vendredi 29 mars 2013

Vertus de la banane

Banane et banane plantain

 


Valeur nutritive de la banane et du plantain


Banane crue (douce), taille moyenne, 18 cm à 20 cm/120 g
Banane plantain crue, en tranches, 125 ml (1/2 tasse)/ 80 g
Banane plantain cuite, en tranches, 125 ml (1/2 tasse)/ 80 g
Calories
105
95
94
Protéines
1,3 g
1,0 g
0,6 g
Glucides
27,0 g
24,9 g
25,3 g
Lipides
0,4 g
0,3 g
0,2 g
Fibres alimentaires
2,1 g
1,8 g
1,9 g
 
Charge glycémique : Modérée
Pouvoir antioxydant : Élevé   
Sources : Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs, 2010

Profil santé de la banane et du plantain 


Riche en antioxydants, la banane préviendrait l’apparition de nombreuses maladies. De plus, les sucres qu’elle contient contribueraient à maintenir une bonne santé gastro-intestinale. D’un point de vue culinaire, on distingue 2 types de bananes : lesbananes à dessert, comme celles que nous mangeons au petit-déjeuner, et les bananes à cuire, comme le plantain.


Les bienfaits de la banane et du plantain

  • Cancer. Une étude prospective, effectuée auprès de 61 000 femmes suisses, a démontré un lien entre une consommation élevée de fruits et le risque moindre de souffrir d’uncancer du rein. De tous les fruits à l’étude, c’est pour la banane que les chercheurs ont constaté la plus forte relation5. La banane aurait le même effet bénéfique sur le risque decancer colorectal, autant chez les femmes que les hommes6.
  • Ulcère d’estomac. Quelques études in vitro7 et chez l’animal8-10 tendent à démontrer que la banane sous forme d’extrait (surtout la banane plantain, mais également la variété à dessert) pourrait protéger la muqueuse de l’estomac contre les ulcères. Une étude a démontré que l’extrait de 2 variétés de bananes cultivées en Thaïlande (Palo et Hom) aurait un potentiel gastroprotecteur chez le rat. Toutefois, seule la variété Hom aurait un effet sur la guérison des ulcères11. Ce type de banane se rapprocherait de la Cavendish, la variété la plus répandue dans le monde. Les recherches actuelles sont cependant insuffisantes pour recommander la consommation de bananes pour la prévention ou le traitement des ulcères gastriques.
  • Diarrhée chronique. Quelques études menées au Bangladesh ont démontré que la consommation de bananes pouvait diminuer les symptômes de la diarrhée chronique chez les enfants. Dans certains cas, un mélange de riz et de bananes plantain cuites ou un mélange de riz et de pectine pouvait diminuer le nombre et le poids des selles, ainsi que la durée de la diarrhée chez les bébés13,14. Dans d’autres cas, la consommation de bananes non mûres (de ½ à 3 bananes par jour, selon l’âge des enfants) hâtait la guérison de la diarrhée aiguë et chronique17. Une autre étude effectuée au Venezuela a démontré qu’une diète comprenant une préparation à base de banane plantain cuite diminuait le nombre et le poids des selles, la durée de la diarrhée et favorisait le gain de poids, comparativement à une préparation traditionnelle à base de yogourt18.
  • Maladies cardiovasculaires. Une étude a indiqué qu’une consommation élevée de bananes pendant un repas (400 g, soit plus de 3 bananes) réduisait les radicaux libresprésents dans le corps, 2 heures après le repas. Cette diète diminuait l’oxydation du LDL-cholestérol (mauvais cholestérol), un processus impliqué dans le développement desmaladies cardiovasculaires19. Toutefois, d’autres études seront nécessaires afin de cibler les effets de la banane à plus long terme et avec des doses plus modérées.
  • Diabète de type 2. L’amidon résistant (un type de sucre) de la banane non mûre contribuerait à la perte de poids chez des individus obèses souffrant de diabète de type 220, ainsi qu’à améliorer la sensibilité des cellules à l’insuline. Un extrait d’amidon résistant provenant des bananes non mûres diminuerait aussi la sécrétion d’insuline et laglycémie (taux de sucre dans le sang) tant chez les individus en santé que chez ceux ayant un diabète de type 2.

Que contiennent la banane et le plantain?

Antioxydants
Bien que la banane ne figure pas parmi les fruits qui contiennent le plus d’antioxydants1-3,21, elle a tout de même une capacité antioxydante élevée, pouvant possiblement contribuer à prévenir l’apparition de certains cancers, de maladies cardiovasculaires et de diverses maladies chroniques. La très populaire banane Cavendish contiendrait de la dopamine, une molécule de la famille des catécholamines. La dopamine a démontré une activité antioxydante similaire à celle de la vitamine C, l’antioxydant hydrosoluble le plus puissant.
Comme la banane contient à la fois de la dopamine et de la vitamine C, cela pourrait expliquer sa capacité antioxydante élevée4. La banane plantain serait également une source importante de plusieurs composés phénoliques qui seraient bien absorbés par le corps, optimisant ainsi leur potentiel antioxydant22.
Un antioxydant de la famille des flavonoïdes, la leucocyanidine, a été extrait de bananes plantains non mûres. Ce composé actif a démontré un effet protecteur contre l’érosion de la muqueuse de l’estomac, à la suite de la prise d’aspirine12.
Bêta-carotènes et alpha-carotènes
La banane plantain contient du bêta et de l’alpha-carotène, 2 caroténoïdes ayant la faculté de se transformer en vitamine A dans l’organisme. Parmi tous les caroténoïdes, le bêta-carotène est celui dont la conversion en vitamine A est la plus efficace. Cette dernière favorise la croissance des os et des dents, maintient la peau en santé et protège contre les infections.
Amidon résistant
La banane non mûre contient de l’amidon résistant, un type de sucre qui résiste à l’action des enzymes digestifs (de la même manière que les fibres alimentaires) et qui se rend intact dans le côlon16. Sous l’action de la flore intestinale, l’amidon non digéré y subit alors une fermentation, ce qui le transforme en acides gras à chaînes courtes (par exemple l’acide butyrique). Ces derniers stimulent l’absorption des liquides et du sel dans le côlon, diminuant ainsi la perte d’eau dans les selles. Les acides gras à chaînes courtes amélioreraient aussi indirectement la perméabilité de l’intestin grêle, un phénomène qui contribue à soulager les symptômes de la diarrhée14.
Des chercheurs ont observé que l’amidon résistant diminuait l’absorption des sucres consommés au même moment, ce qui entraînait une diminution de la glycémie (taux de sucre dans le sang)23. De plus, la consommation régulière d’amidon résistant mènerait à une augmentation plus importante de la ghréline lors des repas, une hormone qui a été associée à l’amélioration de la sensibilité à l’insuline24.
La banane plantain contient davantage d’amidon résistant que la banane douce. De plus, à mesure que la banane mûrit, la quantité d’amidon résistant diminue à un point tel que seules les bananes non parvenues à leur stade de maturation optimale contiendraient de l’amidon résistant en quantité significative.

