vendredi 21 septembre 2012

Faut-il prendre un peu d’aspirine tous les jours ?


Trois études parues simultanément mettent en avant le rôle bénéfique de l’aspirine dans la lutte contre le cancer : diminution des risques de développer la maladie, de présenter des métastaseset d’en mourir. Alors devrions-nous consommer des microdoses d’aspirine tous les jours ? Les experts sont réservés.
Un mal de tête ? Un peu de fièvre ? Vite, un cachet d’aspirine. Ce médicament si banal pourrait, en plus d’atténuer les céphalées et faire retomber la température, lutter conter le cancer en limitant son occurrence, en diminuant les risques de présenter des métastases et la mortalité des tumeurs.
C’est ce que viennent d’affirmer trois études menées par des chercheurs de l’université d’Oxford, parues dans The Lancet (pour deux d’entre elles) et dans The Lancet Oncology.
Ces scientifiques n’en sont pas à leur coup d’essai, puisqu’ils avaient déjà montré en 2007 que l’aspirine absorbée quotidiennement pendant dix ans diminuait les risques d'apparition de cancers colorectaux, tandis qu'en 2010 ils révélaient qu'elle permettait une réduction globale de la mortalité par cancer.
L’aspirine, une arme anticancer
Un premier travail a repris les données émanant de travaux concernant l’effet d’une consommation quotidienne d’aspirine sur les événements cardiaques. La mortalité par cancer y figurait également. Ainsi, la survie des consommateurs réguliers d’acide acétylsalicylique (principe actif de l’aspirine) a été comparée à celle des témoins.
L’analyse de 77.549 patients issus de 51 essais cliniques a montré que l’aspirine diminuait les risques de mortalité par cancer de 26 %, et que ce chiffre s’élevait à 37 % lorsque le traitement était maintenu pendant cinq ans. Dans un second temps, en épluchant les résultats de 35.535 autres participants, les chercheurs en sont parvenus à la conclusion que le célèbre médicament abaissait de 23 % chez les hommes et de 25 % chez les femmes les probabilités de survenue d’un cancer après trois ans de consommation quotidienne.
L'aspirine pourrait agir en prévention des cancers (comme contre ces cellules du cancer du pancréas), limiter l'apparition de métastases et diminuer la mortalité des tumeurs. Les mécanismes d'action de la substance médicamenteuse n'ont cependant pas été décrits.
L'aspirine pourrait agir en prévention des cancers (comme contre ces cellules du cancer du pancréas), limiter l'apparition de métastases et diminuer la mortalité des tumeurs. Les mécanismes d'action de la substance médicamenteuse n'ont cependant pas été décrits. © Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0
Dans une deuxième étude, il s’agit de se focaliser sur 17.285 personnes ayant participé à 5 essais randomisés sur la prévention des accidents cardiovasculaires, suivis en moyenne pendant plus de six ans. L'intérêt particuler était ici d'évaluer le lien entre les 75 mg d’aspirine avalés chaque jour et le développement de métastases dans les cancers. D’une manière générale, les risques que les tumeurs colonisent d’autres organes sont inférieurs de 36 % chez les personnes traitées avec le médicament.
