mardi 24 janvier 2012

Les hommes dépensent plus d’argent lorsque les femmes se font rares


Selon des chercheurs américains, les hommes sont bien plus enclins à dépenser leur argent lorsqu’ils perçoivent que les femmes sont moins nombreuses dans la population. La raison ? Ils veulent se donner plus de chance de séduire une partenaire… Ou comment l’argent est un moteur de la sélection sexuelle.
L’Homme n’est décidément pas une exception. Alors que dans le monde animal, de nombreux mâles se démènent pour tenter de séduire les femelles par tous les moyens à leur portée (combats, danses, statut social…), une étude vient de montrer l’une des manifestations de la sélection sexuelle dans l’espèce humaine.
Dès que le sexe-ratio tourne à l’avantage numérique de la gent masculine, c’est-à-dire quand il y a plus d’hommes que de partenaires sexuelles potentielles, ces messieurs deviennent moins hésitants à dilapider leurs économies.
C’est du moins ce que montrent des chercheurs de l’université du Minnesota(États-Unis) dans leur travail de recherche publié dans le numéro de Janvier 2012 de la revue Journal of Personality and Social Psychology.
Les hommes épargnent moins et empruntent plus
Pour valider leur hypothèse, les scientifiques ont eu recours à des sujets des deux sexes auxquels ils faisaient lire des articles évoquant soit une population locale plus fournie en hommes ou à l’inverse, une ville plus peuplée par les femmes. À la fin de la lecture, les chercheurs demandaient à leurs cobayes combien d’argent ils souhaitaient économiser chaque mois et combien ils seraient prêts à emprunter tout de suite.
Les chimpanzés se battent aussi pour l'accès aux femelles. Les combats entre mâles peuvent être parfois très violents, mais rarement mortels. Sauf dans le cas où un individu mâle étranger tombe sur un groupe voisin...
Les chimpanzés se battent aussi pour l'accès aux femelles. Les combats entre mâles peuvent être parfois très violents, mais rarement mortels. Sauf dans le cas où un individu mâle étranger tombe sur un groupe voisin... © JoyTek, Flickr, cc by sa 2.0
Les résultats sont très clairs. Lorsqu’on leur fait croire que les femmes sont moins nombreuses que les hommes dans la population, ceux-ci sont enclins à épargner 42 % d’argent en moins et à faire des emprunts 84 % plus importants.
Des effets du même genre sont constatés dans une expérience analogue. Cette fois, il s’agit de photos montrant trois situations différentes : plus d’hommes, plus de femmes, ou un nombre égal des deux. Après observation de ces photos, une question leur était posée : préféraient-ils disposer de 20 euros immédiatement ou de 30 euros à la fin du mois ? Ceux qui avaient vu les photos comportant moins de femmes choisissaient de prendre l’argenttout de suite, contrairement aux autres.
Des différences de 2.765 euros par mois
Les auteurs sont allés encore plus loin dans l’analyse. En récupérant des archives des populations de 120 villes des États-Unis, ils ont calculé lessexes-ratios. En parallèle, ils ont comparé les dépenses effectuées par les hommes célibataires ainsi que leur taux d’endettement.
En parfaite concordance avec leurs résultats expérimentaux, ils ont trouvé là encore une même corrélation. Par exemple, à Columbus, dans l’État de Géorgie, on trouve en moyenne 1,18 homme célibataire pour une femme. À Macon, à 150 kilomètres de là, ce même rapport était de 0,78. Les hommes de Columbus dépensaient en moyenne 3.500 dollars (soit un peu plus de 2.765 euros) de plus chaque mois que leurs compatriotes de Macon…
Et les femmes ? Chez elles, les sexes-ratios ne jouent pas sur leurs dépenses... En revanche, ils affectent leurs exigences vis-à-vis des mâles. Lorsqu’elles sont minoritaires, elles s’attendent à recevoir de plus beaux cadeaux de leurs courtisans. Tout concorde parfaitement.
Charles Darwin, le père de la théorie de la sélection naturelle est également le premier à évoquer la sélection sexuelle dans La filiation de l'Homme publié en 1871. Comme les êtres humains choisissaient leurs partenaires, il en a déduit que les animaux ne s'appariaient pas non plus par hasard.
Charles Darwin, le père de la théorie de la sélection naturelle, est également le premier à évoquer la sélection sexuelle dans La filiation de l'Homme publié en 1871. Comme les êtres humains choisissaient leurs partenaires, il en a déduit que les animaux ne s'appariaient pas non plus par hasard. © J. Cameron, DP
La sexe-ratio, un facteur de la sélection sexuelle
« Les théories économiques nous disent que l’Homme prend ses décisions en réfléchissant attentivement à ses choix, justifiant ainsi l’idée que nous différons des animaux sur ce point, commente Vladas Griskevicius, l’un des auteurs de l’étude. Il s’avère que nous partageons beaucoup plus que ce qu’on ne pense avec les autres animaux. Certains de nos comportements sont inconscients et de l’ordre du réflexe. »
Il n’y aurait finalement rien d’étonnant à établir ce genre de constat. Nos cousins chimpanzés tentent de se servir de leur statut social, acquis par la force ou la ruse, pour s’attirer les faveurs des femelles. Nous avons inventé un moyen supplémentaire pour montrer notre puissance : l’argent, que leshommes utilisent dans le même but.
Cependant, il faut se prémunir de conclusions trop hâtives. Les hommes ne deviennent pas impulsifs au point de s’endetter complètement, pas plus que les femmes ne sont vénales. Des paramètres culturels peuvent aussi entrer en ligne de compte. N’inculque-t-on pas l’exemple de l’homme galant au service de ces demoiselles ?

