fait souvent de l’humour à mes dépens : il souligne ma maladresse, rit avec les autres de mes bévues. Au début, ça m’amusait, mais j’ai maintenant le sentiment qu’il cherche à me dévaloriser. Lorsque je lui en parle, il répond immanquablement : “C’était une plaisanterie. Tu perds ton sens de l’humour.” »
Laure, 37 ans
Décryptage
« C’est une situation très courante. L’humour peut être une arme utilisée pour régler des comptes, et c’est une agressivité qui avance masquée lorsqu’elle s’adresse à une personne en public. Ici, l’humour s’exerce au sein du couple, aux dépens de la femme. Son apparition systématique, et en public, signale un vrai manque de respect et une rupture de la solidarité du couple. On y repère une trace de sadisme : je te fais mal, je me cache et tu ne peux rien dire. »
Comment s’affirmer
« La jeune femme doit demander clairement à son compagnon d’arrêter, lui signaler que ce n’est pas supportable, justement en raison du caractère répétitif des plaisanteries. Et indiquer clairement que si cette demande n’est pas entendue, elle ne participera plus à ces réunions : en effet, sa présence peut être interprétée comme une approbation implicite de la situation. Et cela ne pourra qu’empirer. Il faut provoquer un choc, une rupture. Pourquoi ne pas le mettre face à lui-même ? Par exemple, lui demander calmement s’il a connu une situation identique lorsqu’il était enfant; ou bien en profiter pour débusquer l’éventuelle frustration ou le ressentiment qui se cacherait derrière ses plaisanteries. »

vendredi 27 avril 2012

Effets de la délinquance juvénile dans la société haïtienne




En Haïti, le problème de la délinquance juvénile est majeur. Il se manifeste avec une préférence marquée dans la population adolescente et avec chronicité chez les jeunes délinquants. Le terme d’adolescent se réfère à la période entre douze et dix-huit ans. Focaliser l’entier du sujet à l’adolescence est justifiable par le simple fait que la participation et la fréquence de la quasi-totalité des crimes atteignent leurs sommets au cours de cette période (les exceptions étant le meurtre, le viol et la fraude). Il s’agit d’un phénomène à traiter dans l’urgence car les adolescents délinquants infligent actuellement un tort irréversible à leurs victimes. De plus, ils seront les adultes criminels de demain et les futurs parents.
Quels sont les multiples facteurs sociaux et personnels qui se combinent pour l’affirmer?
Assistons-nous à davantage de délinquants aujourd’hui?
Sous quelles formes les délits ont-ils lieux?
Il faut tout d’abord définir certains termes avant de décrire le phénomène de la délinquance, son évolution dans le temps et la nature de la conduite délinquante au cours de l’adolescence. Cette petite étude sert d’outil de travail essentiel à la conception d’un centre de détention et de réintégration pour mineurs, en Haïti.