La troisième étude s’intéresse quant à elle à l’apparition de cancer chez les utilisateurs d’acide acétylsalicylique. Une confirmation pour les chercheurs de leurs travaux précédents, puisqu’il y est établi que les risques de développer un cancer colorectal sont abaissés d’environ 40 %, et qu’il en est approximativement de même pour les tumeurs œsophagiennes, stomacales, biliaires ou mammaires.
La communauté scientifique convaincue… ou presque
Ces résultats ne suscitent pas une ferveur totale de la communauté scientifique. Si certains s’en réjouissent, d’autres les reçoivent avec bien plus de modération. Certains rappellent que les études sur lesquelles ils se sont basés ont été réalisées par des cardiologues, et non des cancérologues, qui n’ont peut-être pas toujours retenus les critères les plus pertinents ni mené toutes les investigations de la meilleure façon.
Dans un article, toujours publié dans la même édition de The Lancet, qui vient en commentaire de ces résultats, Andrew Chan et Nancy Cook, chercheurs à Harvard, s’étonnent que ces scientifiques n’aient pas inclus dans leurs travaux deux études menées aux États-Unis, publiées en 1998 et2005, qui ne montraient aucun effet de l’aspirine sur la prévention du cancer. Ce qui ne les empêche pas, malgré tout, de reconnaître la pertinence globale des résultats.
Dans une assemblée d'experts aux États-Unis, 60 % ont reconnu absorber leur dose quotidienne d'aspirine. En Grande-Bretagne, cette même question n'a recueilli que 5 % des suffrages affirmatifs. Lequel de ces deux pays a raison ?
Dans une assemblée d'experts aux États-Unis, 60 % ont reconnu absorber leur dose quotidienne d'aspirine. En Grande-Bretagne, cette même question n'a recueilli que 5 % des suffrages affirmatifs. Lequel de ces deux pays a raison ? © Phovoir
Qu’attendons-nous pour nous gaver d’aspirine ?
Alors devons-nous pour autant nous jeter sur les plaquettes d’aspirine ? Méfiance ! Premièrement, l’acide acétylsalicylique n’est pas complètement dénué d’effets secondaires. Une étude parue en début d'année dans lesArchives of Internal Medicine indiquait qu’une faible consommation quotidienne du médicament présentait davantage de risques pour la santé que de bénéfices. Chez les 100.000 participants, on constatait certes une diminution de 10 % de l’apparition de maladies cardiovasculaires, mais aucune baisse significative de la mortalité et même, en contrepartie, 30 % de risques en plus de présenter des saignements internes.
D’autre part, la dose utilisée dans ces études est faible, inférieure à celle contenue dans les cachets vendus en pharmacie. Rien n’indique qu’absorber une quantité supérieure aura davantage de répercussions bénéfiques sur la santé, en revanche tout porte à croire que cela augmentera les effets secondaires nocifs que le médicament peut engendrer, notamment concernant les maux d’estomac, mais aussi des saignements au niveau de l’estomac, des intestins et du cerveau.
Si les bénéfices de l’aspirine sur les maladies cardiovasculaires sont avérés, puisque le médicament fluidifie le sang, les médecins sont beaucoup plus réticents à délivrer à leurs patients sains les pilules aux propriétés miraculeuses. Sans compter que la molécule est contrindiquée dans certaines conditions, comme l’hémophilie ou dans le cas d’une allergie à certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (Ibuprofène par exemple). La prudence est donc encore de mise…