Vitamines et minéraux principaux

Excellente source
Vitamine B6(pyridoxine)
La banane est une excellente source de vitamine B6 et la banane plantain, une bonne source.
Bonne source
La banane est une bonne source de manganèse pour la femme, mais seulement une source pour l'homme.
Source
Vitamine B9(folate)
La banane et la banane plantain sont des sources de vitamine B9.
Source
La banane et la banane plantain sont des sources de vitamine C.
Source
La banane et la banane plantain sont des sources de cuivre.
Source
La banane et la banane plantain sont des sources de magnésium.
Source
La banane et la banane plantain sont des sources de potassium.

Précautions

La banane est un aliment incriminé dans le syndrome d’allergie orale. Ce syndrome est une réaction allergique à certaines protéines d’une gamme de fruits, de légumes et de noix. Il touche certaines personnes ayant des allergies aux pollens de l’environnement et est presque toujours précédé par le rhume des foins.
Ainsi, lorsque certaines personnes allergiques à l’herbe à poux consomment la banane crue (la cuisson dégrade habituellement les protéines allergènes), une réaction immunologique peut survenir. Ces personnes ressentent des démangeaisons et des sensations de brûlure à la bouche, aux lèvres et à la gorge. Les symptômes peuvent apparaître, puis disparaître, habituellement quelques minutes après avoir consommé ou touché l’aliment incriminé. En l’absence d’autres symptômes, cette réaction n’est pas grave et la consommation de banane n’a pas à être évitée de façon systématique. Toutefois, il est recommandé de consulter un allergologue afin de déterminer la cause des réactions aux aliments végétaux. Ce dernier sera en mesure d'évaluer si des précautions spéciales devraient être prises.
Les personnes allergiques au latex peuvent démontrer une hypersensibilité à la banane ainsi qu’à d’autres aliments tels le kiwi et l’avocat15. Les réactions sont diverses, passant de l’urticaire aux réactions anaphylactiques. Étant donné la gravité potentielle des réactions, une attention très particulière doit être portée au moment de la consommation de ces aliments chez les personnes qui se savent allergiques au latex. Encore une fois, il est recommandé de consulter un allergologue afin de déterminer la cause des réactions à certains aliments ainsi que les précautions à prendre.



Idées recettes

  • Crue, telle quelle, ajoutée aux salades de fruits, aux céréales, dans les crêpes, ou en brochettes, avec d’autres fruits.
  • Dans les mousses, sorbets, glaces. Ou écrasez des bananes bien mûres et ajoutez-les aux préparations de pains, muffins, gâteaux, tartes, etc.
  • Passez-la au mélangeur avec du lait, du yogourt, du fromage blanc, du lait de soya ou du tofu, et d’autres fruits si désiré.
  • Bananes congelées. Sortez-les du congélateur et laissez-les légèrement décongeler. Fouettez ou passez au robot jusqu’à l’obtention d’une mousse dont la texture rappelle celle de la crème glacée.

