jeudi 26 janvier 2012

La carence en fer


La carence en fer

Le fer est l’un des sels minéraux essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. Il a un rôle fondamental dans la constitution de l’hémoglobine contenue dans les globules rouges du sang, dans la constitution de la myoglobine contenue dans les muscles et dans celle de nombreux enzymes indispensables au fonctionnement de l’organisme.

Le fer est présent en très petite quantité dans l’organisme. Une partie de ce fer est éliminée chaque jour. Pour maintenir une quantité suffisante de fer, il faut remplacer les pertes par des apports alimentaires. Si les apports sont insuffisants par rapport aux pertes, il s’installe un déséquilibre avec une carence en fer qui a des conséquences sur la santé.

Les risques de la carence en fer
La carence en fer se traduit par une anémie, accompagnée d’une réduction de la capacité physique et intellectuelle, d’une diminution de la résistance aux infections, et pendant la grossesse d’un risque augmenté de petit poids de naissance, de morbidité et de mortalité chez le nouveau-né. Dans beaucoup de pays en développement, l’anémie par carence en fer est un grave problème de santé publique qui touche dans certains cas la moitié des femmes et des enfants.
Il y a plusieurs degrés de déficience en fer. La carence en fer la plus visible est l’anémie, qui peut donner des signes cliniques (pâleur, essoufflement, fatigue etc.). Cependant, le diagnostic de carence en fer se fait surtout par des analyses de sang. En plus de la mesure de l’hémoglobine, on peut mesurer les réserves en fer de l’organisme par le biais d’autres indicateurs et détecter des déficiences modérées en fer.
C’est important car en dehors de l’anémie, et donc sans signes apparents, la déficience en fer peut aussi avoir des conséquences négatives sur la santé, notamment une réduction de la capacité physique à l’effort, une diminution des performances intellectuelles, une moindre résistance aux infections, et causer des perturbations au cours de la grossesse.

Un équilibre à tenir
L’équilibre du statut en fer est très dépendant du niveau des besoins en fer de l’organisme, qui varient au cours de la vie (voir Apports conseillés en fer). Ces besoins sont plus élevés chez :
  • Les enfants et les adolescents du fait de la croissance rapide ;
  • Les femmes, de la puberté à la ménopause, du fait des pertes supplémentaires en fer dues aux menstruations ;
  • Les femmes enceintes à cause des besoins du foetus et des transformations de l’organisme de la femme.
En fait, la couverture des besoins en fer est moins facile à réaliser qu’on peut le croire. En France, des études récentes ont confirmé ce problème : pour une partie importante de la population, les apports en fer sont insuffisants car la concentration en fer de la ration alimentaire est trop faible. Même dans un pays d’abondance comme la France, il y existe donc des problèmes d’anémie liés à des carences alimentaires.

Le fer des aliments

Les aliments contiennent des quantités variables de fer. Il existe sous deux formes différentes : le fer héminique et le fer non héminique, différemment absorbées par l’organisme.
Le fer non héminique est contenu dans les aliments d’origine végétale, les oeufs et les produits laitiers. Il est peu biodisponible, c’est à dire qu’à peine 5 % est absorbé. De plus, l’absorption du fer non héminique varie selon l’aliment dans lequel il se trouve. Ainsi le thé, le café, le vin, le jaune d’oeuf ou le son diminuent son absorption, en revanche la viande, les poissons et les fruits et légumes riches en vitamine C la favorisent.
Le fer héminique, constituant du sang et des muscles des animaux, est contenu dans la viande, les poissons et les produits d’origine animale. Environ 25 % est absorbé.

Ne vous jetez pas sur les épinards !

Les aliments les plus riches en fer sont les abats, les viandes et les légumes secs (voirl’ABC de la nutrition et de l’alimentation). Attention, les légumes verts, notamment les épinards sont plutôt pauvres en fer, contrairement à ce que Popeye croit…
Mais au-delà de la quantité de fer apportée par un aliment, la notion de "richesse en fer" doit prendre en compte la quantité de fer effectivement absorbée par l’organisme.

En pratique

Prévenez l’apparition de la carence en fer en consommant suffisamment d’aliments riches en fer bien assimilé, surtout pour les enfants, les adolescents et pendant la grossesse et l’allaitement.
Attention : en cas d’anémie, consultez votre médecin pour un bilan et un suivi médical.

