Des chercheurs ont établi une corrélation entre le climat (températures et précipitations) et la virulence des épidémies de choléra dans les régions où sévit la maladie. Ils estiment ainsi pouvoir prévoir à l'avance la dangerosité d'une épidémie à venir, en fonction de l'évolution de la météo.
Une augmentation des précipitations et des températures pourraient signaler des épidémies de choléra plusieurs mois avant qu'elles n'éclatent, selon des travaux publiés mardi. Après avoir analysé des épidémies de choléra et des données environnementales dans des régions de Zanzibar en Tanzanie où l'infection est endémique, des chercheurs de l'International Vaccine Institute (IVI) à Séoul en Corée du Sud, ont découvert qu'un accroissement d'à peine un degré de la température moyenne minimale mensuelle était une indication que le nombre de cas de choléra allait probablement doubler dans les quatre mois. Une augmentation de 200 millimètres des précipitations mensuelles signale également une progression certes un peu moins élevée mais encore importante du nombre des cas de choléra dans les huit semaines.
Le choléra tue de nouveau en Haïti
La Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a annoncé jeudi avoir rouvert un centre de traitement du choléra près de Port-au-Prince en raison d'une recrudescence de la maladie, qui a fait plus de 5300 morts en Haïti depuis 2010.
Publié le 02/06/2011
"Notre recherche est une validation de la notion selon laquelle l'accroissement des précipitations ou des températures est souvent un précurseur des épidémies de choléra dans des zones vulnérables", souligne Rita Reyburn, chercheuse à l'IVI et principal auteur de l'étude. "Nous sommes très près de développer un système de prévision fiable qui surveillerait l'évolution des températures et des précipitations. Cela permettrait de mettre en place des mesures préventives comme la mobilisation d'équipes sanitaires ou le lancement de campagnes de vaccination d'urgence avant que l'épidémie n'éclate", ajoute-t-elle.
En outre, la fréquence des épidémies de choléra augmente tandis que les climatologues prévoient un climat plus chaud et avec davantage de pluies au cours de prochaines décennies dans un grand nombre de régions où le choléra est endémique. "Les épidémies de choléra se produisent de plus en plus souvent et avec plus de sévérité", observe le Dr Peter Hotez, le président de l'American Society of Tropical Medicine and Hygiene. Pour lui ces travaux "sont un exemple d'une approche innovante qui, si elle est utilisée en conjonction avec d'autres mesures préventives, pourrait réduire de plusieurs milliers le nombre de décès".
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