Une fois de plus, le lien entre la santé buccodentaire et les risques cardiovasculaires a été démontré. Il ne reste plus aux scientifiques qu'à comprendre comment des bactéries des gencives peuvent se retrouver sur les échantillons d’anévrismes…
Les inflammations du parodonte, les tissus qui soutiennent nos dents sont très mauvaises pour la santé de notre cœur et de nos vaisseaux ! Cette réalité bien connue se voit une nouvelle fois confirmée. Dans un article paru dans la revue Plos One, une équipe française a en effet établi un « lien fort » entre parodontite et développement d’anévrismes de l’aorte abdominale (AAA)…
Un anévrisme est caractérisé par la dilatation localisée d’une artère ou par la perte de parallélisme des parois artérielles. Il se manifeste par la formation d’un thrombus (un caillot sanguin) qui, faute de traitement, va dégrader la paroi et mener irrémédiablement à sa rupture. C’est alors que survient la rupture d’anévrisme. Chez l’Homme, les trois localisations de l’anévrisme sont l’aorte abdominale, l’aorte thoracique et les artères cérébrales.
Des bactéries des gencives dans les échantillons aortiques
« Les anévrismes de l’aorte abdominale représentent une manifestation clinique d’athérothrombose au niveau de l’aorte », explique Olivier Meilhac (Inserm) qui a coordonné ce travail. Et ils ne sont pas si rares… Les ruptures d’anévrismes seraient même en cause dans « 1 % à 2 % des décès frappant les hommes de plus de 65 ans ».
Les chercheurs de l’Inserm, en collaboration avec des chirurgiens de Paris et de Rennes, ont démontré la présence dans des échantillons aortiques d’anévrismes humains de bactéries responsables de maladies de la gencive, comme Porphyromonas gingivalis. Ils planchent désormais sur les causes sous-jacentes du phénomène. Avant, pourquoi pas, d’être en mesure de « ralentir voire de stopper la progression des anévrismes de l’aorte abdominale en traitant la maladie parodontale, ou par le recours à des antibiothérapies adaptées ».