lundi 5 novembre 2012

Les hommes sportifs produisent un sperme de meilleure qualité


Une activité physique modérée entraînerait une variation des taux d’hormones sexuelles chez les hommes, créant un environnement plus favorable à la production de spermatozoïdes de meilleure qualité. On connaissait l’intérêt du sport dans la lutte contre l’obésitéet certaines maladies, le voilà également utile contre l’infertilitémasculine.
La stérilité masculine est un problème à prendre au sérieux. Aux États-Unis, les services de santé estiment qu’un homme sur trois connaît des troubles plus ou moins importants de fertilité. De fait, la qualité du sperme s’est très nettement dégradée ces cinquante dernières années, probablement du fait de l’environnement. Tabac, alcoolWi-Fi, téléphones portables et de nombreux produits chimiques sont suspectés.
Heureusement, l’inverse existe aussi : une bonne hygiène de vie contribuerait à favoriser la bonne production de spermatozoïdes. Des scientifiques espagnols de l’Universidad de Córdoba viennent d’établir un lien entre la pratique modérée de l’activité physique et une qualité accrue dusperme chez l’homme. Le sport modifierait les taux d’hormones sexuelles et plongerait le corps dans des conditions plus favorables pour produire la semence masculine.
Un peu de sport pour des spermatozoïdes mieux entraînés
Cette étude, publiée dans l’European Journal of Applied Physiologyportesur seulement 31 jeunes volontaires de 19 ans en moyenne, ce qui constitue malheureusement sa faiblesse. Seize d’entre eux étaient sportifs quand les 15 autres optaient pour un mode de vie bien plus sédentaire. Après 3 à 6 jours d’abstinence, un échantillon du sperme de ces individus était collecté de manière à déterminer le volume de l’éjaculat, le nombre despermatozoïdes, leur morphologie ainsi que leur mobilité.
Une pratique modérée du sport est bénéfique pour les spermatozoïdes. Il ne faut donc pas se priver de chausser ses baskets !
Une pratique modérée du sport est bénéfique pour les spermatozoïdes. Il ne faut donc pas se priver de chausser ses baskets ! © Byrowmoore,StockFreeImages.com
En parallèle, les taux de différentes hormones (LH, FSHtestostérone,cortisol et le ratio testostérone/cortisol) étaient établis. Ces trois premières apportent des informations sur l’environnement hormonal optimal pour une production maximale de spermatozoïdes, tandis que les autres données renseignent sur l’état métabolique du corps, la testostérone étant un bon indicateur de l’anabolisme (synthèse de métabolites) tandis que le cortisol révèle plutôt le catabolisme (dégradation des métabolites).
Quels résultats ? Les sportifs présentaient une plus grande proportion degamètes normaux, qui se montraient globalement plus véloces. Pour les auteurs, l’explication réside dans l’environnement hormonal dans lequel évolue l’organisme. L’activité physique modérée augmente les taux de LH, de FSH, de testostérone et le ratio testostérone/cortisol, proposant un milieu plus favorable pour la production du sperme.
Trop de sport tue le sperme
Le sport démontre donc une fois de plus ses bénéfices et il est tout à fait indiqué dans les cas très légers d’infertilité masculine. En revanche, avec quelle intensité le pratiquer ? Ces mêmes auteurs, dirigés par Ricardo Vaamonde-Lemos, avaient montré dans un travail précédent que les triathlètes et les joueurs de water polo de haut niveau ne présentaient pas des profils séminaux et hormonaux aussi bons que ceux qui pratiquaient uneactivité physique de façon bien plus modérée. L’excès de sport s'avère donc nocif.
Quoi qu’il en soit, il semble un peu prématuré de conclure définitivement sur ce sujet. De nouvelles études, disposant d’un panel de volontaires plus imposant et plus représentatif, fourniraient des éléments plus fiables et généralisables. En attendant de connaître le fin mot de l’histoire, pourquoi ne pas aller faire un bon footing ?

Comment la vie est-elle apparue sur Terre ?


