On sait déjà que les phéromones présentes dans la sueur masculine jouent un rôle dans l’attraction sexuelle. Une étude montre qu’elles amélioreraient également la collaboration et l’entraide entre deux hommes. Cette fonction aurait conféré un avantage à l'espèce humaine lors de l’évolution.
Notre peau est tapissée de millions de petites glandes qui sécrètent de la sueur, dont le rôle est bien connu dans le maintien de la température corporelle. Prélevant de la chaleur à la peau, la sudation aide le corps à se refroidir en cas de grosses températures ou pendant un exercice physique.
Toutefois, le rôle de la sueur ne se limite pas au refroidissement corporel. Les glandes apocrines, situées sous les bras et à proximité des organes génitaux, produisent une sueur laiteuse qui contient différentes molécules telles que des phéromones et une substance huileuse appelée sébum, un hydratant naturel de la peau.
Les chiens transpirent moins que l'Homme. Ils évaporent de l'eau par leur langue afin de faire baisser leur température interne. © N'Grid, Flickr, cc by nc sa 2.0
Certains scientifiques pensent que la transpiration apocrine joue un rôle dans l’attraction sexuelle. Laphéromone androstadiénone, sécrétée dans la sueur masculine, aurait par exemple une influence sur le choix du partenaire sexuel. Mais ce n’est pas tout… Une équipe finlandaise de l’université de Turku a montré que l’androstadiénone favorisait également la coopération entre deux hommes ! Cette étude insolite a été publiée dans la revue Plos One.
Une phéromone améliore la collaboration masculine
Les chercheurs ont mené une expérience sur 40 volontaires masculins âgés d’environ 26 ans. Séparés en groupes de deux, ils ont dû se soumettre au jeu de l’ultimatum. Une première personne se voit attribuer une certaine somme d'argent, et doit décider quelle somme elle conserve, et quelle part elle donne à un tiers. Ce dernier doit alors décider s’il accepte ou refuse l'offre. En cas de refus, aucun des deux joueurs ne reçoit d'argent.
Avant de réaliser ce test, les scientifiques ont fait renifler un mélange d’androstadiénone et delevure à la moitié des candidats, et une mixture de placébo et levure aux autres. Leurs résultats montrent que les hommes ayant senti la phéromone sont un peu plus généreux et prêts à accepter des sommes légèrement moins élevées que les individus du groupe placébo. L’effet n’est cependant pas extraordinaire, car les sommes varient en moyenne de 50 centimes.
Cette étude est la première à mettre en évidence le rôle de l'androstadiénone sur le comportementde la gent masculine. Selon les auteurs, ce phénomène aurait pu conférer un avantage de survie lors de l’évolution de l’espèce humaine. Cependant, les conclusions sont à prendre avec des pincettes. En effet, les taux de phéromones utilisés dans cette expérience sont beaucoup plus élevés que ceux retrouvés dans la sueur masculine.
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