Bananes plantains frites
  • Faites frire des morceaux de bananes plantains bien mûres dans de l’huile d’olive et servez comme légume d’accompagnement.
  • Ajoutez des tronçons de banane plantain ou de banane verte aux currys ou autres types de ragoûts.
  • Au lait de coco. Amenez à ébullition du lait de coco additionné de miel, ajoutez des morceaux de banane, réchauffez et servez.
  • Salade au concombre. Coupez des bananes et des concombres en cubes. Mélangez-les avec du jus de citron, de la coriandre hachée, de la noix de coco râpée (de préférence fraîche), un piment fort finement haché et des morceaux d’arachides. Salez, réfrigérez ½ heure et servez.
  • Salade de pommes de terre. Faites cuire des pommes de terre coupées en dés. À la fin de la cuisson, ajoutez des rondelles de bananes et faites cuire 1 minute de plus. Égouttez, ajoutez des câpres, des olives noires et assaisonnez d’une vinaigrette à la moutarde. Réfrigérez 1 ou 2 heures avant de servir.
  • Une autre salade. Tranches de bananes, morceaux de pommeséchalote et célerihachés. Ajoutez du yogourt, un peu de jus de citron et, si désiré, de la mayonnaise. Réfrigérez et servez sur des feuilles de laitue avec des noix hachées et grillées à sec dans une poêle.
Consommation annuelle de bananes
Si la consommation annuelle de bananes par personne est de 2 kg en Chine, de 10 kg en Europe et de 12 kg aux États-Unis, elle passe à 50 kg en Océanie et à 210 kg, voire plus, dans les pays d’Afrique de l’Est.
  • Faites pocher les bananes à dessert vertes dans leur peau (après les avoir lavées). Elles seront alors plus digestes et pourront être consommées sans aucune autre préparation ou ajoutées à divers plats. On peut également faire pocher ou cuire à la vapeur des bananes mûres, entières ou coupées en tronçons. Il faut compter environ ½ heure de cuisson.
  • Réchauffez quelques minutes des bananes à dessert vertes, préalablement cuites, dans un mélange d’huile d’olive et de vinaigre, avec de l’oignon, de l’ail, une feuille de laurier, du sel et du poivre. Retirez du feu et laissez mariner 24 heures. Servez comme condiment.
  • Percez la peau de bananes entières avec une fourchette et mettez-les une quinzaine de minutes dans un four réglé à 200°C (400°F). Servez avec une sauce au beurre fondu et au jus de citron, un coulis de fruits ou toute autre sauce de votre choix. Ou fendez des bananes pelées en deux et mettez-les à cuire au four. Servez avec une viande, en les garnissant d’arachides rôties.
  • Raita. Faites revenir des graines de moutarde dans un peu de beurre clarifié. Ajoutez de la noix de coco râpée, faites cuire quelques minutes et retirez du feu. Ajoutez du yogourt, des rondelles de banane, des feuilles de coriandre hachée, versez dans un bol et mettez au réfrigérateur 1 heure. Servez avec un curry épicé.
  • Poisson à la banane plantain. Faites revenir des filets de poisson dans du beurre ou de l’huile, en les tournant une fois. Ajoutez du jus de lime additionné de poudre de cari, couvrez, faites cuire 5 minutes. Ajoutez des morceaux de plantain fendus dans le sens de la longueur, faites cuire 5 minutes encore et servez.
  • À la thaïlandaise. Faites cuire des haricots noirs mis à tremper la veille jusqu’à ce qu’ils soient bien tendres. Par ailleurs, faites cuire du riz glutineux dans du lait de cocoépais additionné d’un peu de miel, jusqu’à ce que le lait soit entièrement absorbé et que le riz soit moelleux. Découpez une feuille de papier d’aluminium en rectangles de 15 cm par 25 cm. Déposez à une extrémité d’un rectangle une petite quantité du riz cuit auquel vous aurez ajouté une cuillerée de haricots noirs, couvrez d’un morceau de banane fendue en deux puis d’une autre couche de riz aux haricots et repliez la feuille aluminium de façon à former un paquet. Faites cuire 15 minutes à la vapeur et servez.

Choix et conservation

Quelques mots sur la banane et la banane plantain

D’un point de vue culinaire, on distingue 2 types de bananes : les bananes à dessert et lesbananes à cuire. Dans cette dernière catégorie, la banane plantain est de loin la plus répandue. Pour chacun de ces types, il existe une multitude de variétés donnant des fruits dont la taille, la forme, la couleur et la saveur varient considérablement. La plupart de ces variétés sont inconnues hors de leurs pays de production. Les principaux pays producteurs de bananes sont situés en Amérique latine et en Asie, ainsi qu’en Afrique pour les bananes à cuire. Pratiquement toutes les bananes à dessert exportées à travers le monde proviennent d’une seule variété, la Cavendish.

Choisir

Plus la banane présente de marques vertes, moins elle est mûre et plus elle se conservera longtemps. On peut alors l’utiliser pour la cuisson. Par contre, il faudra la laisser mûrir avant de la consommer crue, car à ce stade, elle est indigeste. Elle est prête à consommer lorsque la chair cède légèrement à la pression et que la pelure est bien jaune et légèrement tigrée, sans aucune coloration verte. Lorsqu’elle présente des taches brunes ou noires, elle a dépassé ce stade et convient alors mieux pour la cuisson. À noter que les petites bananes sont généralement plus sucrées que les grosses.
La banane plantain est généralement vendue lorsque sa peau est verte.
On trouve dans les épiceries spécialisées une banane rose rouge, qui se consomme crue ou cuite.
Les bananes séchées du commerce sont souvent additionnées de sucre : il faut bien lire l’étiquette.
L’« essence de banane », dont on se sert pour aromatiser les liqueurs et les confiseries (de même que certains fromages fondus), est en fait de l’acétate d’amyle, une substance de synthèse obtenue à partir de l’acide acétique. L’essence de banane naturelle est trop volatile pour présenter un intérêt culinaire.
On trouve, dans les épiceries asiatiques, des feuilles de bananier congelées, dont on peut se servir pour cuire les aliments en papillote.

Conserver

Température ambiante. Comme la banane noircit au contact du froid, on recommande de la conserver à la température ambiante, dans un compotier ou sur le comptoir. Pour hâter le mûrissement des bananes vertes, on les met dans un sac de papier brun.
Congélateur. Retirez la peau et congelez-la entière, en morceaux ou en purée. Arrosez de jus de citron à la sortie du congélateur pour empêcher son oxydation.

Préparer

Ne pelez la banane qu’au moment de la consommer ou de la préparer, car sa chair s’oxyde au contact de l’air. S’il faut la peler à l’avance, on la citronne légèrement.
La banane plantain se pèle plus facilement après qu’on l’ait fait blanchir 5 minutes dans l’eau bouillante salée.

La petite histoire de la banane et du plantain


Noms communs : banane, banane plantain, figue des jardins, banane à cuire, banane-farine, banane-cochon, figue mignonne, pomme de paradis, etc.
Nom scientifique : Musa spp.          
Famille : musacées.

