Pères et mères sont aussi bons pour reconnaître les pleurs de leur bébé

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On a longtemps pensé que, grâce à ce qu’on appelle l’instinct maternel, les mères pouvaient plus facilement que les pères reconnaître leur bébé à ses pleurs, même parmi d’autres. Une étude remet en cause cette idée reçue et montre que les papas, s’ils passent du temps avec leur enfant, sont tout aussi performants.
L’Homme aussi efficace que le manchot ? Probablement pas. L’oiseau des terres les plus australes retrouve son petit perdu au milieu de milliers de ses congénères, grâce à ses seuls cris. Dans un tel brouhaha, l’espèce humaine aurait sûrement du mal à distinguer les pleurs de son bébé. Mais une étude parue dans Nature Communications vient de montrer que des parents savent distinguer leur enfant de quatre autres grâce à ses sanglots. De plus, ce travail remet en cause une vieille idée reçue, qui consiste à croire que les mères sont meilleures que les pères à ce genre de tâche : les résultats sont en fait identiques si les adultes passent du temps auprès de leur bébé.
Chez les mammifères, sauf exceptions, ce sont les femelles qui s’occupent de leurs petits. Ainsi, il existe une différence de pression de sélection naturelle entre les sexes au niveau des aptitudes à reconnaître son petit au milieu des autres. C’est une partie de ce qu’on appelle l’instinct maternel. Chez l’Homme, en revanche, il existe peu de preuves de ce concept. Pourtant des études antérieures révélaient que les mères étaient, malgré tout, meilleures que les pères pour les exercices de ce type.
Une notion qui vient d’être balayée par ces chercheurs de l’université Jean Monnet (Saint-Étienne). Pour eux, le seul paramètre qui compte, ce n’est pas le sexe du parent, mais le temps passé auprès du bébé.
Plus de 4 heures par jour avec bébé pour distinguer ses pleurs
Pour cette étude, 29 couples et leur nourrisson, âgé de 58 à 153 jours, ont pris part à l’expérience. Quinze d’entre eux habitaient la région stéphanoise, les quatorze autres vivaient en République démocratique du Congo. Ainsi, les auteurs effaçaient les différences liées à la culture. L’étude consistait à faire écouter à deux reprises trois enregistrements audio aux parents. Dans chacun d’eux, on pouvait entendre cinq bébés pleurer : deux garçons, deux filles et l’enfant du couple.
Les papas qui s'occupent beaucoup de leur bébé finissent par bien connaître la fréquence de ses pleurs, et peuvent alors distinguer les cris de leur enfant aussi bien que les mères.
Les papas qui s'occupent beaucoup de leur bébé finissent par bien connaître la fréquence de ses pleurs, et peuvent alors distinguer les cris de leur enfant aussi bien que les mères. © VeZoul, Flickr, cc by nd 2.0
À première vue, les parents semblaient dans la difficulté. Pourtant, les taux de réussite sont très élevés. En moyenne, 90 % des parents ont reconnu leur enfant. Mais on note tout de même quelques variations.
Par exemple, lorsque les parents passent tous deux plus de 4 heures par jour avec bébé, les mères identifient leur progéniture dans 98 % des cas, un tout petit peu plus que les pères, qui ont trouvé la bonne réponse dans 90 % des enregistrements. En revanche, il a été constaté que la moitié des papasrestait moins de 4 heures quotidiennement auprès de leur enfant. Chez eux, l’efficacité chute à 75 %. Enfin, comme il est fréquent en Afrique, certains parents laissent leur bébé se mêler aux autres la journée : ceux-ci retrouvent leur enfant d’après ses pleurs dans 82 % des cas.
L’Homme, cet étrange mammifère
L’analyse des sons révèle en réalité que chacun des enfants a une signature vocale qui lui est propre. Évidemment, l’intensité des cris varie en fonction de l’urgence des besoins du nourrisson, mais chaque bébé pleure à une certaine fréquence, bien distincte. À force de l’entendre, les parents finissent par la reconnaître.
Les auteurs concluent donc de leur travail que l’éducation des petits d’Hommes passe par les deux parents d'abord, mais aussi à travers toute la famille et les proches, et ne se limite pas, comme chez la souris ou la vache, à la seule mère. Le père aussi joue un rôle important, et dispose de ce fait des mêmes mécanismes biologiques le rendant capable de distinguer son fils ou sa fille à ses pleurs, parmi d’autres enfants.

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