VIH-Sida : un vaccin efficace chez les singes

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Un vaccin contre l’équivalent du VIH vient de prouver son efficacité chez le singe. S’il ne protège que la moitié des animaux, il permet néanmoins d’explorer le fonctionnement du système immunitaire contre l’infection par le virus du Sida, et surtout d’espérer accélérer le développement d’un vaccin destiné aux humains.
L’obtention d’un vaccin efficace contre le virus du Sida n’est peut-être pas une utopie. Selon un article paru tout récemment dans la revue Science Translational Medicine, des scientifiques du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) auraient en effet réussi à protéger des singes contre un homologue du VIH.
Cette nouvelle encourageante intervient presque deux années après celle révélée par une autre étude, réalisée, elle, sur des humains. En Thaïlande, entre 2003 et 2006, 16.000 volontaires avaient reçu un vaccin contre le VIH, dirigé contre la protéine de surface gp120. Selon l’étude baptisée RV144 et publiée en septembre 2009, les six doses vaccinales injectées aux patients avaient permis de réduire modestement les taux d’infection (31 %), par rapport à la population ayant reçu un placebo.

Cinquante pour cent de protection
Cette fois-ci, chez le singe, la protection n’est toujours pas totale, mais elle atteint tout de même un taux plus important puisque 50 % des animaux ont résisté à l’infection par le SIV (virus de l’immunodéficience simienne), l'homologue du VIH chez les primates non humains. Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont utilisé 129 singes, la moitié d’entre eux ayant reçu le vaccin, l’autre un placebo.
Le vaccin anti-SIV est de type prime-boost, un type de vaccin considéré aujourd’hui comme l'un des plus efficaces. Il consiste en une vaccination en deux étapes, la première conférée par l’administration d’un morceau d’ADN codant pour l’antigène à cibler (qui sera alors directement traduit par les cellules touchées), la seconde par l’injection des antigènes portés par un vecteur viral modifié. Ces deux injections successives permettent théoriquement d’augmenter les chances de fabriquer des anticorps neutralisants.
S'il est modifié pour porter des antigènes et s'il est atténué pour ne pas rendre malade, l'adénovirus peut devenir un vaccin efficace.
S'il est modifié pour porter des antigènes et s'il est atténué pour ne pas rendre malade, l'adénovirus peut devenir un vaccin efficace. © DR
Ensuite, ces singes ont été inoculés par voie rectale (pour simuler une exposition sexuelle) à raison de 12 doses de virus à chaque animal. Pour vérifier l’étendue de la possible protection, deux souches différentes de SIV ont été utilisées (appelées SIVmac251 et SIVsmE660), chaque singe n’ayant été en contact qu’avec l’une ou l’autre des souches.
Malheureusement, le vaccin ne semble pas avoir un champ d’action très large, car s’il a permis de protéger la moitié des singes contre le virus SIVsmE660, en revanche, il n’a eu aucun effet bénéfique contre le virus SIVmac251.

Une meilleure compréhension du mécanisme immunitaire
Grâce à des analyses plus poussées, les scientifiques ont pu mieux comprendre les éléments immunitaires et génétiques importants pour la mise en place du mécanisme de protection face au SIV. C’est ainsi qu’ils ont pu montrer la nécessité de la présence d’anticorps neutralisants et de lymphocytes CD4+ ciblant spécifiquement les protéines d’enveloppe du SIV dans la résistance à l'infection virale. De plus, la présence dans le génome de deux allèles (du gène TRIM5) restrictifs au virus permet de limiter le risque d’infection par rapport aux singes qui possèdent au moins un allèle permissif.
Chez les singes devenus séropositifs, un élément permet aussi de limiter la propagation du virus. En effet, les singes infectés par le virus SIVsmE660 et possédant un allèle particulier de la classe des CMH I ont un taux sanguin de virus dix fois plus faible que chez les singes dépourvus de cet allèle.
« Cette étude commence à élucider les mécanismes de la protection du vaccin contre les virus d'immunodéficience et met en avant la nécessité d’analyser ces corrélats génétiques et immunitaires de protection dans de futurs essais de stratégies de vaccins anti-VIH », concluent les auteurs. Si le vaccin contre le VIH n'est donc pas encore prêt, la recherche avance...

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