Dr Béatrice Sénemaud
Mis à jour le 14 septembre 2011

7 bonnes raisons de (se) faire du bien



7 bonnes raisons de (se) faire du bien

Faire preuve de gentillesse, c’est bon pour la santé psychique et physique. Des études et des observations scientifiques le prouvent.

Être gentil rend heureux

À l’université de Vancouver, au Canada, des chercheurs ont distribué des sommes d’argent (entre cinq et vingt dollars) à quarante-six étudiants, demandant aux uns de les dépenser pour eux-mêmes, aux autres d’en faire cadeau. À l’issue de l’enquête Spending money on others promotes happiness, les premiers ont dit avoir ressenti un léger plaisir très bref. Les seconds, qui avaient fait preuve de générosité, se montraient plus heureux à long terme. Et donner de son plein gré, c’est encore mieux ! La preuve : une étude menée à l’université de l’Oregon, aux États-Unis, consistait à donner cent dollars à des volontaires. Une partie de cet argent était directement prélevée et transférée à une banque alimentaire. Les participants devaient ensuite décider s’ils donnaient, de leur plein gré cette fois, l’autre partie à cet organisme. Imagerie cérébrale à l’appui, dans les deux cas, les participants ont eu du plaisir à aider la banque alimentaire : le système de récompense du cerveau était activé. Mais le sentiment de bien-être était plus important chez ceux qui avaient décidé de donner volontairement le reste de la somme.

Cela renforce le système immunitaire

Notes
1. « For good health, it is better to give, science suggests » de C. Goldberg, in The Boston Globe, 28 novembre 2003.
2. M.J. Ryan, auteure de The Giving Heart (Conari Press, 2000, en anglais).
3. Consulter les travaux de l’Intitute of HeartMarh, sur www.heartmarth.org(en anglais).
À l’université du Michigan, aux États-Unis, des chercheurs ont observé plus de quatre cents couples de personnes âgées pendant cinq ans(1). À l’issue de l’expérience, les partenaires ayant fait preuve de bienveillance et d’attention l’un envers l’autre tombaient deux fois moins malades. La psychologue M.J. Ryan (2) précise que les gentils vivraient en moyenne neuf ans de plus que les autres. Son explication : faire preuve de bonté renforce le système immunitaire. La dilatation des vaisseaux sanguins est stimulée – ce qui est bon pour notre système cardio-vasculaire (3) –, et le taux de lymphocytes augmente, nous permettant de mieux résister aux maladies.

Cela améliore les performances… des autres

« De petits dons, sous forme de pièces de monnaie ou de sucreries, permettent d’améliorer la mémoire, la capacité d’apprentissage, la créativité et la résolution de problèmes de ceux qui en bénéficient », assure Stefan Einhorn. Le cancérologue suédois rapporte, dans son ouvrage L’Art d’être bon, une observation étonnante : des médecins à qui l’on avait offert de petits présents ont établi un diagnostic plus exact et plus rapide que ceux qui n’avaient rien reçu. Ils ont également eu tendance à tirer moins de conclusions hâtives.

Cela soulage la douleur

Selon les observations d’IRM, les actes de générosité et de gratitude activent la partie du cerveau qui libère les endorphines. Et ces neurotransmetteurs sont doublement efficaces : d’abord, ce sont des antidouleurs naturels. Robert Emmons, docteur en psychologie et auteur de Merci ! Quand la gratitude change nos vies (Belfond, 2008), est formel : « Dans un compte rendu récent d’une bonne vingtaine d’études, un psychologue a constaté que ces émotions positives, en stimulant la production d’opioïdes endogènes [d’endorphines, ndlr], entraînent une moindre sensibilité et une plus grande tolérance à la douleur. Elles pourraient avoir des effets analgé­siques, stimulant la production du cerveau en substances de type morphinique. »
De plus, les endorphines agissent contre le stress. Le chercheur américain Allan Luks a demandé à plus de trois mille volontaires de répondre à dix-sept questions sur ce qu’ils ressentaient lorsqu’ils se montraient gentils. 90 % des participants ont parlé d’apaisement physique explique-t-il dans The Healing Power of Doing Good (iUniverse, 2001, en anglais). Baisse du niveau de stress, moins de sentiments d’hostilité et d’isolement : selon Luks, la gentillesse est un parfait antidépresseur !

