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Se masturber, est-ce bon pour le couple ?
Difficile d’admettre que l’autre puisse jouir sans nous. Pourtant, l’onanisme en solo, longtemps accusé de tous les maux, peut parfois nous mener à l’épanouissement à deux…
L’anecdote est racontée par Sophie, mariée depuis dix ans à Arnaud. Il est 8 heures ce matin-là, et Sophie peste contre son compagnon, qui met un temps fou à se brosser les dents, mobilisant la salle de bains à l’heure de pointe. N’y tenant plus, elle finit par entrer sans frapper et découvre qu’Arnaud… n’est pas exactement en train de se brosser les dents.
« J’ai beau être plutôt ouverte et savoir qu’il lui arrive de se masturber, je l’ai mal pris, d’autant que la veille au soir, il n’avait pas vraiment été un foudre de guerre au lit », se souvient-elle. Et Arnaud, était-il gêné ? « Pas vraiment en réalité, il a mis son geste sur le compte du stress à quelques heures d’une réunion importante, et m’a assuré que ça n’avait rien à voir avec moi. Ce dont j’ai eu la confirmation le soir même, heureusement ! À croire que la situation nous avait mis en condition. »
L’histoire d’Arnaud et Sophie renvoie à cette interrogation : la masturbation, souvent perçue comme une cause de conflit dans le couple, est-elle source d’excitation ou d’inhibition ?
Mise au point préliminaire : il n’y a aucune raison, selon la sexologue et psychanalyste Laura Beltran, de culpabiliser de pratiquer l’onanisme. « La sexualité est plus large que le rapport sexuel dans le couple, elle englobe la masturbation, les rêves érotiques, la sensualité, explique-t-elle. Se masturber ne signifie pas tromper l’autre. »
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Un bémol toutefois, nuance le gynécologue et psychosomaticien Sylvain Mimoun, auteur, avec Rica Étienne, de Sexe et Sentiments (2 tomes, « Version homme » et « Version femme », Albin Michel, 2009) : « Lorsque la masturbation devient exclusive, prenant le pas sur les relations sexuelles à deux, il peut être bon de s’interroger. »
C’est une chose que de s’offrir une pause détente dans la salle de bains de temps en temps, c’en est une autre que d’éprouver un besoin compulsif de le faire plusieurs fois par jour, ou de passer toutes ses nuits devant des films porno pendant que son partenaire dort.
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