Perte de mémoire liée à l’âge : on peut restaurer des souvenirs perdus


De la mémoire à moyen terme a pu être restaurée chez desdrosophiles âgées en réactivant spécifiquement les neuronesdevenus inactifs. Les mécanismes biochimiques étant sensiblement les mêmes chez l’Homme, les scientifiques pensent qu’il serait possible de transposer assez facilement ces résultats à notreespèce. Un grand pas en avant vers la fin de la perte de la mémoire liée à l’âge ?
Le vieillissement reste encore un processus partiellement incompris par les scientifiques. Avec le temps qui passe, l’activité de certaines cellules décroît, ce qui se répercute à l’échelle de l’organisme par la baisse d’efficacité de certaines fonctions. L’un des exemples les plus connus est de la perte progressive de la mémoire.
Les chercheurs ignorent encore comment l’activité du cerveau s’altère au cours de la vie. Mais une nouvelle étude vient d’apporter des éléments nouveaux, et même si la mécanique globale reste méconnue, les auteurs de ce travail publié dans les Pnas ont montré qu’il était possible de restaurer les souvenirs disparus.
Les neurones liés à la perte de mémoire ciblés…
La recherche a été menée sur des mouches drosophiles, des animaux très différents de nous, mais Ronald Davis, l’un des deux scientifiques du Scripps Research Institute de Floride impliqué dans l'étude, affirme que « les processus biochimiques sous-jacents à la formation de la mémoire chez la drosophile sont remarquablement proches de ceux observés chez l’Homme, donc ce qu’on apprend sur la formation de la mémoire chez la mouche devrait pouvoir être transposé à la mémoire humaine ainsi qu’à ses troubles». Ces insectes, comme les mammifères, en connaissent aussi avec l’âge.
Les drosophiles sont des petites mouches très utilisées dans la recherche en biologie, particulièrement en génétique. Mais aussi dans l'étude de la mémoire, comme dans cette étude
Les drosophiles sont des petites mouches très utilisées dans la recherche en biologie, particulièrement en génétique. Mais aussi dans l'étude de la mémoire, comme ici. © Marcos Freitas, Flickr, cc by nc 2.0
Dans un premier temps, les chercheurs ont pu observer, grâce à l’imagerie cellulaire fonctionnelle, la mémoire se former dans des régions particulières du cerveau des drosophiles, jeunes et âgées. En couplant une odeur avec un choc électrique, les mouches ont été conditionnées, et ce processus a généré de la mémoire à court terme (quelques dizaines de minutes), à moyen terme (quelques heures) et à long terme (quelques jours). Les scientifiques ont identifié quels neurones encodaient quelles mémoires.
… et finalement réactivés
Les animaux âgés ont fini par manifester des troubles de la mémoire, comme prévu. Mais uniquement celle à moyen terme, le court terme étant épargné. Les cellules nerveuses défaillantes ont été stimulées, à l’aide de canaux ioniques sensibles à la chaleur disposés dans les neurones. Ceux-ci s’ouvrent spécifiquement pour laisser passer des cations en cas d’élévation ou d’abaissement de la température.
Après activation, les mouches âgées retrouvaient leurs souvenirs perdus, en l'occurrence leur conditionnement. La même expérience menée chez les jeunes drosophiles n’a eu aucun effet, ces individus n’ayant pas préalablement perdu la mémoire. Cette expérience montre bien que certains neurones particuliers perdent leur activité avec le temps, mais que la mémoire peut être récupérée lorsqu’on les réactive.
Cette découverte semble importante, car elle pourrait, à long terme, déboucher sur le développement de médicaments assez précis pour cibler les neurones fatigués et les réactiver. Cependant, il ne s’agit là que d’annihiler les symptômes du vieillissement et non de le guérir. C’est toujours mieux que rien.

Plus on est riche, et plus on triche ?