C’est jouissif

L’âge nous bonifie
Vous pensez ne pas être fait pour la gentillesse ? Pas d’inquiétude, avec l’âge, vous changerez. En 2003, des chercheurs ont demandé à quelque cent trente mille personnes âgées de 21 à 60 ans de remplir un questionnaire de personnalité. Conclusion : notre personnalité se modifie avec le temps et se bonifie après l’âge de 30 ans. On devient plus responsable, moins névrosé et… plus chaleureux.
« Development of personality in early and middle adulthood » de S. Srivasta et al., in Journal of Personality and Social Psychology, 2003.
Aux États-Unis, le psychologue Robert Ornstein et le médecin David Sobel, auteurs du best-seller Les Vertus du plaisir (Robert Laffont, 1992), dé­crivent ce qu’ils appellent le helper’s high. Cette euphorie ressentie par les gens généreux quand ils aident leurs prochains se traduit par une sensation de chaleur, des frissons, l’impression d’être à la fois plein d’énergie et très calme. Les chercheurs comparent ce plaisir à celui ressenti après un jogging, le runner’s high. Dans les deux cas, ils constatent une forte sécrétion de sérotonine, ce neurotransmetteur appelé « hormone du bonheur ».

C’est motivant

Dans Cent Cinquante Petites Expériences de psychologie, le psychologue Serge Ciccotti rapporte les conclusions d’une étude sur la motivation et le bénévolat. Des participants recevaient un dollar à chaque fois qu’ils réussissaient à trouver, dans le temps qui leur était imparti, la solution d’un casse-tête présenté par un chercheur. Un autre groupe ne recevait pas cet argent. Une fois l’expérience prétendument terminée, on proposait aux sujets de participer librement à la résolution d’autres casse-tête. On s’est alors aperçu que ceux qui n’avaient pas été payés passèrent deux fois plus de temps que les autres sur cette nouvelle série. Conclusion : plus on est bénévole, plus on est motivé.

C’est contagieux

« Nous traitons bien ceux qui nous entourent si nous sommes bien traité nous-même », assure Stefan Einhorn dans L’Art d’être bon. Pour preuve, il rapporte cette expérience menée par des psychologues : après avoir fait passer des tests de connaissance à des volontaires, ils leur ont dit, sans tenir compte des résultats réels, s’ils avaient réussi ou échoué. Ils étudièrent ensuite leur comportement en deux temps. D’abord, le chercheur quittait la pièce, en laissant en évidence une boîte réservée aux donations. Ceux auxquels on avait dit qu’ils avaient passé le test avec succès se montrèrent plus généreux. Le chercheur revenait ensuite avec une pile de livres qu’il laissait « malencontreusement » tomber. Et les mêmes montrèrent plus d’empressement à l’aider à ramasser les ouvrages.


mercredi 25 janvier 2012

Cerveau : 10 questions pour vous rafraîchir la mémoire



Cerveau : 10 questions pour vous rafraîchir la mémoire

Pas un geste, pas un mot, aucune relation possible sans mémoire. Petit tour d’horizon sur l’une des fonctions les plus complexes et les plus mystérieuses de notre cerveau.

Les spécialistes du cerveau se posaient la question depuis une centaine d’années. Des chercheurs brésiliens et argentins viennent d’y répondre : la " mémoire à court terme " n’est pas la première étape de la " mémoire à long terme ", leurs mécanismes sont différents. Cette découverte confirme que l’organisation et le fonctionnement de nos souvenirs sont des phénomènes aux multiples facettes, dont tous les mystères n’ont pas été élucidés…

Où se trouve la mémoire ?

A chaque fois qu’ils ont cru mettre le doigt sur le " centre de la mémoire ", les explorateurs du cerveau ont dû faire marche arrière et se contenter d’une conclusion déconcertante : nos souvenirs ne sont pas stockés dans une zone précise de notre encéphale. Cependant, certaines aires semblent jouer un rôle essentiel car, détruites, elles provoquent des pertes de mémoire.
L’hippocampe, par exemple (ainsi nommé parce qu’il ressemble à l’animal marin), traite les informations et décide s’il faut les mémoriser ou non. S’il est endommagé, on devient incapable d’assimiler et de retenir de nouvelles informations. L’hypothèse la plus sérieuse à ce jour serait donc que l’ensemble des connexions entre les neurones constituerait le support global de la mémoire.