Depuis Darwin et sa théorie de l’évolution, on sait que la vie s’est transformée au cours du temps et que de fait elle n’a pas toujours été semblable à ce qu’elle est. Mais où et de quoi sont nés les premiers êtres vivants ? La question passionne les scientifiques qui se lancent dans différentes théories, dont certaines feraient venir les premiers colonisateurs, ou du moins les éléments indispensables à leur apparition, depuis l’espace...
À part des passionnés de généalogie, la plupart d'entre nous sont incapables de donner les dates de naissance des arrière-grands-parents de nos grands-parents. Pourtant, les scientifiques se sont lancé un défi encore bien plus grand : définir les origines de la vie sur Terre.
Il ne s’agit pas de remonter un siècle et demi en arrière, mais entre 3,5 et 3,8 milliards d’années, voire avant, en partant de l'hypothèse qu'elle aurait résisté à un grand bombardement d'astéroïdes. À cette époque, évidemment, aucun registre d’état civil ni quelconque trace écrite ne mentionne une date. Les éléments de réponse sont fournis par des traces disséminées qu’il faut savoir analyser. Par exemple, les stromatolites existent depuis au moins 3,5 milliards d’années. Or ces roches calcaires proviennent de l’activité biologique de communautés bactériennes, une origine aujourd'hui certaine pour, au moins, les stromatolites formées il y a 2,7 milliards d'années.

