Faut-il tout accepter en amour ?
Article du 30/09/2011
Infidélité, sodomie, échangisme… on dit souvent qu’en amour tout est permis. Mais faut-il tout accepter sous prétexte qu’on s’aime ?
Photo : Oredia
Photo : Oredia
La sexualité : lieu de partage
La sexualité est avant tout un lieu d’échange et de partage où tout est possible, à condition d’entendre et de respecter les souhaits de son ou de sa partenaire. Et où rien ne peut être imposé ou consenti contre son gré. Nul n’est donc obligé de toujours partager sexuellement ce que l’autre souhaite, d’aller au-delà de ses limites et de se forcer au risque d’en souffrir.
Force est cependant de constater qu’on ne vit pas toujours sur la même longueur d’onde et qu’il n’existe pas un modèle unique du plaisir, le répertoire sexuel étant riche et extensible et les sensibilités de chacun extrêmement différentes.
Des pratiques décidées à deux
Quelquefois, quand les désirs et les envies divergent, il peut être essentiel dans un couple de savoir faire des concessions ou, plus exactement, d’avoir la curiosité d’aller voir dans le jardin secret de l’autre. Accepter d’assouvir un fantasme ou un jeu sexuel peut se révéler fort amusant comme découverte, à condition bien sûr de ne ressentir ni dégoût ni souffrance.
Au gré de ses humeurs, l’un propose, les deux disposent et ces audaces, jeux coquins, lieux insolites, pimentent la relation. Les pratiques qui intègrent des jeux de domination ou d’échangisme, quand elles sont décidées en commun, peuvent également être source de jouissance et de connivence. Elles alimentent une vie sexuelle qui, à un moment peut-être, manque de piment ou d’imaginaire érotique. Mais tout cela ne peut pas être une source de satisfaction pour l’un au détriment de l’autre.
La clé de voûte : une bonne communication
Une sexualité épanouie, une relation équilibrée passent nécessairement par une bonne communication au sein du couple. Chacun doit pouvoir exprimer ses différences et ses limites afin qu’il n’y ait pas d’inhibitions, de peurs et de rancœurs, voire la disparition de cette liberté d’échange nécessaire à l’équilibre de la vie sexuelle. Tout comme il ne faut pas hésiter à émettre envies et souhaits, il faut savoir dire non quand on sent que ce qui est demandé est impossible ou même nuisible à son bien-être et à son équilibre intime (sodomie, échangisme…). Mais en exprimant son vécu, afin que l’autre ne le perçoive pas comme un refus de sa personne.
Il en va de même pour les relations extraconjugales : si le couple est construit sur une relation de confiance amoureuse, où le corps et les sentiments sont autonomes et où chacun est autorisé par l’autre à faire ce qu’il souhaite, alors « tout » ou presque est permis. Car il s’agira, dans ce cas, d’aventures sans lendemain, qui ne remettent pas en cause l’amour des deux principaux protagonistes.
Ce mode de fonctionnement n’est bien sûr pas possible quand on s’est juré fidélité et que le contrat implicite du couple repose sur cette promesse solennelle. Un coup de canif dans le contrat peut, à ce moment-là, éveiller souffrances etjalousie. Cependant, même alors, se répandre en reproches acrimonieux ou ne rien oser dire et se murer dans le silence ne sont pas les solutions mais, au contraire, une source de conflits et de rancunes. Car une des clefs pour réussir sa vie à deux est de toujours communiquer le plus sereinement possible sur ses angoisses, ses peurs et ses gênes, quels que soient les obstacles rencontrés, sexuels ou non.
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