Une étude vient de s’intéresser au lien entre la classe sociale et le comportement éthique. Elle démontre que les plus riches trichent et mentent davantage que les personnes issues de milieux moins aisés. Les auteurs en concluent que plus on en a et plus on en veut.
On dit que l’argent ne fait pas le bonheur, on pourrait rajouter qu’il ne fait pas la morale non plus. Des travaux avaient déjà pu montrer que lorsqu’elles gagnaient à des jeux d’argent, les personnes les plus riches étaient moins prêteuses que les plus modestes. De la même façon, les milieux défavorisés donnent proportionnellement davantage aux associations caritatives que les plus aisés.
Cette fois, une vaste étude menée par des chercheurs de l’université de Californie à Berkeley et de l’université de Toronto (Canadiens) révèle que les personnes aux statuts sociaux les plus élevés sont plus enclines à développer des comportements jugés immoraux que les plus pauvres.
Dans ce travail, publié dans les Pnas, sept tests ont été réalisés auprès de centaines de sujets recrutés à l’université de Berkeley ou en ligne. Chaque individu était rangé en fonction de ses réponses à un questionnaire (salaire, niveau d’étude, etc.) dans un des dix groupes, déterminant le statut social.
Des riches menteurs, tricheurs et mauvais conducteurs
Les expériences pouvaient alors commencer. L’une d’entre elles était un jeu de lancer de dés sur ordinateur, en apparence aléatoire, avec, pour les personnes atteignant les meilleurs scores, une récompense. Les sujets ignoraient que ces dés étaient pipés, et qu’après cinq lancers, le meilleur score possible était 12.
Pourtant, les joueurs issus des classes les plus favorisées ont été trois fois plus nombreux que ceux des milieux plus modestes à prétendre avoir obtenu des scores supérieurs, pensant probablement que personne ne constaterait le mensonge.
À en croire cette étude, il est plus prudent de traverser devant une petite voiture que devant une grosse cylindrée, le conducteur de cette dernière faisant preuve de moins de courtoisie à l'égard des piétons.
À en croire cette étude, il est plus prudent de traverser devant une petite voitureque devant une grosse cylindrée, le conducteur de cette dernière faisant preuve de moins de courtoisie à l'égard des piétons. © Ed Callow, Flickr, cc by 2.0
Lors d’un autre test, les sujets étaient invités à prendre leur voiture et à se rendre à un carrefour particulièrement bondé, la différence sociale étant marquée par la valeur des véhicules. Des complices avaient pour mission de montrer qu’ils désiraient traverser la chaussée juste au moment où les automobilistes se présentaient. Les grosses cylindrées s’arrêtaient trois fois moins au passage piéton que les voitures les plus modestes, alors que la loi les y oblige lorsqu’un piéton manifeste son envie de traverser.
Détail intéressant, mais légèrement hors sujet : les pires conducteurs se trouvaient au volant de véhicules hybrides. Cette observation, qui n'a pas été analysée de manière statistique dans le cadre de l'étude, a poussé les auteurs à s'imaginer (sans ne rien affirmer) que la personne possédant une voiture écologique, donc bénéfique pour l'humanité, pouvait se sentir dédouanée d'obligations envers le reste de la population, puisqu'elle aurait déjà consenti à un effort en s'équipant d'un tel matériel. Sa bonne action ayant déjà été réalisée, elle estimerait (consciemment ou non) qu'elle a moins à se soucier des autres. Ainsi, la morale écologique n'irait pas toujours de pair avec la courtoisie.
Le statut social affecte l’estime de soi
Mais avant de conclure trop vite que l’argent incite à en oublier l’éthique, d’autres petites expérimentations ont été menées et tendent à montrer que c’est peut-être plus la perception que l’on a de soi-même qui revêt de l’importance.
Par exemple, dans l’une d’elles on manipulait l’esprit des sujets pour voir leurs réactions. On demandait à la personne de se comparer soit avec un sans-abri, soit avec un milliardaire. Dans le premier cas, on persuadait alors les plus pauvres qu’ils n’étaient pas si défavorisés. Puis, on leur proposait un paquet de bonbons, qu’ils devaient donner à des enfants se trouvant dans la pièce voisine, tout en étant autorisés à y piocher eux-mêmes. Ceux qui avaient été comparés à plus modestes qu’eux mangeaient deux fois plus de sucreries que les autres, et les plus pauvres ne faisaient pas exception.
Les autres tests réalisés appuient toujours cette même idée que le statut social affecte globalement la morale. Pour Paul Piff, l’un des auteurs, ces résultats suggèrent que « lorsque la poursuite de ses intérêts personnels n’est pas aboutie, on peut s’engager dans un cercle vicieux : les intérêts personnels mènent à des comportements manquant d’éthique, ce qui augmente le statut social, et qui conduit à davantage de comportements immoraux et inégalitaires ».
Pour les auteurs, les situations les plus aisées confèrent également davantage de liberté et peut-être d’estime de soi, ce qui permet de ne pas s’intéresser à l’opinion des autres et donc d'agir plus comme on l’entend. Cependant, il faut bien évidemment se méfier des généralités trop évidentes qui consisteraient à classer les gens dans des catégories immuables, alors que la morale est avant tout une question individuelle.

Migraines : pourquoi a-t-on mal à la tête quand on mange une glace ?