Le terme « banane » est apparu en 1602. Il vient du portugais banana, emprunté, selon les uns, à une langue bantoue; selon les autres, à un mot arabe signifiant « doigt ». Le fruit a d’abord été désigné sous les noms de « pomme de paradis » et « figue des jardins ».
Le terme « plantain » pour désigner la banane plantain est apparu d’abord sous la forme de « plantin » au début du XVIIe siècle. Il dérive de l’espagnol platano, qui désigne le platane, un arbre n’ayant rien à voir avec le bananier. On ne sait d’ailleurs pas pourquoi les Espagnols qui accostèrent en Amérique du Sud le nommèrent ainsi. À noter que « plantain » désigne également une petite plante herbacée dont le nom dérive du latin plantago.
Le bananier et son régime
Le bananier n’est pas un arbre, mais plutôt une herbe géante. Le tronc est en réalité un pseudotronc, composé de gaines foliaires (feuilles qui se superposent à la base).
L’ensemble des bananes produites sur un même plant (de 100 à 400) se nomme « régime », lequel est divisé en groupes de 10 ou 20 fruits appelés « mains » ou « pattes ». Les fruits individuels portent le nom de « doigts ».
Le bananier est l’une des plus anciennes plantes connues. C’est probablement aussi l’une des premières à avoir été domestiquées. On pense toutefois que le fruit n’était guère consommé par nos ancêtres chasseurs-cueilleurs puisque, avant la domestication de la plante, il était peu charnu et contenait de nombreuses graines non comestibles. Par contre, on consommait fort probablement ses bourgeons de même que ses gaines foliaires internes. Les pêcheurs primitifs se servaient des fibres de sa tige pour fabriquer des filets. Les feuilles connaissaient également divers usages.
La famille des musacées ne comprend que 2 genres botaniques, Musa étant de loin le plus répandu et le plus diversifié. Ce genre se subdivise en de nombreuses espèces (de 30 à 50, selon les experts), dont plusieurs poussent encore à l’état sauvage. Toutefois, la majorité des variétés de bananiers et de bananiers plantains sont issues des espèces M. acuminata et M. balbisiana ou de leur croisement.
Originaire de l’Asie du sud-est, le bananier a suivi les migrations humaines vers la péninsule indienne, les îles du Pacifique et l’Afrique. Sous l’influence de l’évolution naturelle et des interventions humaines, il s’est grandement diversifié. En Afrique, les paysans cultivent un large éventail de bananiers plantains, nettement différents de ceux de la zone Pacifique, de même qu’un autre groupe de bananes à cuire, possédant leurs propres caractéristiques.
Comme la banane se conserve mal et s’abîme facilement durant le transport, elle tardera à être connue en Occident. Elle ne semble pas avoir été consommée par les Égyptiens, les Grecs ou les Romains, et ne serait apparue au Proche-Orient qu’au VIIe siècle de notre ère. Elle ne se répandra en Europe et en Amérique du Nord qu’au XIXe siècle, les navires étant alors plus rapides et les méthodes de conservation mieux maîtrisées.
Si la banane est considérée comme un simple dessert ou une collation dans les pays riches, il en va tout autrement en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. Pour près de 400 millions de personnes, elle constitue un aliment de subsistance, à mettre sur le même pied que les tubercules nutritifs, comme le taro, le manioc ou la patate douce. Les recherches menées dans ces régions par des organismes nationaux et internationaux revêtent une grande importance. Elles visent à accroître la productivité des bananeraies et à trouver des solutions aux problèmes de maladies et d’insectes qui attaquent cette culture.
Outre le fruit, on consomme, dans diverses parties du monde, la jeune pousse, la base de la tige ou la fleur mâle. Les cendres des feuilles brûlées servent de sel en Asie. Certaines espèces de bananiers ne sont cultivées que comme plantes ornementales. D’autres servent à la production defibres pour fabriquer cordes, tissu, papier, paniers, tapis, matériaux de recouvrement des toitures et portent le nom de « chanvre de Manille ».