François Raulin, professeur de chimie à l'université Paris Est - Créteil donne son explication des origines de la vie. © S-F-Exobiologie, Dailymotion
Mais qu’y avait-il avant ? Ces bactéries sont-elles apparues spontanément sur Terre ou bien sont-elles nées de l’association de divers éléments organiques ? Dans ce cas, d’où viendraient les briques du vivant : des conditions de vie sur Terre ou de l’espace, comme le pensent certains ? Le débat reste ouvert et chaque théorie dispose de ses arguments.
Une origine de la vie terrestre ou extraterrestre ?
L’hypothèse classique considère que tous les éléments nécessaires se trouvaient directement sur notre planète. À l’époque, elle ne ressemblait pas vraiment à ce que l’on connaît aujourd’hui : des températures à la composition de l’atmosphère en passant par sa pression et l’intensité duvolcanisme, cet environnement nous paraîtrait bien hostile. Pourtant, une soupe primitive, sorte de bain de molécules, aurait pu créer la vie. Par le fruit d’affinités chimiques, de tentatives infructueuses et (avouons-le) d’un peu de hasard, un composé capable de se répliquer à l’identique aurait émergé. De génération en génération, se perfectionnant, il aurait pu utiliser un acide nucléique, comme l’ARN, l’ADN (ou l’ATN ?) comme support de l’information, avant de se complexifier davantage, donnant à terme naissance auxbactéries desquelles nous découlons tous.
Les premières bactéries qui peuplaient la Terre devaient vivre dans des conditions très différentes des nôtres. Volcanisme intense, atmosphère de composition différente, elles se sont épanouies dans un environnement dans lequel nous ne survivrions pas bien longtemps.
Les premières bactéries qui peuplaient la Terre devaient vivre dans des conditions très différentes des nôtres : volcanisme intense et atmosphère de composition différente. Elles se sont épanouies dans un environnement dans lequel nous ne survivrions pas bien longtemps. © jmenard48, Fotopédia, cc by sa 2.0
D’autres estiment en revanche que les briques nécessaires à l’apparition de la vie proviendraient d’un autre monde, voire tout simplement de l’espace. La Terre, en effet, n’a pas le monopole des molécules organiques, celles qui composent les êtres vivants. On en retrouve dans notre Système solaire, que ce soit sur Titan, satellite de Saturne, ou Mars, notre voisine ocre mais aussi dans l'espace lointain, au sein des nuages interstellaires.
Les systèmes solaires se formant dans ces nuages, les molécules organiques sont originellement présentes sur les corps qui s'y forment : comètes, astéroïdes et planètes. Mieux, ces briques du vivant peuvent se promener entre les corps orbitant autour d'une étoile, portés par les comètes et les astéroïdes.
Actuellement, la Terre reçoit chaque année environ 20.000 tonnes de matériel extraterrestre, la plupart du temps des microfragments. Par le passé, des pluies de météorites bien plus importantes s'abattaient sur notre Planète bleue. Or, des analyses ont montré que les météorites, comme celles de Murchison et d'Orgueil, contiennent des composés carbonés, notamment plus de 70 acides aminés, briques indispensables à partir desquelles sont élaborées toutes les protéines qui constituent les êtres vivants.
Quant aux comètes, corps de roches et de glace, cousines des astéroïdes, elles étaient autrefois, elles aussi, bien plus nombreuses. Celles qui ont heurté la Terre y ont déchargé leur matériel. On pense qu'elles auraient contribué à apporter l'essentiel de l'eau des océans, même si l'importance relative est soumise au débat.