Les maux de tête, bien que fréquents dans la population, restent mal compris. Pour mieux les étudier, des chercheurs ont eu l'idée de s'intéresser aux douleurs temporales qui apparaissent quand on mange une glace ou qu’on boit un liquide bien frais. Une telle exposition au froid influerait sur le débit sanguin dans le cerveau, expliquent-ils. Comme certaines migraines pourraient fonctionner selon ce principe, les scientifiques espèrent prochainement mettre au point un médicament.
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Les glaces, ça ne se dévore pas, ça se déguste ! Sinon, gare à la douleur, brève mais intense, qui remonte jusque dans les tempes. Chacun, plus ou moins, en a fait l'expérience, qui peut aussi bien se produire lorsqu’on avale une boisson bien fraîche. Pourtant, les mécanismes derrière ce phénomène n’ont pas été clairement identifiés par les spécialistes.
On sait malgré tout que les personnes qui ont souvent des migraines sont plus enclines que les autres à présenter ces douleurs lorsqu’elles consomment très froid. Et certains scientifiques supposent aussi que ce mal de tête présente des points communs avec d’autres formes de céphalées, comme celles que subissent les vétérans de guerre après avoir survécu à une explosion. Ainsi, s’attacher à mieux cerner les mécanismes permettrait de mieux les contrecarrer.
Un pas vient d’être franchi par des chercheurs du Département américain des anciens combattants du New Jersey, qui ont annoncé lors de la conférence Experimental Biology 2012 (San Diego, Texas) avoir mis en évidence le lien qui existait entre douleur et débit sanguin dans le cerveau.
La glace fait affluer le sang dans le cerveau
Ils ont dû innover quant au protocole, car les précédents travaux s’intéressant aux céphalées présentaient souvent des biais expérimentaux. Dans certains d’entre eux par exemple, on injectait un médicament qui stimulait la douleur, pour en observer les mécanismes. Or les substances entraînaient des effets secondaires pouvant modifier les résultats. Dans d’autres, on s’intéressait aux maux de tête des patients migraineux. Mais il n’était pas possible de regarder les processus qui se déroulaient en amont de la douleur car celle-ci était imprévisible, ni forcément de les suivre jusqu’à la fin. Avec la céphalée induite par la glace, la situation est mieux contrôlée.
La plupart du temps, un mal de tête est sans gravité. Mais cela ne l'empêche pas parfois d'être très douloureux. S'il dure quelques secondes lorsqu'on mange trop vite une glace, il peut perdurer plusieurs jours dans d'autres situations.
La plupart du temps, un mal de tête est sans gravité. Mais cela ne l'empêche pas parfois d'être très douloureux. S'il dure quelques secondes lorsqu'on mange trop vite une glace, il peut perdurer plusieurs jours dans d'autres situations. © Victorivanovich | Stock Free Images & Dreamstime Stock Photos
Treize volontaires ont subi un Doppler transcrânien (un procédé d’imagerie basé sur les ultrasons) dans plusieurs artères du cerveau pendant qu’ils buvaient de l’eau glacée à la paille, l’embout de celle-ci étant directement placé au niveau du palais, de manière à déclencher facilement la douleur. On leur a également demandé de boire la même quantité d’eau à température ambiante. Quand le mal de tête se manifestait, les sujets devaient lever la main, et la relever lorsqu’il s’estompait.
Parmi les vaisseaux observés, les artères cérébrales antérieures, qui passent au milieu du cerveau, derrière les yeux, se dilatent et un afflux desang monte au cerveau, simultanément à la douleur. Quelques secondes plus tard, une vasoconstriction rapide se produit. C’est au même moment que les volontaires manifestaient la disparition de leur céphalée.
Un inhibiteur de la vasodilatation contre la migraine
Les scientifiques pensent donc que la dilatation est un mécanisme de défense du cerveau, qui permettrait à cet organe fondamental de maintenir sa température idéale en étant mis au contact de davantage de sang bien chaud. Cependant, cette dilatation entraînerait une augmentation de la pression à l’intérieur de la boîte crânienne, qui se manifesterait par une douleur. La contraction de ces vaisseaux interviendrait au moment où la compression deviendrait trop importante, et évacuerait la douleur en même temps que le sang en excès.
Si ces résultats se confirment, les chercheurs y voient l’occasion de traiter un certain nombre de maux de tête, fonctionnant selon ce principe. Il suffirait de bloquer la vasodilatation, à l’aide d’un médicament, pour soigner certaines migraines. Cependant, si comme les auteurs le pensent, ce mécanisme est un réflexe de défense et de protection, il faudra encore s’assurer que les dommages qui découleront de la thérapie ne deviendront pas plus conséquents.