Quels sont les différents types de mémoire ?

La mémoire n’est pas un bloc unique, mais un ensemble de " modules " qui se connectent entre eux pour effectuer des associations. Toutes les informations sont transmises au cerveau par nos cinq sens : ce sont les " portes d’entrée " de nos souvenirs. Il y a donc des mémoires visuelle, auditive (les deux plus importantes), tactile, olfactive et gustative.
Les chercheurs ont défini d’autres types de mémoires : lexicale (elle contient les mots ou les noms, mais dépourvus de leur signification) ; sémantique (la plus puissante, car elle contient le sens et la signification des choses et des mots) ; motrice (ou corporelle, c’est la mémoire des gestes) ; émotionnelle (on se souvient des émotions) ; somatique (on se souvient des sensations corporelles) ; procédurale (commandée par le cervelet, elle permet d’apprendre des gestes, comme taper à la machine). Il existe encore d’autres mémoires propres à certaines tâches : musicale, des visages, des voix, des récits, etc.

Comment nos souvenirs sont-ils organisés ?

Pour s’y retrouver, notre cerveau procède par un système de classement et de référencement, comme dans une immense bibliothèque. Par exemple, vous voyez l’image d’une abeille : pour trouver le mot " abeille ", la mémoire visuelle va se connecter à la mémoire lexicale qui va, à son tour, faire appel à la mémoire sémantique pour savoir ce que signifie ce mot. A partir de là vont s’établir d’autres connexions pour trouver toutes les informations nécessaires et procéder à des évocations : peur (mémoire sensorielle et émotionnelle parce qu’on a déjà été piqué), plaisir (mémoire gustative parce qu’on aime le miel), etc.
Afin de répertorier les connaissances nouvellement acquises, le cerveau crée sans cesse de nouvelles catégories et reclasse les informations qu’il possède déjà. La mémoire est donc une bibliothèque évolutive.

Quelle est la durée d’un souvenir ?

De trois secondes à une vie entière ! Les psychophysiologistes classent nos souvenirs en cinq catégories :
- Mémoire iconique : pendant quelques instants, on continue de voir un élément d’une scène à laquelle on vient d’assister. C’est la forme la plus fugitive de la mémoire.
- Mémoire à court terme : les souvenirs sont brefs. Exemple : vous désirez téléphoner à quelqu’un. Vous cherchez son numéro dans l’annuaire, vous le mémorisez et, si vous n’êtes pas dérangé, vous pouvez le composer correctement. Mais si la ligne est occupée et que vous voulez rappeler une minute plus tard, vous avez oublié le numéro. La durée de cette mémoire peut varier d’une minute à quelques jours…
- Mémoire à moyen terme : elle nous permet de garer notre voiture le matin et de la retrouver le soir. Les souvenirs sont conservés quelques heures ou plusieurs jours.
- Mémoire à long terme : c’est elle qui permet aux élèves de retenir leurs leçons. Certains souvenirs peuvent durer des semaines, des mois, des années... à condition d’être entretenus.
- Mémoire permanente : ce sont les souvenirs qui persistent toute notre vie sans décliner.

Peut-elle être surchargée ?

On a longtemps cru que non, à cause de cas extraordinaires de personnes dotées d’une mémoire d’éléphant ! L’un des plus célèbres fut un journaliste russe capable de retenir en quelques minutes des suites de quatre-vingt-quatre chiffres, et de les réciter dans tous les sens.
Cependant, la psychologie expérimentale a montré que, d’une façon générale, la mémoire à court terme permet de retenir sept chiffres à la suite lorsqu’ils sont projetés sur un écran durant un quart de seconde. Quant à la mémoire à long terme, on sait aujourd’hui que, malgré son énorme capacité, elle n’est ni élastique ni illimitée. C’est pourquoi les spécialistes s’accordent pour dire que la surcharge d’informations est néfaste à l’apprentissage.

A quel âge remontent les premiers souvenirs ?