De nombreuses météorites sont venues heurter la Terre, comme celle à l'image, celle de Murchison (Australie). Elle contenait des acides aminés, éléments indispensables à la vie telle qu'on la connaît sur Terre. Pourquoi d'autres avant elles n'auraient pas pu le faire ?
De nombreuses météorites sont venues heurter la Terre, comme celle à l'image, celle de Murchison (Australie). Elle contenait des acides aminés, éléments indispensables à la vie telle qu'on la connaît sur Terre. Pourquoi d'autres avant elles n'auraient pas pu le faire ? © Basilicofresco, Wikipédia, cc by sa 3.0
La panspermie et la vie venue de l’espace
Dans cette liste non exhaustive des hypothèses visant à expliquer l’émergence du vivant sur notre planète, il ne faut pas oublier celles qui considèrent que la vie est née ailleurs, apportée telle quelle depuis un autre monde, par l’intermédiaire de météorites. C’est dans son acceptation originelle la théorie de la panspermie, envisageant une fois encore comètes et météorites comme moyens de transport.
Un modèle un peu fou en apparence, mais consolidé par plusieurs éléments. Certains modèles estiment que la vie aurait pu apparaître sur Mars avant d’émerger sur Terre, la Planète rouge s’étant refroidie plus vite et offrant des conditions plus propices dans un premier temps. À cette époque, les bombardements de corps extraterrestres étaient intenses. Après un choc violent, des fragments de Mars ont volé en éclats et certains suffisamment vite pour échapper la gravité martienne (trois fois plus faible que celle de la Terre). Après un long périple dans l'espace, ces rochers peuvent être happés par notre planète, qui en reçoit effectivement régulièrement. La dernière roche en provenance nous est parvenue en juillet 2011 : c'est lamétéorite de Tissint, tombée au Maroc et dont l'origine martienne est avérée.
Ces véhicules spatiaux naturels peuvent-ils transporter des organismes vivants ? Le voyage dans le vide interplanétaire paraît bien aventureux. Mais pas impossible pour certains micro-organismes. Ainsi, des lichens ont montré qu’ils pouvaient tolérer des séjours de plus d’une année dans l’espace, et les spores bactériennes sont capables de se mettre en pause des milliers d’années avant de proliférer dès que les conditions pour s’épanouir sont réunies.
Rien cependant n’atteste que cela s’est réellement produit sur Terre et des doutes persistent quant à la possibilité que ces êtres vivants pionniers aient pu résister à l’entrée de la météorite dans l’atmosphère terrestre.
Pour résumer, il existe de nombreux scénarios pour expliquer l’origine de la vie, preuve que la question est bien loin d’être résolue. D’ailleurs, connaîtra-t-on un jour le fin mot de l’histoire ?
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L'Homme est décidément un être curieux. Ignorant précisément ce qui a permis l'émergence de la vie sur Terre, le voilà déjà en train de se demander s'il existe d'autres êtres comme lui dans l'univers. S'armant des outils les plus modernes et exploitant toutes les pistes, les chercheurs se mettent en quête d'une trace de vie dans l'espace. De Mars aux exoplanètes, aucun indice ne doit échapper à l'œil de leurs télescopes, à leurs sondes ou aux rovers. Établirons-nous un jour le contact ?

vendredi 21 septembre 2012

Faut-il prendre un peu d’aspirine tous les jours ?