Pour lire, le cerveau coordonne l’activité de plusieurs régions !


Pour la première fois, on a pu mesurer simultanément l’activité électrique de plusieurs régions du cerveau impliquées dans la lecture. Ainsi, il a été possible de visualiser qui travaille avec qui et à quel moment précis, donc comment s'organise le dialogue dans l’encéphale. Cette découverte pourrait déboucher sur des applications dans le domaine du déficit cognitif, comme l’épilepsie.
  • Voyagez dans le cerveau avec notre dossier dédié
Lire une phrase, tâche simple en apparence, mobilise de nombreuxneurones dans des parties du cerveau éloignées les unes des autres. Comment alors mettre en commun l’activité de ces différents neurones pour déchiffrer les mots, leur donner un sens et comprendre une phrase ? À Lyon, l’équipe Inserm dirigée par Jean-Philippe Lachaux au sein de l’Unité Inserm 1028 « Centre de recherche en Neurosciences » a mis en évidence la façon dont ces différentes parties du cerveau dialoguent à distance. Ces travaux sont publiés dans la revue The Journal of Neuroscience.
Pour lire et comprendre une phrase comme celle-ci, plusieurs régions de notre cerveau doivent intervenir pour reconnaître le sens de chaque mot, leur associer une forme sonore et construire progressivement le sens du texte. Chaque région a plus spécifiquement en charge un aspect de lalecture, mais aucune ne travaille seule dans son coin. Le travail se fait à plusieurs grâce à des interactions intenses permettant à chaque aire cérébrale d’échanger avec les autres à longue distance. Comme souvent dans le cerveau, le tout est plus que la somme des parties.
Lire dans le cerveau : sur les traces de l’activité gamma
Il restait toutefois une zone d’ombre importante dans la compréhension de ces mécanismes : la forme prise par ces interactions neuronales à longue distance. Sans cette donnée essentielle, il n’était pas possible de savoir, dans le cerveau, qui travaille avec qui et à quel moment, ni pendant la lecture ni d’ailleurs pendant aucune autre activité cognitive.
Ce schéma illustre les fluctuations de l'activité électrique haute fréquence produite par les neurones des régions temporale (bleu) et frontale (rose) de l'hémisphère gauche du cerveau lors de l'analyse de chaque phrase.
Ce schéma illustre les fluctuations de l'activité électrique haute fréquence produite par les neurones des régions temporale (bleu) et frontale (rose) de l'hémisphère gauche du cerveau lors de l'analyse de chaque phrase. @ Inserm
Des chercheurs de l’Inserm au sein centre de recherche en Neurosciencesde Lyon, du Collège de France et du CHU de Grenoble viennent d'observer pour la première fois ces interactions neuronales. Pour y parvenir, les groupes dirigés par Jean-Philippe Lachaux, Alain Berthoz et Philippe Kahane ont mesuré directement l'activité électrique produite par les neurones dans le cerveau de personnes occupées à lire. Les résultats montrent que les composantes rapides de l'activité neuronale mesurée dans les aires de la lecture varient de façon corrélée lorsque ces dernières doivent interagir, notamment lors de l'accès au sens du texte.
Ces composantes rapides, qualifiées d'activité gamma, avaient déjà été signalées par cette même équipe comme étant d'excellents biomarqueurs du traitement de l'information dans le cortex : elles n'apparaissent effectivement au sein d'une population neuronale que lorsque celle-ci participe à l'activité cognitive du moment. Cette découverte laissait présager que lorsque deux régions cérébrales communiquent pour traiter conjointement une information, l'activité gamma que l'on peut y mesurer varie de la même façon dans le temps. C'est précisément ce qu'a montré cette étude.
De la lecture à l’épilepsie
Bien que ces conclusions ne concernent que la lecture pour l'instant, la même signature devrait permettre de suivre le dialogue entre les différentes parties du cerveau lors d’états cognitifs très divers, car les communications neuronales à distance semblent jouer un rôle central dans toute la cognitionhumaine, pour former une perception cohérente et intelligible du monde qui nous entoure.
Ces recherches devraient également fournir de nouvelles clés pour comprendre, entre autres, les déficits cognitifs associés à de nombreusespathologies neurologiques, comme l'épilepsie.