Quarante-huit heures après sa naissance, un bébé reconnaît déjà sa mère. Des psychanalystes jungiens ont même découvert que certains enfants semblaient capables de décrire, ou de dessiner, des aspects de leur vie intra-utérine ! On peut donc supposer que la mémoire commence avec la vie. Les premiers souvenirs sont généralement associés à des émotions fortes, positives (Noël) ou négatives (peur, honte, etc.), car l’hippocampe – qui transmet les souvenirs à l’ensemble du cerveau – est justement situé dans le système limbique, centre de nos émotions !

Pourquoi a-t-on parfois des pertes de mémoire ?

L’oubli est naturel et indispensable : si on se souvenait de tout, nous ne saurions plus gérer les informations et notre vie deviendrait impossible. C’est pourquoi les hypermnésiques (qui ont une mémoire hyper-développée) sont obligés d’utiliser des stratégies pour oublier !
Au quotidien, toutes les petites amnésies – oublier de passer chez le boulanger en revenant du bureau, aller chercher un dictionnaire dans sa bibliothèque et revenir avec un autre livre, se demander si on a bien fermé le gaz ou la porte… – sont provoquées par un trouble de l’attention et de la concentration, et par des pensées ou des informations extérieures qui viennent parasiter nos actions.
Avoir un mot sur le bout de la langue, c’est un " déficit de restitution ", un défaut d’accès à l’information : notre mémoire sémantique ne parvient pas à trouver le mot ou le nom dans la mémoire lexicale. Sinon, il y a bien sûr les troubles pathologiques graves, telle Alzheimer, une maladie dégénérative qui provoque une mort neuronale, d’abord dans l’hippocampe, ensuite dans l’ensemble du cerveau en faisant de véritables " trous ".

Pourquoi perd-on la mémoire en vieillissant ?

Au cours du vieillissement " normal ", le cerveau ne dégénère pas et son activité cérébrale demeure stable. Pourtant, on connaît tous des personnes âgées qui se plaignent d’oublier des souvenirs récents, mais se rappellent avec précision des événements anciens. Plusieurs facteurs sont responsables de ces "oublis ".
- Le corps vieillit : la vue baisse, l’ouïe aussi, le toucher s’émousse. Peu à peu, on prend l’habitude de ne percevoir que des sensations imprécises. De moins en moins sollicité, le cerveau n’utilise plus les mécanismes nécessaires à l’acquisition de nouvelles informations et se cantonne aux habitudes.
- L’alimentation, plus pauvre et moins variée, va moins bien nourrir le cerveau, de même qu’une activité physique réduite ne l’oxygénera plus de la même façon.
- Le manque de motivation personnelle et d’élan vital accentue l’effacement de la mémoire à court et moyen terme.
Pourtant, avec un peu d’entraînement, nos facultés peuvent rester parfaitement intactes. Exemple : nombre de musiciens classiques ont pu jouer de leur instrument jusqu’à un âge canonique, tel le pianiste Horszowski qui a donné ses derniers récitals à… 99 ans !

Pourquoi certains ont-ils plus de mémoire que d’autres ?

Il n’y a aucune réponse formelle sur le sujet. Du côté de la génétique, on n’a pas encore découvert le gène spécifique qui permettrait à certains d’avoir une mémoire prodigieuse. Ce dont on est sûr, en revanche, c’est que plus l’environnement d’un enfant est riche, plus ce dernier développera ses capacités de mémorisation. La richesse doit se traduire par la diversité des objets, des formes, des couleurs, des sons et des odeurs, des expériences et des découvertes (on retient mieux les " premières fois ").
Mais la manière dont l’enfant reçoit ces stimuli extérieurs est également primordiale : plus ils sont chargés d’émotions (joies et rires de la maman, explications passionnées du papa, etc.), plus il leur donnera un sens, une signification qui demeurera gravée dans son cerveau.
Et ce qui est certain également, c’est que ceux qui ont une excellente mémoire sont, tout simplement, ceux qui la travaillent régulièrement…

Les médicaments pour améliorer la mémoire sont-ils efficaces ?

On ne le répétera jamais assez : le plus noble de nos organes a besoin, lui aussi, de se nourrir. Exemple : l’acétylcholine, un neurotransmetteur indispensable à la transmission de l’information et à sa mémorisation, est sécrétée par les neurones grâce à la choline fournie par l’alimentation. Trop peu de choline, et l’acétylcholine vient à manquer.
De la même façon, pour fonctionner correctement, le cerveau a besoin de phospholipides, d’acide folique, de sélénium, de tyrosine, de vitamines B, A, C et E… En période d’activité intense (examens et autres travaux intellectuels) et de stress, il surconsomme ces micro-nutriments. Même si votre alimentation est riche et équilibrée, des compléments nutritionnels peuvent être très utiles. Cependant, la " pilule miracle " de la mémoire n’a pas encore été découverte. Les compléments alimentaires sont donc actuellement les seuls " médicaments " efficaces.