La pilule contraceptive combinée atténue la douleur due aux règles


Les femmes qui prennent la pilule contraceptive combinée auraient des règles moins douloureuses. C’est la conclusion d’une étude menée sur trente ans en Suède. Si l’on s’en doutait, il manquait une preuve scientifique tangible pour étayer cette thèse. C’est chose faite.
Certains gynécologues l’avoueraient presque : ils ne prescrivent pas seulement la pilule combinée pour ses propriétés contraceptives. Depuis quarante ans maintenant, quelques-uns en fournissent aux patientes se plaignant de règles particulièrement douloureuses (en toute illégalité), appelées dysménorrhées, car ils ont constaté un effet bénéfique sur le ressenti des douleurs. Un avantage de cette pilule conciliant œstrogène etprogestérone par rapport à la pilule progestative.
Une étude de 2009 qui passait en revue les travaux les plus sérieux remettait en cause cette idée, concluant qu’il n’y avait à ce jour aucun élément scientifique raisonnable permettant d’affirmer que la pilule combinéeatténuait la dysménorrhée.
Cette lacune semble désormais comblée grâce aux recherches effectuées par des scientifiques de l’université de Göteborg (Suède) portant sur trois cohortes de femmes dont ils ont étudié les maux lorsqu’elles avaient 19 et 24 ans. Les résultats sont publiés dans Human Reproduction.
Une évaluation de la douleur liée aux règles sur trois générations
Des femmes nées en 1962 (656 personnes), 1972 (780) et 1982 (666) ont été interrogées à 19 ans sur plusieurs paramètres de leur intimité, notamment leur taille, poids, les douleurs menstruelles, leur utilisation de contraceptifs ou leurs éventuelles grossesses. Les mêmes questions étaient de nouveau posées cinq années plus tard à ces mêmes femmes pour constater l’évolution des symptômes.
Pour mesurer l’intensité de la douleur, les chercheurs ont utilisé deux méthodes.
  • La première, appelée VMS (verbal muldimensional scoring system), comporte quatre échelles de douleurs : absente, légère, modérée et sévère. En plus de ces réponses subjectives, l’activité quotidienne et la prise d’antidouleurs étaient également prises en compte.
  • La seconde consiste à placer sur une échelle graduée en centimètres allant de 0 à 10 l’intensité de la douleur.
Les règles douloureuses seraient la cause d'un absentéisme scolaire et professionnel. Aux États-Unis, 600 millions d'heures ne seraient pas ouvrées à cause de ces douleurs, pour une perte nette de 2 milliards de dollars (1,5 millard d'euros).
Les règles douloureuses seraient la cause d'un absentéisme scolaire et professionnel. Aux États-Unis, 600 millions d'heures ne seraient pas ouvrées à cause de ces douleurs, pour une perte nette de 2 milliards de dollars (1,5 milliard d'euros). © xtof, Flickr, cc by nc sa 2.0
La pilule combinée, contraceptif et antidouleur
Lors du bilan, les auteurs se sont aperçus que les femmes qui prenaient la pilule combinée se plaignaient moins de dysménorrhées. En moyenne, avec la première méthode, la douleur était abaissée de 0,3 unité sur l’échelle VMS tandis qu’elle reculait de 9 mm avec la deuxième.
En parallèle, ils ont constaté que l’intensité de la douleur diminuait aussi avec l’âge de 0,1 unité VMS, et de 5 mm en cinq ans, indépendamment de la prise de la pilule. L’accouchement semble aussi être un des facteurs permettant aux femmes de mieux supporter leurs menstruations mais le trop faible échantillon de mères ne permet pas de l’affirmer avec certitude.
Des dysménorrhées plus sévères pour la génération 1982
Autre résultat, qui peut paraître surprenant : les femmes nées en 1982 se plaignent en moyenne de douleurs plus fortes que celles nées en 1972 ou 1962. « Nous ne sommes pas sûrs d’en comprendre la raison, commente Ingela Lindh, première auteur de l’étude. Cela peut être dû à un changement dans la forme de contraception orale utilisée, par exemple des différences de concentrations en oestrogènes ou de type de progestérone. Ou peut-être une appréciation différente de la douleur chez les femmes les plus jeunes, qui pourrait expliquer qu’elles soient plus sensibles à la douleur ou plus habituées à se plaindre des désagréments que leurs homologues des générations précédentes. »
Les chercheurs souhaitent maintenant que cet aspect soit évoqué par les gynécologues-obstétriciens lors du conseil d’une contraception. Cependant, la législation interdit aux spécialistes de prescrire la pilule uniquement dans le but de calmer les dysménorrhées. Il s’agirait seulement d’insister sur uneffet secondaire bénéfique, dans certains cas non-négligeable.