Adolescence
Etymologiquement, le terme adolescent provient du verbe Adolscere, grandir. «Épiphénomène de l’adolescence fréquente mais le plus souvent transitoire» pour reprendre l’expression de Leblanc. L’adolescence est une période propice à la délinquance. Depuis toujours, les groupes sociaux marquent l’arrivée de la puberté par des rites et des symboles. Dans certains clans, ces usages ont trois buts:
Ø  aguerrir le nouveau pubère contre la douleur;
Ø  exalter en lui le courage sous diverses formes;
Ø  l’initier aux traditions, croyances et au bonheur social.
Dans nos sociétés, ces rituels n’existent plus, mais un autre type de violence s’exerce sur l’enfant à travers la pression sociale et la vie familiale. La relation entre l’adolescence et la violence peut se justifier par les caractéristiques biologiques et psychologiques de cet âge. L’homme passe par des moments critiques en se développant suivant une évolution singulière. Son équilibre interne est souvent troublé dans son fonctionnement et dans son apparence. Il est contraint aux changements pubères par des transformations biologiques, hormonales et psychologiques. La tâche n’est pas si facile à vivre sur le plan relationnel. Il crée souvent un climat de conflits qui se manifeste tout d’abord par un détachement progressif vis-à-vis de ses parents. L’opposition s’achève soit par une rupture totale, soit par un rétablissement de l’équilibre affectif, issue dépendante de l’attitude familiale présente.
 Colin  dans les adolescents devant les déviances. Il peut également souffrir de difficultés d’adaptation qui s’accentuent par le manque de tolérance à son environnement. L’adolescent devient moralement une personne fragile qui peut tomber facilement dans la débauche et la perversion. «L’adolescence serait une période toujours maintenue dans la suspicion»
 En réalité l’adolescence ne se limite pas uniquement à l’aspect individuel de la personne. Certains auteurs la conçoivent également comme un fait sociétal. Le mineur est en proie à son environnement, à ses carences familiales et à son milieu. Ses désirs ne sont pas toujours conformes à la logique sociale, le processus d’intégration est alors difficile d’accès. Il est donc nécessaire de connaître les exigences du processus d’intégration sociale et de mesurer son importance durant la période d’adolescence.

Délinquance
Le terme délinquant est issu du latin linquere ou relinquere signifiant laisser, abandonner, lâcher, rompre, se séparer. Dans son sens premier, delinquere signifie faire défaut, manquer, faire faute. «La délinquance est toujours juvénile..» Cavanna

Les dictionnaires de criminologie définissent aujourd’hui
La délinquance comme «l’ensemble des crimes et des délits considérés sur le plan social». Elle est issue de phénomènes
Ø  sociologiques, dans le sens où elle est influencée par la société environnante;
Ø  juridiques, car la justice vérifie si l’acte incriminé est contraire aux textes de loi;
Ø  psychologiques car la délinquance est généralement liée
Ø  à un parcours personnel.
Ballout_ 200 La définition de la délinquance renvoie au rapport entre crime et loi, acte et auteur, crime et société. Il existe sans doute multiples formes de délinquances tout autant variables que les institutions, les cultures et les régimes. Elle épouse les mutations des systèmes de pensées des pouvoirs politiques, publiques et moraux d’une société donnée. Il est important de pouvoir identifier les caractéristiques d’un réel délinquant des autres formes de déviances qui existent. Le délinquant est un sociopathe par essence, c’est-à-dire qu’il n’est pas atteint par une maladie mentale. C’est un sujet justement adapté à la réalité, mais pas à la société qu’il côtoie. La notion de sociopathe s’est différenciée progressivement de celle de psychopathe qui l’engendrait dans ses débuts. En effet, la fin du XIXème siècle marque un tournant décisif dans le statut social du délinquant criminel. Parallèlement la maladie devient isolable de la personne conceptuellement (Foucault_963), et le criminel commence à exister de manière indépendante. Il devint un objet d’étude au niveau des Sciences Humaines. La sociologie, la psychologie et la psychanalyse se sont intéressées au champ criminologique en vue d’une réhabilitation sociale et psychologique du délinquant.

Causes de la délinquance
On peut distinguer toutes sortes de causes comme :
v  -Sociales

1.      Les guerres donc la violence
2.      Le logement qui induit le surpeuplement dans les villes :Bidonvilles, Quartiers pauvres
3.      Le matérialisme de l’époque actuelle :Le besoin et le désir croissant d’avoir de l’argent ,de posséder.
4.      Les loisirs :beaucoup plus nombreux qu’autrefois, qu’on ne sait pas occuper, on se livre au <au farniente > a l’imitation des vedettes des faits divers au lieu de se cultiver et de pratiquer le sport
v  -Familiales
1.      Carence intellectuelle et souvent morale des familles, d’où faiblesse ou libéralisme excessif.
2.      Désunion, mésentente ou remariage, d’ou parfois mauvais traitements ou simplement indifférence.
3.      Libéraliser ou avarice des parents pour l’argent de poche.
4.      Alcoolisme, drogue

v  -Psychologiques

1.      Solitude qui entraine vide social dans les grands ensembles
2.      Désœuvrement chômage .
3.      Cinéma, presse télévision, mille exemples de <durs. de <truands> qui passent pour des héros.


