Parler de tout avec ses enfants, facile à dire ! Mais comment traiter des questions sexuelles sans brusquerie, en respectant l'intimité de chacun ? Comment libérer les ados de leurs angoisses ou de leurs idées reçues ?
D'amour et de sexe, notre société en parle largement ! Le sujet n'est plus tabou, mais il reste difficile pour un ado de se préparer à la vie sexuelle. Ses parents peuvent-ils l'aider ?
Sexualité et prévention
Chez les ados, une grossesse non désirée, c'est fréquent et, le plus souvent, dramatique. Lorsqu'on a moins de 18 ans, plus d'une grossesse sur deux se solde par une IVG : 6 000 mineures décident ainsi chaque année d'avorter. "Pour une jeune fille, dire "je suis enceinte" c'est en fait dire "j'ai couché". Lorsque les relations amoureuses n'ont jamais été abordées à la maison, c'est une honte parfois insurmontable", explique Martine Leroy, du Planning familial de Nantes.
Aux grossesses non désirées viennent s'ajouter les maladies sexuellement transmissibles (notamment l'hépatite et le sida). Et là encore, c'est toujours grave.
Face à ces risques, les parents n'ont pas le droit de faire l'impasse sur le sujet de la sexualité.
De nombreuses études ont été réalisées sur l'impact des programmes d'éducation sexuelle. Pas de surprise, la plupart d'entre elles montrent que les ados informés fréquentent plus volontiers les centres de planning familial et sont de plus grands "consommateurs" de pilule et de préservatifs.
Mais quand l'information se résume à la prévention des maladies ou à l'étude de la reproduction, les ados en tiennent peu compte : à l'âge où l'on croit que “ça n'arrive qu'aux autres”, d'autres questions sont pour eux bien plus brûlantes : me trouve-t-il (elle) à son goût, comment se comporter au lit, mon pénis est-il assez long, vais-je avoir mal, etc…
Choisir le bon interlocuteur
Lorsqu'ils sont déroutés par ces questions ou l'attitude de leur enfant, les parents peuvent lui proposer un rendez-vous avec un médecin généraliste ou un(e) gynécologue qui sera à même de conseiller l'adolescent. Pour le Professeur Israël Nisand, responsable du service de gynécologie obstétrique au CHU de Strasbourg, le rôle des parents, c'est de transmettre une "morale" ; mais pas question de leur laisser l'occasion de se mêler de la sexualité de leurs enfants : celle-ci doit rester confidentielle et la propriété personnelle de chacun.
Il préfère la parole d'un tiers, pour aborder avec tolérance et ouverture d'esprit le sujet. Ne voulant pas non plus laisser ce rôle à l'institution scolaire, il a organisé depuis 1992 des interventions en collège auprès d'élèves de quatrième ou troisième, suivies, si nécessaire, de consultations individuelles gratuites dans les centres info-ados. Il a également créé sur le net un site info-ados.
Le plaisir, ça ne se raconte pas
Le mythe du Prince Charmant, entretenu par les récits de la vie des stars, par les romans ou les films, déforme la vision que les ados ont de l'amour et de la sexualité ; mieux vaut leur donner d'autres pistes de réflexion, expliquer que la sexualité ne se résume pas aux rapports sexuels, que chaque âge a sa propre sexualité, etc…
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