A lire :

L’indispensable oubli
Mémoire et souvenir ne se confondent pas. L’une exprime une capacité, l’autre implique un choix, conscient ou non. C’est ce qu’explique le sociologue Marc Augé dans un joli livre qui vient de sortir, Les Formes de l’oubli (Manuels Payot, 1998). Extraits :
" La mémoire et l’oubli entretiennent en quelque sorte le même rapport que la vie et la mort. […] La définition de l’oubli comme perte du souvenir prend un autre sens dès qu’on le perçoit comme une composante de la mémoire elle-même. […] Certes, on n’oublie pas tout, mais on ne se souvient pas de tout non plus. Se souvenir ou oublier, c’est faire un travail de jardinier, sélectionner, élaguer. Les souvenirs sont comme les plantes : il y en a qu’il faut éliminer très rapidement pour aider les autres à s’épanouir, à se transformer, à fleurir. […] Les souvenirs sont façonnés par l’oubli comme les contours du rivage par la mer. […] L’oubli, en somme, est la force vive de la mémoire et le souvenir en est le produit. "




Fatigue, quand dormir ne suffit pas !



Fatigue, quand dormir ne suffit pas !

Comme chaque hiver, on fonctionne au ralenti. Perte d’énergie, difficultés de concentration, courbatures, humeur maussade… Besoin de sommeil ou stress inhabituel ?

Je me couche épuisée, je me lève dans le même état, je dors pourtant huit heures par nuit, mais rien n’y fait. » Comme chaque hiver, Isabelle se plaint d’être fatiguée, claquée, vidée. A cette période de l’année, nous sommes presque tous envahis par une perte d’énergie sournoise, attendant que le printemps nous réveille en même temps que les bourgeons. D’ici là, nous sommes tentés de chercher le repos dans les bras de Morphée : nous nous couchons de plus en plus tôt dans l’espoir de nous lever en forme le lendemain mais, souvent, la promesse n’est pas tenue. Normal : le sommeil n’est pas forcément le remède à notre fatigue.
Tout dépend de ses caractéristiques : physique et ponctuelle, ou nerveuse et chronique, cette dernière étant beaucoup plus répandue. « En revanche, le sommeil est un excellent indicateur de l’état de santé général de la personne et de ses relations avec son environnement, affirme le Dr Valaxt, chercheur au sein de l’unité 480 de l’Inserm spécialisée dans l’étude du sommeil et des rêves. Dès qu’un élément est perturbé dans l’un de ces deux domaines, il s’en fait l’écho. » Insomnies et fatigue sont ainsi la première plainte verbalisée chez le médecin (sept patients sur dix). Le praticien va s’efforcer d’en cerner les causes exactes : s’agit-il d’une maladie sous-jacente (hypertension artérielle, hépatite…), d’un traitement médicamenteux mal toléré (cortisone, bêtabloquants…), d’un surmenage professionnel, d’un début de dépression ?

Fatigue physique ou psychique ?