Les migraines pourraient être liées à des anomalies du cerveau


Les personnes souffrant de migraines présenteraient des anomaliesdans le cerveau. Une étude montre que les régions du cortex liées aux sensations de douleur sont chez elles plus fines et moins larges. Est-ce la cause ou la conséquence de ces maux de tête ? La question reste posée.
  • Découvrez notre dossier sur les migraines 
Le cortex cérébral est une spécificité des mammifères. Il s’agit d’une couche de neurones composant la surface externe du cerveau, impliquée dans de nombreux processus cognitifs, comme la mémoire, la perception, la pensée, la douleur, le raisonnement, les aptitudes sociales, etc. Chez l’Homme, ce cortex prend une tournure très particulière car à l’étroit dans cette petiteboîte crânienne, il forme des plis et des crevasses appelés circonvolutions.
Depuis quelques années, les scientifiques suspectent une atrophie des régions de ce cortex associées à la douleur chez les patients souffrant demigraines, caractérisées par des maux de tête violents, parfois accompagnés d’une sensibilité accrue à la lumière, de nausées et de vomissements. Certains ont même pensé qu’à force de sollicitations, ces zones se détériorent, expliquant le profil anormal du cerveau.
Cette hypothèse a intéressé Massimo Filippi, directeur de l’unité de recherche en neuro-imagerie à l’hôpital universitaire San Raffaele de Milan. L’homme recherche depuis plusieurs années les anomalies structurelles et fonctionnelles du cerveau afin de déterminer les mécanismes clés essentiels à l’expression clinique de ces migraines et de trouver des marqueurs afin de prédire leur évolution.
La couche la plus externe du cerveau des mammifères, le cortex, peut contenir les secrets de la migraine. Des anomalies dans certaines régions spécifiques, associées à la douleur, pourraient être liées à ces maux de tête.
La couche la plus externe du cerveau des mammifères, le cortex, contient peut-être les secrets de la migraine. Des anomalies dans certaines régions spécifiques, associées à la douleur, pourraient être liées à ces maux de tête. © Mark Lythgoe et Chloe Hutton, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0
Un lien entre migraine et anomalies du cortex cérébral
Son équipe a recruté 81 volontaires pour passer des IRM, parmi lesquels 63 souffraient de maux de têtes chroniques, quand les 18 autres faisaient office de témoins. Pour quels résultats ? Comme le montre l'article publié dans la revue Radiology, le cortex des migraineux est effectivement atteint par des anomalies structurelles.
En effet, dans les régions liées à l’intégration de la douleur, le cortex était d’une part moins épais que chez les témoins, et, d'autre part, recouvrait une surface moins importante. Ces deux paramètres sont intéressants car ils se complètent.
L’aire couverte par le cortex connaît une très forte extension peu avant la naissance, à l’origine de toutes ces circonvolutions, et relève donc en grande partie de l’inné. À l’inverse, l’épaisseur de ce cortex est plus sujette aux variations au cours de la vie, avec l’expérience ou les maladies. Ainsi, le fait que ces deux paramètres soient touchés révèle que les migraines sont le fruit d’un équilibre entre des caractéristiques intrinsèques et liées à despathologies.
Qui de l’œuf et de la poule ?
L’étude va même un peu plus loin. Certains patients racontent connaître quelques troubles de la vision durant leurs crises, comme l’apparition d’une région floue ou de formes étranges par exemple. Or, si l’épaisseur et la surface du cortex n’ont aucun rapport avec la durée et l’intensité des migraines, elles en auraient avec l’occurrence de ces hallucinations visuelles.
Ces informations n’expliquent cependant pas tout. Ces anomalies cérébralessont-elles la cause ou la conséquence des maux de tête ? Il est trop tôt pour le dire. Mais Massimo Filippi espère pouvoir apporter à l’avenir une réponse. Il a déjà planifié deux études au long cours. Dans la première, il suivra ces mêmes volontaires pour voir si l’épaisseur et la surface évoluent au cours du temps. Dans la seconde, il fera la même chose mais avec des enfants ne souffrant pas encore de migraines. Ainsi, il pourra déterminer si ce sont déjà ceux qui ont le plus petit cortex qui souffrent de maux de tête ou si celui-ci régresse chez les personnes victimes de migraines.

mardi 26 mars 2013

La thérapie génique peut aussi soigner des leucémies chez les adultes


Cinq adultes atteints de leucémie ont bénéficié d’une thérapie génique contre leur cancer du sang. Tous ont connu une phase derémission très rapide. Malheureusement, le succès n’est pas garanti, puisque deux de ces patients sont aujourd’hui décédés. Les trois autres, en revanche, se portent bien.
La thérapie génique a permis d'obtenir des rémissions dans un petit groupe d'adultes atteints d'une forme agressive de leucémie en modifiant des cellules du système immunitaire, montre une étude publiée aux États-Unis. Les cinq patients âgés de 23 à 66 ans, qui souffraient d'une leucémie aiguë lymphoblastique, ont connu une rémission complète et rapide après avoir reçu des lymphocytes génétiquement modifiés provenant de leur propre système immunitaire.
Ce traitement a apparemment éliminé les cellules cancéreuses qui étaient réapparues malgré une chimiothérapie, indiquent les résultats de cet essai clinique mené par Renier Brentjens, un cancérologue du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center à New York. Ils sont publiés dans la dernière édition de la revue américaine Science Translational Medicine.
Une thérapie génique, prémices de la greffe de moelle osseuse
Obtenue entre une semaine et 59 jours selon les participants, cette rémission a permis pour quatre d'entre eux de recevoir une greffe de moelle osseuse, un traitement efficace pour éliminer ce type de leucémie, mais qui est très lourd et requiert que le patient ne soit pas trop malade.
La leucémie est un cancer des cellules de la moelle osseuse, destinées à circuler dans le sang. En boostant le système immunitaire par thérapie génique de manière à mieux cibler les cellules tumorales, les scientifiques ont pu faire entrer plusieurs patients en rémission.
La leucémie est un cancer des cellules de la moelle osseuse, destinées à circuler dans le sang. En boostant le système immunitaire par thérapie génique de manière à mieux cibler les cellules tumorales, les scientifiques ont pu faire entrer plusieurs patients en rémission. © DR
Chez le cinquième participant, la leucémie est réapparue trois mois après le traitement génique, et il était alors trop malade pour une greffe de moelle osseuse. Il est décédé peu après. Parmi les quatre ayant eu une greffe de moelle osseuse, un participant a succombé d'une embolie pulmonaire et les autres sont toujours en rémission.
Un traitement contre la leucémie qui reste à ajuster
Cette technique génique consiste à récupérer dans le sang des malades des lymphocytes T, les principales cellules du système immunitaire, pour les modifier génétiquement à l'aide d'un virus et les doter d'un récepteur moléculaire leur permettant d'attaquer les cellules cancéreuses. Une fois modifiés, ces lymphocytes sont redonnés aux malades sous forme deperfusion. Ils sont aussi capables de se multiplier dans l'organisme pour assurer une rémission durable.
Aux États-Unis, cette technique a déjà été utilisée avec succès chez des enfants atteints de leucémie. « Bien que ce nouveau traitement soit prometteur contre le cancer, il doit encore être ajusté pour obtenir une efficacité optimale et durable et aussi pour minimiser les effets secondaires», écrivent les auteurs de cette recherche.