 Conséquence de la délinquance
La multiplication du nombre des délinquants crée un climat d’insécurité dans le pays. Ils deviennent des <Voyou> fiches par la police pour toute la vie. Ils font de la prison ou sont enfermes dans des maisons de redressement ou de rééducation .Plus encore, ces délinquants contribuent a la propagation de nombreux fléaux sociaux comme le trafic de stupéfiant ,la prostitution, le commerce des boissons alcooliques.


Crimes et société
Selon la définition de Maurice Cusson, «la criminologie est une science qui étudie les caractéristiques et les causes du phénomène criminel.»  Elle s’est particulièrement développée durant ces dernières années grâce aux progrès accomplis dans les Sciences Humaines. Cette rapide évolution a aussitôt entraîné des changements sur le plan juridique et particulièrement sur la législation vis-à-vis de «l’adolescent meurtrier».

Les origines de la répression du crime remontent à la fondation des Empires; elles se sont d’abord manifestées à travers des vengeances privées. Au sein des sociétés antiques, l’Etat n’était pas encore constitué et son autorité n’était pas établie, le pouvoir de punir était ainsi d’ordre interne, aux mains d’un individu, d’une famille ou d’un clan. Cette vengeance n’était soumise à aucune loi, son exercice était donc sans limites et s’appliquait sans objectivité. Avec le temps, la puissance publique se développa et acquis le pouvoir d’intervenir et de discipliner sous forme de lois et de règles. Toutes les sociétés ont vu le nombre de jeunes délinquants tripler durant la deuxième guerre mondiale: la peur des bombardements, de la guerre, les arrestations et les déportations ont disloqué les familles.
 La sous-alimentation et la pauvreté ont non seulement accru le nombre de délits économiques (vols, trafics, agressions…), mais ont également porté atteinte au développement psychologique des individus. Le spectacle de la mort, de la haine, de la violence et de la misère a provoqué des graves traumatismes d’ordre affectifs et a conduit à la déchéance des valeurs humaines essentielles.
La tendance au crime est généralement prononcée entre 4 et 25 ans chez tout être humain, et les pays d’occident se retrouvent avec un nombre élevé d’individus qui se laissent volontiers tenter par les occasions de vol. Un accroissement remarquable du taux d’adolescents va donc avoir des répercussions directes sur la proportion de criminalité. Les taux d’arrestations ont augmenté au sein même des jeunes adultes et des groupes d’adolescents.
La criminalité globale ne peut uniquement s’expliquer par l’accroissance démographique du nombre de jeunes. Leur adaptation à la société devient aussi de plus en plus difficile à mesure que leur nombre augmente.
M. Cusson dans Croissance et décroissance du crime.
Parallèlement, le nombre de garçons n’ayant pas le bagage suffisant pour affronter les difficultés de la vie sociétale augmente. Ils se retrouvent alors dans des positions marginales, disponibles à tout vent pour transgresser les normes sociales et les lois. De plus, l’évolution de la famille occidentale est directement liée à cette marginalisation. Les foyers à composition monoparentale ont connu un accroissement foudroyant durant les trente dernières années. Parmi ces derniers, plusieurs sont conduits par une femme vivant seule dans des conditions fragiles. Ces situations sont inappropriées à l’éducation des jeunes à évolution difficile. Ces mutations sociales qui ont déstabilisé le groupe familial, les valeurs éducatives, influent ainsi sur le développement des adolescents. On est passé en moins d’un demi-siècle d’une éducation rigide basée sur la parole sacrée du père, à une attitude de compréhension et de «copinage» qui a escamoté l’idée de l’obligation pour laisser place à celle du plaisir. Ce rôle social dont les parents se déresponsabilisent peu à peu, les enseignants scolaires sont souvent incapables de le rattraper. Tous ces facteurs sont déterminants quant à l’intégration des jeunes au sein de la société.