Au terme d’une journée passée à déménager meubles et cartons ou après un bon match de tennis, la sensation de fatigue physique – ce que nous appelons volontiers « une bonne fatigue » – est provoquée par une usure inaccoutumée de nos cellules musculaires.Dans ce cas, un appel impérieux de la couette nous plongera avec délice dans un sommeil réparateur pour nos muscles altérés par l’effort. « Pendant le sommeil lent et profond – qu’aucune tension nerveuse n’empêche d’atteindre rapidement –, nous sécrétons des hormones de croissance, lesquelles favorisent la synthèse des protéines et accélèrent le renouvellement cellulaire », précise le Dr Valaxt.
Si vous venez de subir une pression professionnelle inhabituelle ou si le petit Lucien vous pousse hors du lit une ou deux fois par nuit, un bon repos bien mérité – au mieux quelques jours de vacances – vous remettra assurément d’aplomb. 
Mais ce procédé simple et naturel n’est d’aucune utilité en cas de fatigue nerveuse ou psychique. Votre énergie continue de jouer les grandes absentes, votre concentration bat en retraite, vous fonctionnez au ralenti, vous êtes à cran, irritable, d’humeur maussade, quelques courbatures viennent vous titiller le bassin ou les épaules… Une déprime passagère ou une dépression déjà installée peuvent en être l’origine. D’ailleurs, n’est-il pas plus facile de dire à son médecin « je suis fatigué, je dors mal » plutôt que d’avouer « je suis déprimé » ? « Dans la relation étroite entre fatigue et sommeil, la composante psychologique est vraiment très importante, souligne le Dr Royan-Parolat, psychiatre, spécialiste des troubles du sommeil. Lorsqu’on est amené à réduire son temps de sommeil parce qu’on est très impliqué dans une activité prenante, valorisante, motivante, la fatigue ne se fait pas beaucoup sentir. Mais si l’on a un sommeil fractionné, amputé, parce qu’on se trouve dans une situation pénible, pesante, stressante, avec des obligations et des échéances difficiles à maîtriser, porteuses d’angoisse, la fatigue est beaucoup plus intense. »
Dans les années 70, le Pr Jouvet avait d’ailleurs démontré dans une célèbre expérience que les relations entre fatigue et sommeil se nouaient de façon similaire chez l’homme et chez certains animaux. Il a ainsi privé des chats de sommeil : soit en les plaçant sur un flotteur au milieu d’une piscine, l’animal tombait alors à l’eau dès que le sommeil mettait au repos son tonus musculaire ; soit en les réveillant par des caresses dès qu’ils s’endormaient. Résultat : les premiers dépérissaient très vite, alors que les seconds s’adaptaient beaucoup plus facilement !

Quand le sommeil épuise

« Nous savons aujourd’hui que la quasi-totalité des insomnies sont des troubles de l’éveil et non du sommeil », explique le Dr Valaxt. Sommeil lent léger, sommeil lent profond et sommeil « paradoxal » (où se déroulent les rêves) se succèdent en cycles d’environ deux heures pendant six à huit heures chaque nuit. Le duo sommeil léger-sommeil profond (le plus reposant) permet de récupérer sur le plan physique, alors que le sommeil paradoxal « réorganise » le mental et repose le psychisme. Pour que ces différentes phases s’enchaînent harmonieusement, notre système d’éveil doit être bloqué. Or, lorsque nous sommes stressés, anxieux, tendus, nous avons tendance à le surstimuler pendant la journée pour « tenir ». Et, le soir venu, il devient impossible de le bloquer totalement : on a du mal à s’endormir et, quand on se réveille au cours de la nuit, comme il est normal de le faire fugitivement à la fin de chaque cycle, on ne parvient plus à se rendormir. Les mauvaises nuits renforcent alors la fatigue et l’état de tension, lesquelles provoquent une nouvelle surstimulation de l’éveil pendant la journée et une difficulté toujours plus grande à dormir la nuit suivante.
Pourquoi ce cercle vicieux ? Notre système de blocage de l’éveil se nourrit d’un carburant sécrété entre autre par le cerveau : la sérotonine. Ce neurotransmetteur participe à diverses fonctions : régulation de la température du corps, perception de la douleur, variations de l’humeur et… sommeil. Elle s’accumule tout au long de la journée et, le soir venu, elle stimule des cellules qui vont favoriser le sommeil en bloquant l’éveil. Mais notre cerveau produit aussi de la dopamine, activateur de fonctions, alors que la sérotonine est un frein. Et lorsque nous sommes en état de tension nerveuse et psychique, la sécrétion de dopamine s’accélère. Du coup, l’équilibre sérotonine-dopamine vacille. Notre sommeil devient difficile, court, haché. On se réveille avec une sensation de fatigue qui finit même par devenir physique. Les longues plages de sommeil lent et profond manquent et c’est tout le renouvellement cellulaire de l’organisme qui se ralentit.

Web designer CJRoumain

Contacts: www.facebook.com/cjroumain
www.twitter.com/cjroumain
www.youtube.com/CJRoumain
cjroumain@facebook.com

Ecoutez

Speech by ReadSpeaker

Mes Articles

Widget par cjroumain.blogspot.com
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger... www.cjroumain.blogspot.com

Translate

Followers