lundi 25 mars 2013

Les spermatozoïdes plus en forme les mois d’hiver


Les spermatozoïdes humains apprécieraient l’hiver... Ils seraient en effet plus nombreux et surtout plus mobiles durant la mauvaise saison, du moins chez les hommes ne souffrant pas d’infertilité. Y a-t-il donc de meilleurs moments pour faire des bébés ?
Bien que les hommes et les femmes puissent théoriquement concevoir des bébés tous les mois de l’année, les études démographiques montrent que l’on observe une saisonnalité des naissances depuis aussi loin qu’on remonte le passé. Mais celle-ci est variable et dépend aussi des époques. Par exemple, au XVIIe siècle en France, les accouchements étaient surtout concentrés entre janvier et avril. Pourquoi ? Parce que durant cette période, la population suivait avec plus de rigueur les principes religieux, et certains prônaient l’abstinence lors de célébrations particulières ou bien que l’union d’un couple ne pouvait être consommée qu’une fois l’homme et la femme mariés.
Aujourd’hui, les courbes se sont nettement homogénéisées, même s’il existe encore des variabilités selon les mois. Ainsi, dans l’Hexagone, les bébés naissent davantage entre mai et septembre. À quoi cela est dû ? Probablement à certains critères socioéconomiques, mais aussi à cause de la célébration du passage à la nouvelle année… Mais peut-être que la biologie est également derrière tout cela..
En effet, des chercheurs israéliens de l’université Ben-Gourion du Néguevviennent de faire un constat surprenant dont ils ont fait part dans la revueAmerican Journal of Obstetrics and Gynecology. Leur étude montre que lesperme humain est plus fécond lors des mois d’hiver et jusqu’au début du printemps.
La différenciation des cellules souches germinales en spermatozoïdes (processus appelé spermatogenèse) se déroule en approximativement 74 jours. Ainsi, les gamètes mâles disponibles au début du printemps ont donc commencé à être fabriqués durant l'hiver.
La différenciation des cellules souches germinales en spermatozoïdes (processus appelé spermatogenèse) se déroule en approximativement 74 jours. Ainsi, les gamètes mâles disponibles au début du printemps ont donc commencé à être fabriqués durant l'hiver. © Anna Tanczos, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0
Les spermatozoïdes préfèrent nager en hiver
Ainsi, 6.455 échantillons de sperme d’hommes en couple ne parvenant pas à concevoir des enfants ont été récoltés entre janvier 2006 et septembre 2009 et passés sous microscope. En tout, 4.960 d’entre eux ne présentaient aucun signe d’inquiétude, quand les 1.495 restants comportaient moins de 15 millions de spermatozoïdes par ml de semence, critère de l’OMS pour définir l’infertilité.
C’est seulement une analyse plus précise qui révèle qu’au cours de la saison froide, les spermatozoïdes sont retrouvés en plus grand nombre, qu’ils étaient plus rapides et moins déformés chez les hommes fertiles. Par exemple, en hiver, ils disposent de 70 millions de gamètes par ml, dont 5 % se montrent particulièrement motiles et bons nageurs, ce qui augmente les chances de fécondation. Au printemps, les effectifs chutent de 2 millions par ml, et les proportions de spermatozoïdes très actifs passent à 3 %. Du printemps à l’automne donc, les populations et la motilité diminuent peu à peu.
Cependant, ce modèle ne s’observe pas chez les hommes infertiles. Pour eux, les records de vitesse sont battus en automne, mais c’est au printemps que leurs cellules sexuelles sont les mieux formées.
Concevoir les bébés dans les moments optimaux
Cette recherche n’apporte pas les explications biologiques sous-jacentes. Cela n’empêche pas les scientifiques d’émettre quelques suppositions à partir de ce qu’on a déjà pu noter chez d’autres espèces animales. En général, leur quantité de sperme diminue quand les températures augmentent, peut-être à cause de l’exposition au soleil. Des variations hormonales sont aussi envisagées.
Mais revenons à nos humains. Que tirer d’une telle étude ? Qu’il existe probablement des moments de l’année où la conception d’un bébé est légèrement plus simple qu’à d’autres. Savoir à quel moment concentrer les efforts pourrait faire gagner du temps et limiterait peut-être la frustration de certains couples en difficulté pour avoir un enfant. Mais il serait dommage de leur conseiller de ne pas poursuivre les tentatives le reste de l’année…

ELQ-300, nouveau médicament contre le paludisme


Le paludisme est la maladie infectieuse parasitaire la plus mortelle, et l’émergence de souches résistantes aux médicaments pose un énorme problème de santé publique. L'espoir peut-il venir d’ELQ-300, qui serait capable à la fois de traiter la maladie et de bloquer la transmission du parasite ?
Le paludisme est une maladie infectieuse causée par des parasites unicellulaires du genre Plasmodium et transmise par des moustiques. Malgré de nombreuses années de recherche, aucun vaccin n’est encore disponible et aucun médicament préventif n'est efficace à 100 %. Par ailleurs, larésistance croissante aux médicaments antipaludiques souligne l’importance de produire de nouveaux moyens de traitement.
Dans une étude récente publiée dans Science Translational Medecine, une équipe internationale de chercheurs a mis en évidence un nouvel antipaludique appelé ELQ-300. La principale difficulté dans la mise au point d’un traitement contre le paludisme repose sur le cycle de vie complexe du parasite, qui passe par trois stades morphologiques. Selon le docteur Dennis Kyle, membre du Department of Global Health de l’University of South Florida« ce nouveau médicament est l’un des premiers capables de tuer le parasite dans ses trois stades morphologiques ».
Le parasite du paludisme est propagé par la piqûre de certaines espèces de moustiques anophèles. En 2009, environ 225 millions de personnes ont été atteintes de paludisme, et 781 000 en sont mortes.
Le parasite du paludisme est propagé par la piqûre de certaines espèces de moustiques anophèles. En 2009, environ 225 millions de personnes ont été atteintes de paludisme, et 781 000 en sont mortes. © Center for Disease Control, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0
Prévenir et bloquer la transmission du paludisme avec l’ELQ-300
L’ELQ-300 dérive des quinolones, une classe d’antipaludiques utilisés initialement dans le traitement de la maladie. Il ciblerait spécifiquement certaines protéines présentes dans les mitochondries du parasite.
Au cours de tests précliniques chez la souris, l’ELQ-300 a eu un double effet de prévention de la maladie et de blocage de sa transmission. Selon les auteurs, ce médicament aurait également peu de chances d’engendrer desrésistances ultérieures chez la plupart des souches de Plasmodium. Encore mieux, la production de cet ELQ-300 serait moins coûteuse que celle des antipaludiques existants. Un avantage certain pour les pays pauvres, où lepaludisme est un problème de santé publique et entraîne une importante perte de croissance économique.
Selon le docteur Kyle, ce nouveau médicament permettrait de détruire le cycle de vie du parasite, et peut-être d’éradiquer la maladie. Bien que de nombreuses étapes restent encore à franchir pour en arriver là, les résultats de cette étude sont encourageants.