Durkheim constate qu’avec le temps, le phénomène délictuel s’est banalisé et est devenu «une conséquence du fonctionnement régulier des sociétés de cette nature». Toutefois «l’état dangereux» qu’il présente rendra son étude indispensable.
 Durkheim dans Les règles de la méthode sociologique : Le développement de nos sociétés a entraîné de profondes mutations des ensembles urbains, des systèmes de communication, des conditions de travail, et ont ainsi transformé les hygiènes de vie. On assiste à une rapide expansion du phénomène d’urbanisation qui crée des problèmes d’agglutination et de chômage. On constate d’étroites relations entre la criminalité et l’urbanisation: les taux de criminalité, comme les taux de victimisation, augmentent avec la taille des villes et les taux sont particulièrement élevés dans le centre des grandes métropoles. Les milieux en périphérie des villes sont également en effet en proie à un taux de criminalité plus élevé. De nombreux exemples peuvent être cités ici.

Des conflits générationnels et culturels vont peu à peu apparaître: le comportement des individus sera conditionné par son environnement. Un «esprit matérialiste» occupera progressivement la première place dans l’échelle des rapports humains, les répartitions inégales des biens et pouvoirs entre les différentes couches sociales seront de plus en plus marqués.
Mucchielli définit «la société comme un milieu d’existence qui implique une confiance fantastique dans son être propre bien qu’une lutte pour la vie se joue au niveau des relations entre individus pour assurer leurs positions sociales
La société nous environne comme un système d’obligations collectives dont nous pouvons profiter mais que nous devons assumer aussi».
Autrement dit, exister socialement conduit d’une part à avoir des repères sociaux et se situer dans une certaine classe par rapport aux autres, et d’autre part avoir une implication au sein même de la société. L’adolescent n’existe donc pas toujours en tant qu’individu autonome. Il se valorise à travers son groupe dans lequel il prend son identité. Vouloir appartenir à la société requiert que l’acteur soit armé par la vie, d’un point de vue sociale, psychologique, familiale et biologique. 
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La justice pour mineurs a elle aussi évoluée. Les mineurs sont punis par la loi et se retrouvent dorénavant privés de liberté. Il existe des systèmes spécifiques à l’incarcération des mineurs (maison de correction, maison de rééducation...) mais nombre d’entre eux restent incarcérés avec des adultes dans des prisons. «Où sont les dangers ? Les dangers sont dans la délinquance. Les dangers sont dans les abus de pouvoir. Et ils sont dans la spirale qui les lie entre eux. Il faut s’en prendre à tout ce qui peut renforcer la délinquance. S’en prendre aussi à tout ce qui, dans la manière de la punir, risque de la renforcer»


Nous voudrions terminer en soulignant qu’il est a la fois un devoir moral et une exigence sécuritaire fondamentale pour la communauté nationale d’aider les pouvoirs publics dans la sous-région a assurer l’immense tache de la prise en charge de la question du respect des droits enfants. Il faudrait que la communauté national s’emploie aujourd’hui a désamorcer cette bombe a retardement constituée par la présence dans les rues de ces enfants qui, en grandissant ne connaissent que le vol, la drogue, la prostitution et la violence .Pour éviter qu’elle ne se retrouve plus tard face a la nécessité de mobiliser dix ou cent fois plus d’énergie ,de ressources humaines et matérielles pour mettre fin aux violences, aux crimes ethniques et guerres civiles dont ces derniers seront ces principaux acteurs.
 L’homme est ne bon la société le déprave, le corrompte *( Rousseau), la délinquance est toujours juvenile.comme l’acne. Les jeunes grattent leurs acnes a tout va. Il est légitime de se demander si la prison est réellement la solution pour traiter la délinquance. Ces jeunes désintégrés socialement ne vont-ils pas plonger toujours plus bas?

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