Trois études parues simultanément mettent en avant le rôle bénéfique de l’aspirine dans la lutte contre le cancer : diminution des risques de développer la maladie, de présenter des métastaseset d’en mourir. Alors devrions-nous consommer des microdoses d’aspirine tous les jours ? Les experts sont réservés.
Un mal de tête ? Un peu de fièvre ? Vite, un cachet d’aspirine. Ce médicament si banal pourrait, en plus d’atténuer les céphalées et faire retomber la température, lutter conter le cancer en limitant son occurrence, en diminuant les risques de présenter des métastases et la mortalité des tumeurs.
C’est ce que viennent d’affirmer trois études menées par des chercheurs de l’université d’Oxford, parues dans The Lancet (pour deux d’entre elles) et dans The Lancet Oncology.
Ces scientifiques n’en sont pas à leur coup d’essai, puisqu’ils avaient déjà montré en 2007 que l’aspirine absorbée quotidiennement pendant dix ans diminuait les risques d'apparition de cancers colorectaux, tandis qu'en 2010 ils révélaient qu'elle permettait une réduction globale de la mortalité par cancer.
L’aspirine, une arme anticancer
Un premier travail a repris les données émanant de travaux concernant l’effet d’une consommation quotidienne d’aspirine sur les événements cardiaques. La mortalité par cancer y figurait également. Ainsi, la survie des consommateurs réguliers d’acide acétylsalicylique (principe actif de l’aspirine) a été comparée à celle des témoins.
L’analyse de 77.549 patients issus de 51 essais cliniques a montré que l’aspirine diminuait les risques de mortalité par cancer de 26 %, et que ce chiffre s’élevait à 37 % lorsque le traitement était maintenu pendant cinq ans. Dans un second temps, en épluchant les résultats de 35.535 autres participants, les chercheurs en sont parvenus à la conclusion que le célèbre médicament abaissait de 23 % chez les hommes et de 25 % chez les femmes les probabilités de survenue d’un cancer après trois ans de consommation quotidienne.
L'aspirine pourrait agir en prévention des cancers (comme contre ces cellules du cancer du pancréas), limiter l'apparition de métastases et diminuer la mortalité des tumeurs. Les mécanismes d'action de la substance médicamenteuse n'ont cependant pas été décrits.
L'aspirine pourrait agir en prévention des cancers (comme contre ces cellules du cancer du pancréas), limiter l'apparition de métastases et diminuer la mortalité des tumeurs. Les mécanismes d'action de la substance médicamenteuse n'ont cependant pas été décrits. © Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0
Dans une deuxième étude, il s’agit de se focaliser sur 17.285 personnes ayant participé à 5 essais randomisés sur la prévention des accidents cardiovasculaires, suivis en moyenne pendant plus de six ans. L'intérêt particuler était ici d'évaluer le lien entre les 75 mg d’aspirine avalés chaque jour et le développement de métastases dans les cancers. D’une manière générale, les risques que les tumeurs colonisent d’autres organes sont inférieurs de 36 % chez les personnes traitées avec le médicament.
La troisième étude s’intéresse quant à elle à l’apparition de cancer chez les utilisateurs d’acide acétylsalicylique. Une confirmation pour les chercheurs de leurs travaux précédents, puisqu’il y est établi que les risques de développer un cancer colorectal sont abaissés d’environ 40 %, et qu’il en est approximativement de même pour les tumeurs œsophagiennes, stomacales, biliaires ou mammaires.
La communauté scientifique convaincue… ou presque
Ces résultats ne suscitent pas une ferveur totale de la communauté scientifique. Si certains s’en réjouissent, d’autres les reçoivent avec bien plus de modération. Certains rappellent que les études sur lesquelles ils se sont basés ont été réalisées par des cardiologues, et non des cancérologues, qui n’ont peut-être pas toujours retenus les critères les plus pertinents ni mené toutes les investigations de la meilleure façon.
Dans un article, toujours publié dans la même édition de The Lancet, qui vient en commentaire de ces résultats, Andrew Chan et Nancy Cook, chercheurs à Harvard, s’étonnent que ces scientifiques n’aient pas inclus dans leurs travaux deux études menées aux États-Unis, publiées en 1998 et2005, qui ne montraient aucun effet de l’aspirine sur la prévention du cancer. Ce qui ne les empêche pas, malgré tout, de reconnaître la pertinence globale des résultats.
Dans une assemblée d'experts aux États-Unis, 60 % ont reconnu absorber leur dose quotidienne d'aspirine. En Grande-Bretagne, cette même question n'a recueilli que 5 % des suffrages affirmatifs. Lequel de ces deux pays a raison ?
Dans une assemblée d'experts aux États-Unis, 60 % ont reconnu absorber leur dose quotidienne d'aspirine. En Grande-Bretagne, cette même question n'a recueilli que 5 % des suffrages affirmatifs. Lequel de ces deux pays a raison ? © Phovoir
Qu’attendons-nous pour nous gaver d’aspirine ?
Alors devons-nous pour autant nous jeter sur les plaquettes d’aspirine ? Méfiance ! Premièrement, l’acide acétylsalicylique n’est pas complètement dénué d’effets secondaires. Une étude parue en début d'année dans lesArchives of Internal Medicine indiquait qu’une faible consommation quotidienne du médicament présentait davantage de risques pour la santé que de bénéfices. Chez les 100.000 participants, on constatait certes une diminution de 10 % de l’apparition de maladies cardiovasculaires, mais aucune baisse significative de la mortalité et même, en contrepartie, 30 % de risques en plus de présenter des saignements internes.
D’autre part, la dose utilisée dans ces études est faible, inférieure à celle contenue dans les cachets vendus en pharmacie. Rien n’indique qu’absorber une quantité supérieure aura davantage de répercussions bénéfiques sur la santé, en revanche tout porte à croire que cela augmentera les effets secondaires nocifs que le médicament peut engendrer, notamment concernant les maux d’estomac, mais aussi des saignements au niveau de l’estomac, des intestins et du cerveau.
Si les bénéfices de l’aspirine sur les maladies cardiovasculaires sont avérés, puisque le médicament fluidifie le sang, les médecins sont beaucoup plus réticents à délivrer à leurs patients sains les pilules aux propriétés miraculeuses. Sans compter que la molécule est contrindiquée dans certaines conditions, comme l’hémophilie ou dans le cas d’une allergie à certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (Ibuprofène par exemple). La prudence est donc encore de mise…