Le coq crie cocorico car il a une horloge


Est-ce que le coq vient nous réveiller d’un « cocorico » puissant à l’aube parce qu’il sait que c’est l’heure de se lever ou parce que c’est inscrit en lui ? Si vous ne vous êtes jamais posé la question, des chercheurs japonais l’ont fait. Et ont montré que l’horloge biologique de l’animal joue un rôle prépondérant.
Mieux vaut ne pas habiter près d’un poulailler lorsque l’on aime les grasses matinées. Avant même que le soleil ne se pointe à l’horizon, le coq prend un peu de hauteur et envoie de toutes ses forces un « cocorico » puissant. Est-ce les premiers rayons du jour qui le poussent à ainsi s’annoncer auprès de tout le voisinage, ou bien est-ce un phénomène plus instinctif ?
Les deux réponses sont à priori possibles. Chez de nombreuses espècesanimales, et nous ne faisons pas exception, certains processus physiologiques varient selon l’alternance jour/nuit, ce qu’on appelle aussi lerythme circadien. Bien qu’elle n’ait pas d’aiguilles, nous disposons au fond de nous d’une horloge biologique, notamment sous la dépendance d’hormones telles que la mélatonine, fortement synthétisée en l’absence delumière. C’est aussi à ce moment que les taux d’insuline baissent, ce qui diminue le métabolisme de notre corps qui se prépare à dormir et à jeûner les heures suivantes.
Le coq, comme l’Homme, est à n’en pas douter sous l’influence de son horloge biologique. Mais cela vaut-il pour son envie de chanter ? La question mérite d’être posée car le fier gallinacé peut aussi se mettre à chanter dans la journée ou la nuit lorsque les phares d’une voiture éclairent dans sa direction. Son cocorico pourrait donc être une réponse à desstimulations extérieures.
Les coqs ne parlent pas la même langue dans le monde entier. Si en France ils crient « cocorico », outre-Manche ils disent « cock-a-doodle-doo » quand les oiseaux allemands s’expriment à coups de « ki-ke-ri-ki ». C’est tout de même un peu différent des coqs japonais qui eux réveillent les Nippons avec leur « ko-ke-koh-koh ».
Tous les coqs du monde ne parlent pas la même langue. Si en France ces gallinacés crient « cocorico », outre-Manche, plus sophistiqués, ils articulent un« cock-a-doodle-doo » quand les oiseaux allemands s’expriment à coups de « ki-ke-ri-ki ». C’est tout de même un peu différent des coqs japonais qui eux réveillent les Nippons avec leur « ko-ke-koh-koh ». © Kornilovdream,StockFreeImages.com
Le coq ne laisse jamais passer l’heure
Pour démêler le vrai du faux, des chercheurs japonais de l’université de Nagoya ont entrepris de réaliser des expériences sur des coqs. Ils en ont sélectionné 40 en tout, tous génétiquement identiques, qu’ils ont d’abord placés dans des conditions de luminosité alternant entre 12 heures de jour et 12 heures de nuit pendant deux semaines. Leurs cris étaient enregistrés.
Les oiseaux se sont mis à chanter environ 2 à 3 heures avant le lever du soleil, résultat tout à fait cohérent avec ce que l’on trouve à l’état sauvage.
Lors de la seconde phase de la recherche, ces mêmes coqs devaient désormais vivre dans une lumière certes faible, mais permanente, afin d’éviter que les changements de luminosité ne puissent éventuellement induire le cri de l’animal. Là encore, le traitement s’est prolongé durant deux semaines.
Cela n’a rien changé : tous les jours aux mêmes heures, les coqs faisaient entendre leur voix puissante et stridente. Certes, ils chantaient également à d’autres moments de la journée, quand on leur envoyait une lumière fluorescente plus intense ou en réponse au « cocorico » de leurs congénères, mais c’était moins fréquent qu'aux toutes premières lueurs de l'aube. Ainsi, l’horloge biologique pousse l’oiseau à chanter à des heures bien matinales.
Se coucher avec les poules, se réveiller au chant du coq
En réalité, tous les coqs ne chantent pas exactement à la même heure. Comme cette étude publiée dans Current Biology le révèle, tout dépend dustatut social. Il ne faudrait pas que l’individu dominé fasse de l’ombre à son supérieur.
D’autre part, les auteurs ont remarqué qu’à force de vivre dans un jour permanent, les coqs semblaient peu à peu perdre leurs repères et chantaient de manière de plus en plus dispersée. Un peu comme cesspéléologues qui, perdus à des dizaines de mètres sous terre et sans aucun indice sur l’heure qu’il est, perdent un peu la notion du temps.
Ces scientifiques japonais vont désormais poursuivre plus loin leurs investigations pour tenter de déterminer les fondements génétiques à l’origine des cris d’animaux. Pourquoi le chien aboie, le chat miaule ou la vache meugle ? Ces sons, exactement comme le cocorico des coqs, sont innés, et non appris comme peuvent l’être une langue humaine ou les mélodies des oiseaux chanteurs. Mais si on n’ignore pas tout de leur utilité, on en sait encore peu sur leur origine...