Rester assis au bureau met à mal la santé


Le travail, c'est la santé... seulement si l'on ne reste pas assis toute la journée ! Une nouvelle étude montre que les employés restent en moyenne sur leur chaise plus de 5 heures 30 par jour. Une situation qui n'est pas sans conséquences pour la santé.
D'après une étude présentée la semaine dernière lors de l'Annual Occupational Conference de la British Psychological Society à Chester, en Angleterre, plus on reste assis, plus on risque d'augmenter l'indice de masse corporelle et d'affecter la santé psychologique.
Dans le cadre de ce travail mené sur dix-huit mois entre 2009 et 2011, les chercheurs ont interrogé plus de 1.000 employés, dont près de 70 % ne suivaient pas les recommandations d'activités physiques quotidiennes. L'étude montre également que plus on reste assis au bureau, plus on risque de continuer de rester vissé sur sa chaise pendant le temps libre, et plus l'on s'expose à des problèmes de santé et au stress.

D'après la British Psychological Society, les personnes interrogées passent en moyenne 5 heures 41 minutes par jour assises au bureau, pour 7 heures de sommeil par nuit, ce qui fait trop de temps par jour passé en position de repos, selon les chercheurs.
Il faut savoir se lever de sa chaise pour préserver sa santé physique et mentale. Cette étude a montré qu'en moyenne, les employés passaient plus de 12 heures par jour en position de repos entre le travail et la nuit de sommeil. Il faut ajouter à cela le temps de repas et les moments passés devant la télévision...
Il faut savoir se lever de sa chaise pour préserver sa santé physique et mentale. Cette étude a montré qu'en moyenne, les employés passaient plus de 12 heures par jour en position de repos entre le travail et la nuit de sommeil. Il faut ajouter à cela le temps de repas et les moments passés devant la télévision... © Tolexine, Flick, cc by nc nd 2.0
Objectif : rester assis le moins longtemps possible au bureau
Myanna Duncan, de Loughborough University (Royaume-Uni), qui a mené les travaux, pense que cela s'explique par le fait que les employés « oublient simplement » de se lever.