Effets du café et du cannabis sur la qualité du sperme


Une étude menée par des scientifiques Brésiliens démontre que boire du café rend les spermatozoïdes plus rapides. Ces travaux ouvrent la perspective d'utiliser la caféine dans certains traitements contre la stérilité.
Cette étude a consisté en l'étude de la qualité du sperme de 750 hommes buvant plus ou moins de café. Pour cela les hommes ont été répartis en trois groupes en fonction de leur consommation de café. Entre une ou trois tasses par jour (petit buveur), entre 4 et 6 tasses par jour (buveur moyen), plus de 6 tasses par jour (grand buveur).
Aucune différence dans la concentration ou la manière de se mouvoir des spermatozoïdes n'a été observée. De manière similaire, aucune variation du niveau des hormones sexuelles (testostérone) n'a été mise en évidence. En revanche, la mobilité des spermatozoïdes des hommes faisant partie du groupe des grands buveurs était significativement supérieure à celle des spermatozoïdes du groupe d'hommes ne buvant pas de café.
Les scientifiques suggèrent que ces résultats pourraient aider à mettre au point de nouveaux traitements à base de caféine pour remédier à une faible qualité du sperme.

Effet du cannabis

En revanche, une autre étude a montré que fumer du cannabis avait un très fort effet négatif sur la qualité du sperme et affectait fortement la fertilité des hommes. Les résultats indiquent que fumer du cannabis réduit le nombre ainsi que le volume de spermatozoïdes produit par les hommes. Un autre effet observé, a été une accélération temporaire de la vitesse des spermatozoïdes avant qu'ils ne s'immobilisent totalement.
L'effet délétère du cannabis se fait probablement par l'intermédiaire d'un composant appelé le tétra-hydrocannabinole (THC) qui agit sur des récepteurs présents à la surface des spermatozoïdes humains. Il a aussi été montre que le THC pouvait empêcher les spermatozoïdes de se fixer sur l'ovule. Cette étude a été réalisée sur 22 hommes ayant fumé du cannabis depuis 5 ans en moyenne.
Il est probable que le cannabis puisse aussi affecter la fertilité des femmes. Peut-être en modifiant la concentration du THC au niveau de leurs organes reproducteurs.