L’agent de la tuberculose se cache dans les os


La tuberculose est l’une des maladies infectieuses les plus mortelles au monde. Un tiers de la population mondiale serait porteur de la bactérie sans en déclarer les symptômes. Une découverte récente montre que la bactérie se cacherait dans les os. En ce 24 mars, Journée nationale de lutte contre la tuberculose, Antonio Campos-Neto, à l’origine de cette avancée, explique cette curieuse stratégie à Futura-Sciences.
Avec 8,8 millions de personnes atteintes et 1,4 million de morts en 2012, la tuberculose est l’une des maladies les plus meurtrières au monde, juste après le Sida. La tuberculose est une maladie infectieuse qui touche principalement les poumons (on parle de tuberculose pulmonaire).L’agent responsable de cette maladie est la bactérie Mycobacterium tuberculosis, qui se propage par voie aérienne lorsqu’une personne infectée tousse, éternue ou crache. M. tuberculosis est une bactérie très résistante : elle peut rester un mois dans des crachats desséchés et plusieurs mois dans la terre ! D’autre part, seules une dizaine de bactéries sont nécessaires pour déclencher la maladie.
En ce 24 mars, déclaré Journée mondiale de lutte contre la tuberculose par l’OMS, Futura-Sciences revient sur cette maladie et sur les progrès récents réalisés par la recherche.
Nombre estimé de cas de tuberculose pour 100.000 personnes. En bleu vif : de 0 à 10 ; entre bleu et jaune : de 10 à 100 ; en jaune vif : de 100 à 1.000 personnes malades.
Nombre estimé de cas de tuberculose pour 100.000 personnes. En bleu vif : de 0 à 10 ; entre bleu et jaune : de 10 à 100 ; en jaune vif : de 100 à 1.000 personnes malades. © Eubulides, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0
La tuberculose portée par un tiers de la population mondiale
Une fois les bactéries dans les poumons, les fonctions immunitaires de l’hôte infecté se mettent en marche. Néanmoins, quand les mécanismes de défense ne sont pas suffisants, deux scénarios sont possibles : la personne tombe malade (on parle alors de tuberculose active), ou bien elle n’a pas de symptômes et n'est pas contagieuse (on parle alors d’infection latente). Le nombre de porteurs sains est estimé à 2,2 milliards de personnes, soit presque un tiers de la population mondiale ! Heureusement, parmi ces personnes saines infectées, seuls 5 à 10 % développeront effectivement la maladie plus tard. Dans une étude récente publiée dans Science Translational Medecine, l’équipe d’Antonio Campos-Neto, directeur du département d’immunologie et de maladies infectieuses au Forsyth Instituteà Cambridge aux États-Unis, s’intéresse à cette problématique.
Selon Antonio Campos-Neto, la compréhension du mécanisme par lequel la bactérie peut rester dans l’organisme à l’état dormant est essentielle au développement de futurs traitements. « Le but de notre étude était de trouver la cachette de M. tuberculosis dans l’hôte, c’est-à-dire l’endroit privilégié où les bactéries ne sont pas la proie du système immunitaire. » M. tuberculosis est un pathogène intracellulaire pouvant se développer dans de nombreuses cellules comme les macrophages ou les cellules dendritiques. Néanmoins, ces cellules se divisent souvent et entrent régulièrement en contact avec le système immunitaire.
Image de microscopie électronique de Mycobacterium tuberculosis, grossies 15.000 fois. M. tuberculosis est une bactérie à croissance très lente.
Image de microscopie électronique de Mycobacterium tuberculosis, grossies 15.000 fois. M. tuberculosis est une bactérie à croissance très lente. © Janice Carr, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0
Et si M. tuberculosis se cachait dans la moelle osseuse ? « Les cellules souches de la moelle osseuse sont localisées dans un site de privilège immun, c’est-à-dire un endroit auquel le système immunitaire a peu accès, explique Antonio Campos-Neto. Pour les pathogènes intracellulaires, ces cellules représentent une cachette parfaite ! » Les chercheurs ont montré que M. tuberculosis pouvait en effet se terrer dans les cellules souches de moelle osseuse chez la souris. De plus, ils ont retrouvé des M. tuberculosisdans la moelle osseuse de deux patients indiens (parmi neuf) ayant été traités contre la tuberculose.
Les os, cachettes d’autres pathogènes ?
Bien que de nombreux aspects de la tuberculose restent à décrypter, cette étude apporte un éclairage sur la façon dont la bactérie peut s’installer à l’état dormant dans un organisme. « M. tuberculosis peut rester un grand nombre d’années dans l’organisme sans provoquer de maladie, et de nombreux facteurs impliqués dans cette latence reste à élucider. D’autre part, peu de choses sont connues sur les mécanismes par lesquels M. tuberculosis passe de l’état dormant à l’état infectieux. »
Cette étude soulève de nombreuses questions. On peut par exemple se demander si d’autres pathogènes intracellulaires pourraient utiliser la même stratégie. « C’est une hypothèse très plausible, et des recherches dans ce sens sont en court au laboratoire. Par exemple, les parasites du genreLeishmania, responsables de la fièvre noire, pourraient également se dissimuler dans les cellules souches osseuses. »
Avec l’émergence de souches de M. tuberculosis résistantes auxantibiotiques, il devient urgent de trouver de nouveaux moyens de combattre la tuberculose. Cette étude ouvre la voie vers de nouveaux axes de recherche prometteurs.

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