Perte de mémoire liée à l’âge : on peut restaurer des souvenirs perdus


De la mémoire à moyen terme a pu être restaurée chez desdrosophiles âgées en réactivant spécifiquement les neuronesdevenus inactifs. Les mécanismes biochimiques étant sensiblement les mêmes chez l’Homme, les scientifiques pensent qu’il serait possible de transposer assez facilement ces résultats à notreespèce. Un grand pas en avant vers la fin de la perte de la mémoire liée à l’âge ?
Le vieillissement reste encore un processus partiellement incompris par les scientifiques. Avec le temps qui passe, l’activité de certaines cellules décroît, ce qui se répercute à l’échelle de l’organisme par la baisse d’efficacité de certaines fonctions. L’un des exemples les plus connus est de la perte progressive de la mémoire.
Les chercheurs ignorent encore comment l’activité du cerveau s’altère au cours de la vie. Mais une nouvelle étude vient d’apporter des éléments nouveaux, et même si la mécanique globale reste méconnue, les auteurs de ce travail publié dans les Pnas ont montré qu’il était possible de restaurer les souvenirs disparus.
Les neurones liés à la perte de mémoire ciblés…
La recherche a été menée sur des mouches drosophiles, des animaux très différents de nous, mais Ronald Davis, l’un des deux scientifiques du Scripps Research Institute de Floride impliqué dans l'étude, affirme que « les processus biochimiques sous-jacents à la formation de la mémoire chez la drosophile sont remarquablement proches de ceux observés chez l’Homme, donc ce qu’on apprend sur la formation de la mémoire chez la mouche devrait pouvoir être transposé à la mémoire humaine ainsi qu’à ses troubles». Ces insectes, comme les mammifères, en connaissent aussi avec l’âge.
Les drosophiles sont des petites mouches très utilisées dans la recherche en biologie, particulièrement en génétique. Mais aussi dans l'étude de la mémoire, comme dans cette étude
Les drosophiles sont des petites mouches très utilisées dans la recherche en biologie, particulièrement en génétique. Mais aussi dans l'étude de la mémoire, comme ici. © Marcos Freitas, Flickr, cc by nc 2.0
Dans un premier temps, les chercheurs ont pu observer, grâce à l’imagerie cellulaire fonctionnelle, la mémoire se former dans des régions particulières du cerveau des drosophiles, jeunes et âgées. En couplant une odeur avec un choc électrique, les mouches ont été conditionnées, et ce processus a généré de la mémoire à court terme (quelques dizaines de minutes), à moyen terme (quelques heures) et à long terme (quelques jours). Les scientifiques ont identifié quels neurones encodaient quelles mémoires.
… et finalement réactivés
Les animaux âgés ont fini par manifester des troubles de la mémoire, comme prévu. Mais uniquement celle à moyen terme, le court terme étant épargné. Les cellules nerveuses défaillantes ont été stimulées, à l’aide de canaux ioniques sensibles à la chaleur disposés dans les neurones. Ceux-ci s’ouvrent spécifiquement pour laisser passer des cations en cas d’élévation ou d’abaissement de la température.
Après activation, les mouches âgées retrouvaient leurs souvenirs perdus, en l'occurrence leur conditionnement. La même expérience menée chez les jeunes drosophiles n’a eu aucun effet, ces individus n’ayant pas préalablement perdu la mémoire. Cette expérience montre bien que certains neurones particuliers perdent leur activité avec le temps, mais que la mémoire peut être récupérée lorsqu’on les réactive.
Cette découverte semble importante, car elle pourrait, à long terme, déboucher sur le développement de médicaments assez précis pour cibler les neurones fatigués et les réactiver. Cependant, il ne s’agit là que d’annihiler les symptômes du vieillissement et non de le guérir. C’est toujours mieux que rien.

Plus on est riche, et plus on triche ?