Le sperme contient une protéine qui favorise l’ovulation


Une protéine retrouvée dans le liquide séminal du sperme serait responsable de l’ovulation chez certaines espèces de mammifèreset favoriserait la viabilité de la grossesse chez la vache et peut-être chez l’Homme. Cette molécule, qui vient d’être isolée, ne serait autre qu’un facteur de croissance nerveuse déjà connu. Il pourrait être la cible d’un nouveau traitement de l’infertilité.
Lorsqu’il s’agit de reproduction, les mammifères forment deux grandes catégories. Certaines femelles (chez les chameaux, les lamas, les lapins ou les koalas par exemple) ont une ovulation induite par le rapport sexuel. D’autres, comme la vache et la chienne, ont une ovulation spontanée, qui intervient selon un certain cycle (c'est également le cas de la femme).
Pour expliquer ce premier cas, les chercheurs ont supposé en 1985 la présence d’un facteur dans le sperme des mâles permettant à la femelle de devenir fertile et d’ovuler. Ils l’ont appelé ovulating-inducing factor (OIF). Cette piste a été suivie et en 2005, des scientifiques de lUniversity of Saskatchewan (Canada) sont allés un peu plus loin dans sa compréhension. En injectant du sperme de lama dans la circulation de femelles, ils ont réussi à les pousser à ovuler, précisant ainsi que cet OIF passait par le sang avant d’agir.
Ces mêmes biologistes ont poursuivi l’enquête et livrent dans les Pnas le fruit de leur découverte intéressante qui révèle la nature de cette substance : un facteur de croissance nerveuse (abrégé NGF).
Le pouvoir ovulant du sperme mieux décrypté
Il a d’abord fallu isoler cet OIF. Du sperme de lama (ovulation induite) et de taureau (ovulation spontanée) a été récolté et passé à la centrifugeuse afin de récupérer le liquide séminal, liquide nourricier des spermatozoïdesreprésentant 5 % de l’éjaculat. Ensuite, à l’aide d’enzymes, de chaleur et de filtres, ils ont isolé la molécule, testant sa présence à chaque étape en l’injectant à des femelles lamas pour vérifier qu’elles pouvaient ovuler. À terme, il ne restait plus qu’une seule protéine, qu’ils ont pu analyser : un facteur de croissance nerveuse déjà connu, appelé NGF-bêta.
Du sperme de taureau a été utilisé pour cette expérience. Au milieu des années 1980, on avait déjà retrouvé le NGF-bêta et les scientifiques se demandaient bien quel était son rôle. Désormais, le puzzle se compose peu à peu...
Du sperme de taureau a été utilisé pour cette expérience. Au milieu des années 1980, on avait déjà retrouvé le NGF-bêta et les scientifiques se demandaient bien quel était son rôle. Désormais, le puzzle se compose peu à peu... © Fernando Hartwig, Wikipédia, cc by sa 3.0
Ces protéines aident à la survie et au maintien des corps cellulaires desneurones. Jusque-là, on pensait qu’elles ne jouaient que ce rôle. Leur implication dans la reproduction est désormais démontrée. Les auteurs supposent qu’une fois dans le vagin et l’utérus, l’OIF/NGF-bêta rejoint la circulation, traverse la barrière hématoencéphalique (ceux à quoi ils ne s’attendaient pas) et active l’hypothalamus et l’hypophyse, les glandes ducerveau qui stimulent l’ovulation.
L’OIF pas seulement impliqué dans l’ovulation
Une autre expérience, toujours menée par la même équipe, montre l’universalité de la protéine. Détectée chez tous les mammifères testés, elle peut faciliter la reproduction d’une espèce à l’autre. Ainsi, le sperme de lapin, de cheval ou de cochon suffit à promouvoir l’ovulation chez des femelles lamas, sans rapport sexuel, évidemment.
Problème : si l’efficacité de l’OIF est attestée chez des espèces à ovulation induite, son rôle est beaucoup moins clair pour les autres, celles à cycle spontané, comme l’Homme. Chez la vache par exemple, il ne provoque pas directement l’ovulation. En revanche, il semble promouvoir la croissance folliculaire, ces structures qui enveloppent l’ovocyte et permettent sa maturation. Il agirait également sur le développement du corps lutéal, structure rémanente sécrétrice de progestérone et indispensable à la survie embryonnaire.
Désormais, les auteurs souhaitent s’attaquer à l’effet réel de l’OIF sur la fertilité humaine afin de mieux comprendre les difficultés qu’ont certains couples à procréer. Est-il indispensable, souhaitable, remplaçable ? Il expliquerait peut-être certains cas d’infertilité dus à une insensibilité de la femme à la molécule ou une défaillance dans la qualité du sperme. Mais à ce stade, il est encore impossible d’affirmer quoi que ce soit !

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