Le préservatif vous fait débander ? Rendez-le ludique !

.

La Fondation Gates souhaite financer la révolution du préservatif. Son objectif : des capotes qui préservent les sensations (voire les augmentent) pour lutter contre les grossesses non désirées et le sida. Mais, en attendant cette nouvelle génération, que faire pour rendre le préservatif désirable ? Réponse avec le docteur Ronald Virag, auteur d’"Érection, mode d’emploi".



Le 4 avril 2013, Pierre Bergé, le président de Sidaction, a demandé la mise en place de la gratuité des préservatifs dans tous les collèges et lycées (SIPA).Comment faire en sorte que le préservatif procure de l'envie plutôt que d'être un "tue-l'amour" ? (SIPA)

Le préservatif reste, pour l’homme, le moyen le plus sûr et le moins onéreux de se protéger des MST et d’éviter d’enfanter quand on ne le souhaite pas. Le choix de proposer de financer la recherche pour l’améliorer, voire le revaloriser, est loin d’être anecdotique : il y a une défiance certaine vis-à-vis de la capote, vécue comme une gêne, un obstacle à une sexualité harmonieuse. La preuve, on s’en débarrasse dès qu’on peut – ou on l’oublie dangereusement.

Le principal reproche que les hommes font au préservatif masculin, c’est la perte de l’érection au moment où il faut en vêtir son pénis. Que se passe-t-il alors ? C’est une question de réaction chimique. Rappelons-nous que, pour qu’un homme bande, il faut que soit annulé le message chimique qui maintient la verge au repos en permanence. Ce message est sous la dépendance du système nerveux sympathique, dont le médiateur est une amine, sœur jumelle de l’adrénaline.

La capote, un "tue-l’érection" ?

Au comble de l’excitation et du désir, notre homme secrète une quantité importante d’adrénaline qui peut contrecarrer l’érection, laquelle se nourrit heureusement d’autres réactifs la favorisant et l’entretenant. La pose du préservatif, élément perturbateur, produit alors un surcroît de ces catécholamines nocives pour la bandaison. Souvent, juste au moment où on est au cœur de l’action, une augmentation d’adrénaline, et patatras : l’homme perd son érection.

Si cela se reproduit, il vivra la capote comme un "tue-l’érection", s’en méfiera voire refusera d’en porter. Ceci est d’autant plus fréquent chez les personnes plus âgées qui, après une séparation, un veuvage, se remettent sur le marché et doivent réapprendre à avoir une activité sexuelle avec un préservatif.

Deuxième élément : le préservatif revient à mettre une sorte de barrière entre la personne que l’on désire beaucoup et soi-même, quelque chose qui empêche la fusion complète entre les corps dénudés. Barrière autant psychologique que physique. Le préservatif est alors pour eux synonyme de diminution de la sensibilité et du plaisir sexuel.

Support d'un phallus à jamais performant

Il est loin pourtant de n’avoir que des effets négatifs ou purement préventifs : il peut être un adjuvant dans la lutte contre l’éjaculation prématurée, emmagasinant un onguent diminuant l’hypersensibilité du gland, réputée être le pourvoyeur de nombreuses fêtes inachevées.

Pas étonnant alors que l’on pense à améliorer les préservatifs, en utilisant ce que les technologies modernes apportent en matière de textile, de biochimie, voire de micro-informatique. Le préservatif pourrait devenir le support d’un phallus à jamais performant.

Hosannah inscrit dans le culte de la performance qui a cours dans nos sociétés occidentales. On veut la fermière et l’argent du beurre : protection et plaisir optimum sans aucune contrainte. On est loin des étuis contraceptifs utilisés par les Égyptiens et qui remonteraient à  6000 ans avant J.-C. Et du "gant de Vénus", comme l’appelait Shakespeare.

Savoir rire pendant le sexe

En attendant les améliorations des préservatifs, il est toujours possible de modifier son rapport aux capotes. En l’intégrant dans le jeu érotique, on retire au préservatif son aspect anxiogène, et le pic d’adrénaline qui va avec. Un peu comme la prostituée au grand cœur incarnée par Julia Roberts le fait dans "Pretty Woman" quand elle sort de son sac un lot de préservatifs de toutes les couleurs et demande lequel Richard Gere préfère !

Le sexe, ce n’est pas les travaux forcés, il faut aussi savoir en rire. Avoir un maximum de protection, c’est important, mais il ne faut pas pour autant percevoir le préservatif uniquement comme le symbole du côté dangereux du sexe – et ce d’autant qu’il préserve avant tout de grossesses non désirées et de MST, dont le sida. L'objectif : faire en sorte qu’il soit à la fois présent pour un maximum de protection et invisible.

En faire non seulement un objet ludique coloré, avec du goût, créateur de sensations nouvelles ; et, pourquoi pas, avec l’argent de Melinda et Bill Gates, le porte-avion de nouvelles thérapeutiques !

0 commentaires:

Web designer CJRoumain

Contacts: www.facebook.com/cjroumain
www.twitter.com/cjroumain
www.youtube.com/CJRoumain
cjroumain@facebook.com

Ecoutez

Speech by ReadSpeaker

Mes Articles

Widget par cjroumain.blogspot.com
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger... www.cjroumain.blogspot.com

Translate

Followers