Durant leur pic de fertilité, les femmes préféreraient les odeurs de sueur des hommes avec les plus hauts niveaux de testostérone. En revanche, pendant le reste du cycle menstruel, elles ne manifestent aucune préférence. Faut-il que les hommes changent de parfum ?
On a souvent tendance à considérer que l’attirance pour une personne dépend de ses qualités physiques et morales. Pourtant, certaines études prétendent que la séduction passe aussi par le nez, et que les femmes préfèrent l’odeur corporelle des hommes produisant de hauts niveaux de testostérone…
Le contexte : les changements selon la période du cycle
Ce n’est un secret pour personne : l’humeur des femmes change au cours de leur cycle menstruel. Mais leurs goûts aussi. En janvier 2012, une étude montrait par exemple qu’au moment de l’ovulation, la gent féminine aime dévaliser les magasins de vêtements, tandis que le reste du temps, elle préfère se venger sur la nourriture. Un peu caricatural, certes, mais de grandes tendances ont été observées.
Bien d’autres se sont intéressées à leurs goûts en matière de partenaire sexuel. Certaines de ces études arrivent à la conclusion qu’au pic de la fertilité, les femmes manifestent plus d’intérêt pour les hommes aux traits les plus masculins : une voix grave, des épaules larges, un visage fin et saillant, etc. Derrière tout cela, la testostérone, l’hormone mâle, serait un indice guidant les femmes vers un mâle fort qui pourrait leur donner une descendance solide.
Récemment aussi, une autre étude a mis en avant l’intérêt que ces dames auraient pour les hommes avec de hauts niveaux de cortisol, l’hormone du stress. Elle préfigurerait d’un système immunitaire efficace, selon les conclusions de ce travail. Mais cela a intrigué des chercheurs de l’université du Nouveau-Mexique, à Albuquerque. Randy Thornhill et ses collègues ont voulu vérifier la pertinence de ces résultats, et ont abouti à des conclusions contradictoires publiées dans la revue Evolution and Human Behavior.
La séduction peut aussi passer par l'odeur : la sueur des hommes avec de forts niveaux de testostérone peut être jugée désirable par les femmes. La reproduction est une question tellement importante que tous les sens se doivent d'être sollicités pour ne pas manquer l'occasion de choisir le bon partenaire. © Phartisan, StockFreeImages.com
L’étude : la testostérone rend l’odeur de sueur sexy
Quelque 46 mâles ont pris part à cette expérience. Leur tâche : porter un même T-shirt deux nuits consécutives. Ils avaient aussi quelques restrictions : ils ne pouvaient pas utiliser de savon odorant ni de détergent, ne devaient ni boire de l’alcool ni fumer, et avaient interdiction de manger des aliments odorants tels que du fromage ou des oignons durant ce laps de temps. Des prélèvements salivaires étaient effectués afin de déterminer les niveaux de testostérone et de cortisol.
Ensuite, des femmes prenaient le relais. Elles devaient sentir ces T-shirts et les noter sur une échelle de 1 à 10 en fonction de leur odeur selon leur caractère plaisant, sexy et leur intensité. Il leur était aussi demandé de remplir un formulaire dans lequel elles devaient notamment préciser dans quelle période de leur cycle menstruel elles se trouvaient au moment du test et leur utilisation éventuelle d’un contraceptif hormonal.
L’analyse des données révèle qu’au pic de leur fertilité, les femmes trouvent les odeurs des T-shirts portés par les hommes avec les plus forts taux de testostérone plus sexy et plus agréables. En revanche, rien de particulier ne ressort avec le cortisol. Et en dehors de la période d’ovulation, aucune préférence, même pour la testostérone, n’a été constatée.
L’œil extérieur : le paradoxe du cortisol
Ainsi, cette recherche aboutit à des résultats en contradiction avec l’étude précédente. À qui la faute ? Les torts sont peut-être partagés. Dans celle décrite ici, le panel d’hommes est un peu plus large : ils étaient 46 contre seulement 19 dans l’autre. La signification statistique est donc un peu plus grande du côté de l’université d’Albuquerque. En revanche, les taux de testostérone mesurés sont aussi moins précis, puisque les chercheurs n’ont fait qu’un seul prélèvement contre trois dans l’étude précédente. Or, les concentrations hormonales peuvent varier dans la journée, et cette triple mesure permet d’obtenir une moyenne plus précise.
Quoi qu’il en soit, ce domaine de recherche est assez controversé, la majorité des études sur la question montrant que la période du cycle menstruel n’affecte nullement les préférences des femmes en matière de partenaires sexuels.
Pourtant, Randy Thornhill et ses collègues comptent poursuivre leurs investigations afin de déterminer quelles molécules présentes dans la sueur suscitent cet intérêt chez les femmes. Sont-elles directement liées à la production de testostérone ? Des précurseurs ? Des produits de sonmétabolisme ? Mystère…
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