Une étude vient de s’intéresser au lien entre la classe sociale et le comportement éthique. Elle démontre que les plus riches trichent et mentent davantage que les personnes issues de milieux moins aisés. Les auteurs en concluent que plus on en a et plus on en veut.
On dit que l’argent ne fait pas le bonheur, on pourrait rajouter qu’il ne fait pas la morale non plus. Des travaux avaient déjà pu montrer que lorsqu’elles gagnaient à des jeux d’argent, les personnes les plus riches étaient moins prêteuses que les plus modestes. De la même façon, les milieux défavorisés donnent proportionnellement davantage aux associations caritatives que les plus aisés.
Cette fois, une vaste étude menée par des chercheurs de l’université de Californie à Berkeley et de l’université de Toronto (Canadiens) révèle que les personnes aux statuts sociaux les plus élevés sont plus enclines à développer des comportements jugés immoraux que les plus pauvres.
Dans ce travail, publié dans les Pnas, sept tests ont été réalisés auprès de centaines de sujets recrutés à l’université de Berkeley ou en ligne. Chaque individu était rangé en fonction de ses réponses à un questionnaire (salaire, niveau d’étude, etc.) dans un des dix groupes, déterminant le statut social.
Des riches menteurs, tricheurs et mauvais conducteurs
Les expériences pouvaient alors commencer. L’une d’entre elles était un jeu de lancer de dés sur ordinateur, en apparence aléatoire, avec, pour les personnes atteignant les meilleurs scores, une récompense. Les sujets ignoraient que ces dés étaient pipés, et qu’après cinq lancers, le meilleur score possible était 12.
Pourtant, les joueurs issus des classes les plus favorisées ont été trois fois plus nombreux que ceux des milieux plus modestes à prétendre avoir obtenu des scores supérieurs, pensant probablement que personne ne constaterait le mensonge.
À en croire cette étude, il est plus prudent de traverser devant une petite voiture que devant une grosse cylindrée, le conducteur de cette dernière faisant preuve de moins de courtoisie à l'égard des piétons.
À en croire cette étude, il est plus prudent de traverser devant une petite voitureque devant une grosse cylindrée, le conducteur de cette dernière faisant preuve de moins de courtoisie à l'égard des piétons. © Ed Callow, Flickr, cc by 2.0
Lors d’un autre test, les sujets étaient invités à prendre leur voiture et à se rendre à un carrefour particulièrement bondé, la différence sociale étant marquée par la valeur des véhicules. Des complices avaient pour mission de montrer qu’ils désiraient traverser la chaussée juste au moment où les automobilistes se présentaient. Les grosses cylindrées s’arrêtaient trois fois moins au passage piéton que les voitures les plus modestes, alors que la loi les y oblige lorsqu’un piéton manifeste son envie de traverser.
Détail intéressant, mais légèrement hors sujet : les pires conducteurs se trouvaient au volant de véhicules hybrides. Cette observation, qui n'a pas été analysée de manière statistique dans le cadre de l'étude, a poussé les auteurs à s'imaginer (sans ne rien affirmer) que la personne possédant une voiture écologique, donc bénéfique pour l'humanité, pouvait se sentir dédouanée d'obligations envers le reste de la population, puisqu'elle aurait déjà consenti à un effort en s'équipant d'un tel matériel. Sa bonne action ayant déjà été réalisée, elle estimerait (consciemment ou non) qu'elle a moins à se soucier des autres. Ainsi, la morale écologique n'irait pas toujours de pair avec la courtoisie.
Le statut social affecte l’estime de soi
Mais avant de conclure trop vite que l’argent incite à en oublier l’éthique, d’autres petites expérimentations ont été menées et tendent à montrer que c’est peut-être plus la perception que l’on a de soi-même qui revêt de l’importance.
Par exemple, dans l’une d’elles on manipulait l’esprit des sujets pour voir leurs réactions. On demandait à la personne de se comparer soit avec un sans-abri, soit avec un milliardaire. Dans le premier cas, on persuadait alors les plus pauvres qu’ils n’étaient pas si défavorisés. Puis, on leur proposait un paquet de bonbons, qu’ils devaient donner à des enfants se trouvant dans la pièce voisine, tout en étant autorisés à y piocher eux-mêmes. Ceux qui avaient été comparés à plus modestes qu’eux mangeaient deux fois plus de sucreries que les autres, et les plus pauvres ne faisaient pas exception.
Les autres tests réalisés appuient toujours cette même idée que le statut social affecte globalement la morale. Pour Paul Piff, l’un des auteurs, ces résultats suggèrent que « lorsque la poursuite de ses intérêts personnels n’est pas aboutie, on peut s’engager dans un cercle vicieux : les intérêts personnels mènent à des comportements manquant d’éthique, ce qui augmente le statut social, et qui conduit à davantage de comportements immoraux et inégalitaires ».
Pour les auteurs, les situations les plus aisées confèrent également davantage de liberté et peut-être d’estime de soi, ce qui permet de ne pas s’intéresser à l’opinion des autres et donc d'agir plus comme on l’entend. Cependant, il faut bien évidemment se méfier des généralités trop évidentes qui consisteraient à classer les gens dans des catégories immuables, alors que la morale est avant tout une question individuelle.

Migraines : pourquoi a-t-on mal à la tête quand on mange une glace ?