« Les gens n'ont pas besoin d'un psychologue pour leur dire de se lever et de marcher un peu, explique-t-elle dans un communiqué de presseMais si cela peut aider, je leur dirais de se coller un post-it sur leur ordinateur pour le leur rappeler. Levez-vous pour parler à vos collègues en personne, c'est bien plus sociable et meilleur pour vous que de leur envoyer un e-mail. »

Cette nouvelle étude s'ajoute à la littérature scientifique abondante sur le sujet qui montre que rester trop longtemps en position assise peut entraîner une foule de problèmes de santé dont l'obésité et le diabète. Ces problèmes sont amplifiés si l'on passe trop de temps devant la télé ou dans les transports pendant son temps libre. L'une des études sur le sujet montre par exemple que les personnes qui passent 2 heures par jour devant le poste voient leurs risques de maladies cardiaques doubler.

Le sexe n'est pas forcément déconseillé aux cardiaques


Des cardiologues américains viennent d'établir les risques et les bénéfices d'une activité sexuelle pour le cœur. Principales cibles de ces recommandations : les malades cardiaques.
« Le risque absolu d’être victime d’un accident cardiovasculaire pendant un rapport sexuel est minime », rassurent les cardiologues de l’American Heart Association (AHA) dans un rapport publié dans la revue Circulation. C’est vrai aussi, semble-t-il, pour les malades souffrant d’affections cardiovasculaires. Pourtant, ces derniers sont souvent frileux à l’idée d’entretenir des relations intimes.
« Si votre maladie cardiovasculaire est bien stabilisée, il est plus que probable que vous puissiez, sans risque, avoir des rapports sexuels », notent les cardiologues américains dans leurs dernières recommandations. Comme « certains patients auraient tendance à reporter leurs relations intimes sans raison médicale valable », les conseils de ces experts devraient rassurer :
  • il suffirait pour les patients atteints d’une maladie cardiovasculaire, de « faire évaluer leur état de santé par un cardiologue avant de reprendre une activité sexuelle » ;
  • pour « réduire le risque de complications cardiovasculaires, une réhabilitation cardiaque et physique est efficace ».
Rappelons que comme toute activité physique, un rapport sexuel augmente la fréquence cardiaque et la pression sanguine. En moyenne, le cœur passe à 130 pulsations par minute (environ deux fois plus qu'au repos), pour unetension artérielle de 170 mm Hg (120 au repos).
Faire l'amour avec son ou sa partenaire sexuelle habituelle consomme environ autant de calories que de monter un escalier de deux étages. Avec son amant ou sa maîtresse (ou dans toute autre situation stressante), la dépense calorique se rapproche plutôt d'un effort équivalent à trois étages.
Faire l'amour avec son partenaire sexuel habituel consomme environ autant de calories que de monter un escalier de deux étages. Avec son amant ou sa maîtresse (ou dans toute autre situation stressante), la dépense calorique se rapproche plutôt d'un effort équivalent à une montée de trois étages. © Jessikaori, Flickr, cc by nc sa 2.0
Sexe et maladie cardiaque : quelques précautions à prendre
Pour faire l’amour sans mettre leur cœur en danger, « les femmes doivent choisir avec l’aide de leur médecin, la méthode contraceptive la plus adaptée», ajoutent les responsables de la AHA. Rappelons à ce propos, que chez une femme sous pilule contraceptive et qui fume un paquet de cigarettes depuis quinze ans, le risque de décès par maladie coronarienne est multiplié par 5 en comparaison d’une non-fumeuse. Enfin naturellement, la consultation d’un cardiologue est également essentielle pour une femme aux antécédents cardiaques connus, en cas de désir de grossesse.
Les hommes aussi doivent prendre quelques précautions spécifiques. Notamment en matière de médicaments contre la dysfonction érectile, pour l’utilisation desquels un contrôle médical est indispensable. Ils sont en général sans danger pour les patients dont la maladie cardiovasculaire est bien contrôlée. Exception toutefois : ces médicaments ne peuvent être utilisés par les hommes suivant un traitement à base de dérivés nitrés, prescrits notamment en cas de maladie coronaire.

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