Les maux de tête, bien que fréquents dans la population, restent mal compris. Pour mieux les étudier, des chercheurs ont eu l'idée de s'intéresser aux douleurs temporales qui apparaissent quand on mange une glace ou qu’on boit un liquide bien frais. Une telle exposition au froid influerait sur le débit sanguin dans le cerveau, expliquent-ils. Comme certaines migraines pourraient fonctionner selon ce principe, les scientifiques espèrent prochainement mettre au point un médicament.
  • Tout savoir sur la migraine grâce à notre dossier complet 
Les glaces, ça ne se dévore pas, ça se déguste ! Sinon, gare à la douleur, brève mais intense, qui remonte jusque dans les tempes. Chacun, plus ou moins, en a fait l'expérience, qui peut aussi bien se produire lorsqu’on avale une boisson bien fraîche. Pourtant, les mécanismes derrière ce phénomène n’ont pas été clairement identifiés par les spécialistes.
On sait malgré tout que les personnes qui ont souvent des migraines sont plus enclines que les autres à présenter ces douleurs lorsqu’elles consomment très froid. Et certains scientifiques supposent aussi que ce mal de tête présente des points communs avec d’autres formes de céphalées, comme celles que subissent les vétérans de guerre après avoir survécu à une explosion. Ainsi, s’attacher à mieux cerner les mécanismes permettrait de mieux les contrecarrer.
Un pas vient d’être franchi par des chercheurs du Département américain des anciens combattants du New Jersey, qui ont annoncé lors de la conférence Experimental Biology 2012 (San Diego, Texas) avoir mis en évidence le lien qui existait entre douleur et débit sanguin dans le cerveau.
La glace fait affluer le sang dans le cerveau
Ils ont dû innover quant au protocole, car les précédents travaux s’intéressant aux céphalées présentaient souvent des biais expérimentaux. Dans certains d’entre eux par exemple, on injectait un médicament qui stimulait la douleur, pour en observer les mécanismes. Or les substances entraînaient des effets secondaires pouvant modifier les résultats. Dans d’autres, on s’intéressait aux maux de tête des patients migraineux. Mais il n’était pas possible de regarder les processus qui se déroulaient en amont de la douleur car celle-ci était imprévisible, ni forcément de les suivre jusqu’à la fin. Avec la céphalée induite par la glace, la situation est mieux contrôlée.
La plupart du temps, un mal de tête est sans gravité. Mais cela ne l'empêche pas parfois d'être très douloureux. S'il dure quelques secondes lorsqu'on mange trop vite une glace, il peut perdurer plusieurs jours dans d'autres situations.
La plupart du temps, un mal de tête est sans gravité. Mais cela ne l'empêche pas parfois d'être très douloureux. S'il dure quelques secondes lorsqu'on mange trop vite une glace, il peut perdurer plusieurs jours dans d'autres situations. © Victorivanovich | Stock Free Images & Dreamstime Stock Photos
Treize volontaires ont subi un Doppler transcrânien (un procédé d’imagerie basé sur les ultrasons) dans plusieurs artères du cerveau pendant qu’ils buvaient de l’eau glacée à la paille, l’embout de celle-ci étant directement placé au niveau du palais, de manière à déclencher facilement la douleur. On leur a également demandé de boire la même quantité d’eau à température ambiante. Quand le mal de tête se manifestait, les sujets devaient lever la main, et la relever lorsqu’il s’estompait.
Parmi les vaisseaux observés, les artères cérébrales antérieures, qui passent au milieu du cerveau, derrière les yeux, se dilatent et un afflux desang monte au cerveau, simultanément à la douleur. Quelques secondes plus tard, une vasoconstriction rapide se produit. C’est au même moment que les volontaires manifestaient la disparition de leur céphalée.
Un inhibiteur de la vasodilatation contre la migraine
Les scientifiques pensent donc que la dilatation est un mécanisme de défense du cerveau, qui permettrait à cet organe fondamental de maintenir sa température idéale en étant mis au contact de davantage de sang bien chaud. Cependant, cette dilatation entraînerait une augmentation de la pression à l’intérieur de la boîte crânienne, qui se manifesterait par une douleur. La contraction de ces vaisseaux interviendrait au moment où la compression deviendrait trop importante, et évacuerait la douleur en même temps que le sang en excès.
Si ces résultats se confirment, les chercheurs y voient l’occasion de traiter un certain nombre de maux de tête, fonctionnant selon ce principe. Il suffirait de bloquer la vasodilatation, à l’aide d’un médicament, pour soigner certaines migraines. Cependant, si comme les auteurs le pensent, ce mécanisme est un réflexe de défense et de protection, il faudra encore s’assurer que les dommages qui découleront de la thérapie ne deviendront pas plus conséquents.

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